Depuis que Mercos a racheté AMG, c’est la fête du slip ! Le constructeur étoilé ne s’arrête plus en mettant toujours plus de watts sous les capots de ses bestioles. Et même les modèles qui se la jouent en course le dimanche ont droit à leur version « civilisée » pour la semaine. Ainsi en 2003, alors que le CLK écrase le DTM (9 victoires/10 courses), les ingénieurs ont droit à leur 1/4 d’heure de folie en pondant la bestiale CLK DTM…
La saison 2003 de DTM est survolée des bielles et des pistons par Mercedes. Sur les 10 courses que compte la saison, 9 vont voir gagner une voiture étoilée… Et si on rajoute les places d’honneur, le final est sans appel. 237 points pour Mercedes, suivie par Audi qui en récolte péniblement 93 et Opel avec 60.
Chez Mercos, c’est l’euphorie. Günter et Hans n’en peuvent plus. Il faut dire aussi que le DTM c’est LA référence du tourisme allemand et même européen. Du coup, il n’en faut pas plus pour que les p’tits gars du marketing se disent que vue l’image et la notoriété de la voiture, peut être qu’une série limitée, reprenant les codes de la caisse de course, justifiant les plus de 200.000 balles qui seront demandés aux 100 clients qui seront prêts à se prendre pour Bernd Shneider ou Jean Alesi.
Pourtant, une idée qui semblait simple sur le papier, va s’avérer plus compliquée qu’il n’y parait. Car proposer un CLK routier issue de son clone de course, c’est bien, mais on est quand même chez Mercedes, donc il est hors de question de proposer un engin à la fiabilité aléatoire, à la finition aléatoire, aux matériaux discount, bref, à l’ADN négligé.
La mise au point du CLK DTM va donc durer presque 2 ans. Les pilotes officiels vont être mis à contribution. Et les kilomètres sur circuits vont s’enchainer, notamment sur la Nordschleife.
La base va être la CLK 55 AMG sur laquelle vont être adaptés les éléments du modèle de DTM, tout en gardant à l’esprit les normes d’homologation routières. Et le résultat va être validé après plusieurs propositions essais et tests en soufflerie. L’élégance du coupé a laissé place à l’agressivité et l’efficacité aérodynamique.
Les ailes passent à la taille supérieure, histoire de recevoir comme il se doit les galettes en 19′ et les trains roulants plus larges. Les prises d’air sont sorties un peu partout afin de gaver le V8 compressé et le freinage XXL. Un diffuseur et un aileron rejoignent le cul afin de le plaquer par terre. On se retrouve vraiment avec une voiture au physique échappé d’un circuit, mais qui a su cependant rester civilisée pour aller chercher le pain ou mener le petit à l’école sans effrayer qui que ce soit.
Ah oui, si vous avez 2 gamins, oubliez c’que j’ai écrit au dessus… La banquette arrière a été licenciée pour poids supplémentaire ! Mais cela n’empêche pas l’habitacle de garder son statut premium… Malgré les baquets, les harnais, le 1/2 arceau, le compteur qui affiche 360 et le carbone un peu partout, on reste bien dans une caisse qui revendique sa place tout en haut de la hiérarchie du luxe. Du sport oui, mais dans le cuir, l’alcantara, la moquette épaisse, la clim auto, le keyless go, la sono full HD, le GPS, le kit main libre… le tout avec une finition tirée au cordeau. Faut pas déconner non plus !
Bien sûr, tout cela fait du poids sur la balance, 1748 kg pour être précis. Ca roule pas dans la catégorie ballerine… même si pour remettre un peu les pendules à l’heure, le V8 compressé du 55 AMG à été revu. Pistons forgés, admission retravaillée, échappement libéré, électronique optimisée, refroidissement gonflé… le gazier fait un bon à 582 ch à 6100 trs pour un couple caterpiliaresque de 800 Nm à 3000 trs… Mode dragster enclenché ! La seule déception pourrait venir de la boite 5 auto Speedshift avec commande au volant qui est loin d’égaler les références de l’époque, même si sa gestion et sa rapidité ont été améliorées. Une boite méca aurait été mieux adaptée, sauf que chez Mercos, on en a pas au catalogue capable de résister à autant de couple… Don’t act !
Dans tous les cas, le CLK DTM s’en accommode pour partir à la chasse aux chronos… Le 0 à 100 passe sous la barre des 4 secondes et le 0 à 200 en moins de 11 ! Le 400 m est pulvérisé en 12 secondes… et pédale soudé, le coupé file jusqu’à 320 km/h maxi (Vmax bridée).
Bien entendu, avec une telle cavalerie sous le capot, le châssis a fait l’objet de toutes les attentions de la part des ingénieurs. Suspensions réglables avec grosses barres antiroulis, renfort de partout, différentiel multi-disques, avec son lot d’aides électroniques, ASR, ABS, ESP, DTC… Pour régler, développer et valider le tout, les mulets ont été confiés aux pilotes usine qui ont accompli plus de 30.000 km d’essais dont plus de 10.000 km sur la Nordschleife. Le freinage compte des disques ventilés et percés, mordus par des étriers 6 pistons. Enfin les ailes avant sont remplies par des roues en 19′ chaussées en 255/35 et à l’arrière, c’est du 20′ en 285/30 qui se charge de passer les chevaux au bitume.
Au final, le CLK DTM réussi son coup en devenant une machine de guerre aussi performante qu’efficace et impressionnante, même si les ingénieurs de chez Mercedes n’ont pas osé poussé le vice aussi loin que c’qu’ils l’avaient fait avec sa grand soeur CLK GTR. Les 100 exemplaires seront tous vendus avant que le premier soit livré. Estimez vous chanceux si vous réussissez à en voir une et n’oubliez de faire un voeu… parait que c’est c’qu’on fait à chaque fois qu’on croise une étoile filante !
Exemplaire d’illustration photographique en vente depuis presque 5 ans chez Gayet Automobiles à l’heure ou j’écris ces lignes. On imagine que le vente en « occasion » de ce type d’autos, même collector , à faible kilométrages et prix élevé, doit être problématique!!!