La mode des trackcars bat son plein ! Puis autant le reconnaitre, à plus d’1 million le bout, le business des jouets de milliardaires est très lucratif. L’objectif, lâcher les ingénieurs sur un projet no limit qui doit montrer tout le savoir faire, même si pour cela, il ne pourra que rouler sur circuit. Et après Ferrari, McLaren ou encore Aston Martin, c’est au tour de Brabham de rentrer dans la danse !

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Sir John Arthur Brabham appelé Jack Brabham, était un pilote de F1 australien, triple champion du monde en 59, 60 et 66. En 1960, il créé son écurie, la Brabham Racing Organisation et propose à la vente des châssis et des monoplaces, F2, F3, Indycar et des voitures complètes par le biais d’une 2ème société appelée Motor Racing Developments. Les 2 travaillent en commun mais séparément, Motor Racing Developments se charge d’assembler et de développer les voitures de Brabham Racing Organisation qui elle, les engage en course. L’un fabrique, l’autre fait courir…

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A partir de 62, Brabham Racing Organisation s’engage en F1 et en 66, Jack Brabham devient le 1er à remporter le titre de champion du monde pilote et constructeur sur sa propre voiture. L’année suivante, c’est Denny Hulme qui double la mise, pilote et constructeur également. BRO ajoutera 2 autres titres pilote au palmarès en 81 et 83 avec Nelson Piquet. Entre temps en 71, Motor Racing Developments est rachetée par un certain Bernie Ecclestone, ainsi que Brabham qui ne devient alors qu’un nom commercial. 

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En 88, Bernie cède le tout à Alfa Romeo, qui cherchait à développer l’Alfa 164 Procar. L’écurie ne sera pas en F1 pour la saison 88, et Alfa met toutes ses ressources disponibles pour mener à bien son projet Procar qui… n’aboutira pas ! La marque italienne cède à nouveau Brabham à Joachim Luhti, un homme d’affaires suisse… Il réinscrit Brabham en F1 pour 89, mais va être arrêté pour fraude fiscale quelques mois plus tard ! Plusieurs sociétés vont alors s’en disputer le contrôle, mais ce sera finalement le groupe de Koji Nakauchi, un milliardaire japonais déjà impliqué en F3000, qui va reprendre les rennes de Brabham. Puis au terme de la saison 92, Brabham disparait et en 93 les actifs sont vendus aux enchères.

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Il y a eu une tentative de renaissance en 2010, mais la famille Brabham s’est opposée à l’utilisation de son nom et le projet a fini par être rejeté par la FIA.

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Il n’empêche que Brabham s’est forgée une image d’écurie innovante. En 63, c’est la 1ère à travailler en soufflerie. Elle peaufine son aéro, bosse sur la déportance et en 68, la Brabham inaugure les ailerons qui prennent toute la largeur de la monoplace. Dans les années 70, l’arrivée de Gordon Murray accélère les nouveautés et innovations. Les disques de frein et plaquettes en carbone, les déflecteurs et les jupes de soubassement, le célèbre ventilateur pour créer une dépression sous la voiture et la coller au bitume, les structures de carrosserie en plastique renforcé au carbone, les supensions hydropneumatiques, les ravitaillements et changements de pneus comme technique et tactique de course… Tout ceci est sorti tout droit de l’esprit imaginatif de Murray et démocratisé en course par Brabham.

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Quant à Jack Brabham, il arrête la F1 au terme de la saison 70 et revend les parts de son écurie. Il ne raccrochera pas officiellement le casque, puisqu’il continuera à courir pour son plaisir dans des courses historiques ou lors de rassemblements jusqu’en 2004. Malade et affaibli, il décède le 19 mai 2014. 

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Son nom reste définitivement associé à la F1 et au sport auto. Et c’est David, le fils de Jack, qui le fait revivre aujourd’hui avec la BT62, une trackcar sensée pousser le concept dans ses derniers retranchements, ‘savez le discours habituel… c’est la plus belle, la meilleure, la plus rapide… C’qu’on avait déjà entendu dire à propos de la McLaren P1 GTR, les différentes Ferrari X, l’Aston Martin Vulcan, Pagani Zonda R

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La seule certitude, c’est que quand tu dois débourser 1,13 millions d’euros… hors taxes, dans un engin avec lequel tu peux même pas aller chercher le pain, tu ne peux pas dire que t’es déçu. Non, parce que si c’est le cas, tu dois te tailler les veines à la tronçonneuse ! En attendant, la Brabham BT62, elle accueille un V8 atmo de 5.4l qui développe 667 Nm de couple pour 710 ch, à mon avis, perchés pas trop loin des 10.000 trs ! Pas de quoi se resservir du dessert… si ce n’est que la bête en carbone accuse 972 kg sur la balance avec une répartition de 49/51 !

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Sous la robe, on retrouve également des liaisons dignes des meilleurs monoplaces, double triangulation avant et arrière, amortos Öhlins à 4 voies sur basculeurs et commandés par poussoirs avec barre anti-roulis réglables. Enfin l’aéro a été optimisée pour offrir jusqu’à 1200 kg d’appuis. 

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Brabham prévois de vendre et d’assembler pas plus de 70 exemplaires… un bel hommage à Sir Jack !

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