En général quand on voit écrit Alfaholics quelque part, on sait qu’on va avoir le polo plein de bave en matant une vieille Alfa restomodée au poil de uc’. Les spécialistes des Alfa 105 s’attaquent aujourd’hui à un coupé 1300 Junior Zagato qui n’avait pourtant rien demandé à personne, et ils l’ont baptisé Zagato-R…
Pour s’attaquer à un projet de Restomod il faut deux choses : De bonnes idées, du savoir faire et une bonne base. Oui ça fait trois. C’était juste pour voir si vous suiviez ! Et chez Alfaholics, ils ont tout ça. De bonnes idées et du savoir faire, ils l’exploitent depuis 35 ans au travers des différents garages qu’ils exploitent à travers le monde. Et les bonnes bases, la aussi quand on s’appelle Alfaholics, y’a qu’à se baisser. Et la cerise sur le chapeau, c’est que l’homme qui a commandé cette auto n’est autre que Gordon Murray, ex directeur technique de Brabham F1 ou encore Mc Laren. Je crois qu’on a un combo gagnant par ici !
Et la base de ce combo est sortie des chaînes de montage en 1969. Alfa Romeo a fait appel au bureau de design Zagato pour concevoir une variante des coupés Bertone. Et c’est Ercole Spada qui prend en charge le doss’. Si le nom ne vous parle pas, sachez qu’il a conçu – entre autres – les BMW E32 et E34, la Fiat Tipo, l’Alfa 155 ou encore l’Aston Martin DB4 GT Zagato…
Le but était d’élargir la gamme de coupé en proposant une veritable GT, qui aurait pu plaire aux femmes, en lui donnant plus d’allure que de performance pure et dure. Ce sera la toute première voiture de série conçue par Zagato pour Alfa, plus habitués à produire des voitures de compétition pour le constructeur Italien.
Et l’un des 1108 exemplaires de coupé 1300 Junior Zagato de première série produits s’est retrouvé dans les ateliers d’Alfaholics pour un restomod en règle. Comme d’habitude avec les restaurations de nos amis Anglais, rien de tape-à-l’œil. Tout est dans la subtilité et finalement assez proche de l’origine, mais le travail est bel et bien conséquent.
Tout commence par une base la plus saine possible qui est entièrement vidée et sablée. Une fois les points de rouille traités s’il y en à (oui bon ben c’est une Alfa quoi…) les modifications peuvent commencer. Celle-ci a été convertie en conduite à droite pour commencer. La cloison arrière à été reculée et les planchers creusés pour pouvoir accueillir des conducteurs de grande taille.
Le compartiment moteur à lui aussi été revu pour accueillir le nouveau moulin. Il s’agit d’un 2.1L Twin Spark de 230ch, celui qui équipe aussi les GTA-R. Des radiateurs ainsi qu’un condenseur de clim ont été fabriques sur mesure, et des modifications ont été apportées à la structure de caisse pour pouvoir apporter de l’air frais à ces nouveaux éléments.
Les poignées de porte ont été supprimées et remplacées par des modèles plus discrets rappelant ceux de la Dino GT. Le nouveau réservoir d’essence sur mesure à été placé dans le coffre et le bouchon de remplissage au milieu du hayon. Les pare chocs arrière ont été entièrement conçus et fabriqués par les Anglais, ainsi que l’entourage des phares et de calandre chromé qui prend en compte les nouvelles caractéristiques de refroidissement du moteur.
Tous les éléments de trains roulant sont des modèles de chez Alfaholics, et l’électronique est aussi entièrement revue pour intégrer les nouveaux éléments de confort comme les sièges chauffants, la clim ou encore les vitres électriques. Le tableau de bord ainsi que tout l’intérieur ont été fabriqués ou repensés et garni de cuir ou d’alcantara.
En fait si vous la croisez dans la rue, vous ne vous douterez même pas qu’elle a fait l’objet d’un tel travail. Même le vert est une teinte d’origine de l’époque. Il n’y a que si vous avez l’œil que vous vous rendrez compte qu’elle n’a plus grand chose à voir avec ce qu’elle à été auparavant. En fait, Alfaholics est aux Alfa 105 ce qu’Emory est aux Porsche 356. Un travail fin comme un bon verre de Côte Rôtie, qui se déguste subtilement en mangeant une tranche de jambon de Parme du bout des doigts… J’ai faim moi, c’est pas l’heure de l’apéro ?
©Alfaholics