Quand on cause de Dodge Charger, on pense de suite à la RT de 68 qui s’est faite remarquer dans « Bullitt », « Shérif fais moi peur » puis pour les plus jeunes, aux mains de Dom Toretto dans « Fast & Furious ». Mais, on oublie que la Dodge Charger a vu le jour en 66… Enfin, quand vous allez voir celle qui débarque, vous n’allez plus l’oublier !

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Au début des 60’s c’est l’opulence aux USA, après avoir sauvé le monde et bien qu’embourbés dans les épaisses forêts vietnamiennes, les américains connaissent une période économique faste ! Du coup, les « Big Three » (Chrysler, Ford et General Motors) sont en pleine effervescence pour développer le marché des modèles luxueux et sportifs. Chez Chrysler, on garde le luxe et on confie le sport à Dodge.

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En 63, la marque présente ainsi son premier prototype d’un coupé à tendance sportif, basé sur Coronet. L’objectif est de proposer un coupé fastback, au look sympa et viril, qui emprunterait un maximum d’organes venus des autres modèles de la marque histoire d’optimiser les couts et augmenter la rentabilité.

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L’année suivante, Ford prend un gros coup d’avance avec sa nouvelle Mustang qui va lancer la mode des Pony Car. Au sein du groupe Chrysler, Plymouth envoie sa Barracuda. Et ça, ça agace les concessionnaires Dodge qui attendent un modèle plus excitant que la Coronet, la Dart ou la Lancer. Le temps de reprendre un peu son proto et au milieu de l’année 66, Dodge lance alors sa Charger.

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Malgré tout, on lui reproche de trop ressembler à une Coronet. Son habitacle équipé de 4 sièges baquets individuels, est plus orienté vers le luxe. Accoudoir central, éclairages de courtoisie, dont celui du tableau qui utilise un courant électroluminescent, revêtement premium avec vinyle, chrome, bois, radio, clim… Manifestement, Dodge n’a pas vraiment conçu sa Charger comme une sportive même si la marque va quand même l’engager en NASCAR. Sauf que la voiture est pataude sur les circuits rapides. Générant trop de portance, les pilotes ont l’impression de conduire sur du verglas. Dodge y installe un becquet… proposé en option par les concessionnaire et faisant de la Charger la première voiture de série équipée d’un tel équipement. Ainsi équipée, David Pearson inverse la tendance et finit par remporter le championnat NASCAR Grand National.

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Sous le capot, Dodge n’a glissé que des V8. Le plus gros est le 440ci (7.2l) gavé par un carbu 4 corps pour 375 ch. Mais si le client le souhaite, il peut cocher la case 426 Hemi, le 7.0l est alimenté par 2 quadruple corps et développe la bagatelle de 425 purs sang !

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Les ventes décollent dès l’arrivée de la voiture, mais très rapidement, au deuxième semestre 67, elles chutent brutalement. Les clients s’orientent vers ces nouvelles sportives qui débarquent de partout, Ford Mustang, Chevrolet Camaro, Pontiac Firebird… En 68 Dodge revoit sa copie.

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En attendant, seulement 495 Charger sont sorties avec le 426 Hemi entre 66 et 67, le plus recherchées de la famille ! Eh bien celle qui défile sous vos yeux le début de cet article n’en est pas une ! C’est une Charger de 67… rien de plus, si ce n’est qu’elle est passée entre les mains de Johnson’s Hot Rod Shop… et qu’elle a pris cher !

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Le châssis est entièrement refait et revu avec des éléments Magnum Force K avec bras tubulaires, barres stab’, essieu arrière à 4 bras le tout maintenu par des combinés filetés RideTech. Le freinage vient d’un Viper, avec des étriers qui viennent mordre des disques de 14′. Ils sont cachés derrière des jantes Lobeck Billet Specialties en 9×18′ devant et 12×19′ derrière. Autant j’ai du mal avec les dessins modernes sur un restomod, mais là, ça poutre sévère !

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Au niveau de la caisse, les retouches se jouent au détail près… Les pare chocs sont rétrécis et légèrement reculés. L’avant reçoit deux prises d’air pendant que son homologue arrière accueille les deux sorties d’échappement rectangulaires parfaitement intégrées. Dans l’habitacle, c’est comme à l’extérieur, soit c’est noir, soit c’est chromé ! Tout est flambant neuf… et juste superbe.

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Enfin sous le capot, on a du lourd et du copieux. Le V8 est signé Ray Barton. Il cube 528ci (8.6l) pour 651 ch et 840 Nm de couple… de quoi tordre l’arbre de transmission ! La culasse est préparée, pistons et bielles sont forgés, l’allumage vient de chez Mopar Performance, admission Cross Ram avec deux carbus Edelbrock 650, collecteur et ligne du catalogue Magnaflow et la boite automatique Bowler est prévue pour encaisser. Et encore, vu les capacités du gazier, ils sont restés en mode soft…

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Il n’empêche qu’entre l’originalité, la rareté du modèle (Moins 55.000 exemplaires pour les Charger de 66 et 67), sa gueule et son style, y’a largement de quoi tomber amoureux de ce modèle qu’on ne risque plus d’oublier maintenant !

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