Chez MCG Propulsion, la préparation des Porsche 911 en RSR est devenue, avec le restomod et le backdating, une des spécialités de la maison. DDS Photographe est un de nos potes bourré de talents. Rien de bien étonnant de voir débarquer les deux réunis sur De l’essence dans mes veines…
En 1973, Porsche va faire évoluer sa 2.7l RS qui va alors devenir 2.8 RSR. Au passage, elle subit un régime drastique qui va faire tomber son poids à 900kg pendant que le Flat 6 qui prend désormais 8000 trs et, alimenté par un injection mécanique Bosch, passe le cap des 300 ch. Un R qui change finalement beaucoup de choses ! Et ce n’est pas fini…
L’année suivante, la 911 adopte la nouvelle face avant de la Série G, et Porsche en profite pour la faire à nouveau monter d’un cran. La 3.0 RSR entre en jeu, encore plus violente, encore plus large, encore plus bestiale ! Elle va dominer sa catégorie durant les saisons 74 et 75.
Maintenant que les présentations sont faites, passons à MCG Propulsion, que vous devez bien connaitre maintenant. Surtout que depuis que j’ai repris la rédaction de Rétro Course (Ah vous aviez pas remarqué ?!) l’histoire prend une toute nouvelle saveur…
L’histoire de MCG Propulsion est étroitement liée à celle de notre magazine. En effet, il y a déjà pas mal d’années, la première RSR sortie de leurs ateliers avait été commandée par le regretté Bernard Hostein, alors propriétaire de Rétro Course ! La voiture avait même été confiée à Romain Dumas qui a pu l’essayer (Et être impressionné !) sur le circuit d’Alès avec, pour passager, un certain Patrick Timsit. C’est donc avec une certaine nostalgie que Thierry Ghielmini m’a présenté cette Porsche 911.
AInsi, il était important pour l’équipe de MCG Propulsion, de partir d’un des deux millésimes pendant lesquels la 3.0 RSR avait terrorisé les circuits du monte entier. Car même s’agit d’une réplique, il n’était pas interdit de lui offrir une légitimité. Et ça tombait bien puisqu’ils avaient repéré une 911 de 1975, qui jouissait d’une paisible retraite au fond d’un champs en se laissant tranquillement dévorer par la rouille. Ce projet allait se transformer en mission sauvetage !
Une fois la voiture dans les ateliers, elle allait d’abord être entièrement désossée afin d’en récupérer le châssis et la coque. Rapidement, ils décidèrent de lui redonner vie pour en faire une réplique de la 911 RSR 3.0 qui avait couru l’édition des 24h du Mans 1975 sous les couleurs du Gelo Racing Team, transformé pour l’occasion en MCG Racing Team. Celle la même qui allait s’adjuger la catégorie GTS et terminer à la 5ème place au général.
L’objectif étant d’en faire une voiture vitrine, les sorciers de MCG vont alors prendre la décision de lui donner son look old school, sur une base old school, mais en y greffant tout leur savoir faire. Effectivement, ils auraient pu se cantonner à une réplique 100% fidèle, mais ils ont préféré dissocier l’esthétique et la préparation mécanique afin d’en faire une voiture aussi bien efficace que ludique. Ainsi, la robe ressortie du passé cachera des dessous, qui n’auront rien à envier à une moderne.
Première étape, le moteur. Ce sera un Flat 6 aircooled de Porsche 964 Carrera. Le 3.6l est réalésé en 3.8l avec injection à papillons (ITB), vilebrequin de Porsche 993 Supercup, bielles Carillo, échappement spaghetti et quelques petites touches dont MCG a le secret. Armé jusqu’aux soupapes, le gazier sort la bagatelle de 360ch pour 390 Nm disponibles de 3500 à 6000 trs. Ils n’ont pas voulu tomber dans la course à la puissance, car s’il avait été possible d’aller chercher plus de puissance, ils ont préféré rester sur la souplesse et la disponibilité du bloc, sans mettre en péril sa fiabilité. D’ailleurs en y étant, le faisceau électrique a été entièrement refait et allégé.
Pour passer tout ce cheptel aux roues arrière, ils ont modifié la caisse pour pouvoir y adapter une boite 6 manuelle de 993, laissée en rapports longs, mais montée en couple court. Elle reçoit le renfort d’un autobloquant.
Au niveau des liaisons, les trains avant et arrière, en alu taillé dans la masse, sont signés Elephant Racing. Une barre stab’ à couteau équipe l’arrière et l’amortissement est géré par des suspensions RSR à double ressorts. En cas d’excès d’optimisme, le pilote peut compter sur des freins de Porsche 930, largement efficaces, mais surtout moins chers que ceux de la 917 qui équipaient la RSR d’origine.
Aux quatre coins, on retrouve des jantes BBS réalisées sur mesure en 10×18′ devant et 14×18′ (Sic !) derrière, chaussées en slicks Michelin. Pour les sorties en historique, MCG a équipé un autre jeu de jantes BBS en 10 et 14 x 15′ montés ce coup ci en Michelin TB15.
Bien entendu, le look reprend celui de la RSR, reconnaissable grâce à ses laaaaarges hanches aérées et la queue de baleine posée sur les fesses. Poignées de portes allégées, pare-chocs avant avec le radiateur frontal, vitres latérales coulissantes et robe rouge agrémentée de la déco originelle. Sous le capot avant, on tombe sur un réservoir ATL de 100l homologué FIA, tout comme l’extincteur automatique avec buses qui a pris place dans le compartiment moteur. Car la voiture a été réalisée dans le but de pouvoir courir lors de Porsche Days.
Dans l’habitacle, oubliez toute notion de confort. Vidé, extincteur, arceau et entre les baquets Recaro, avec harnais OMP, trône un levier de vitesses CAE Shift. On oublie aussi le passé avec du carbone sur les panneaux de portes et le tableau de bord sur lequel courent les interrupteurs et le coupe circuit. Enfin, devant le pilote on retrouve un magnifique volant Momo tulipé.
Au final, cette revisite est un subtil mélange d’ancien et moderne. Le look est là, associé à une utilisation qui n’a rien à voir avec les contraintes imposées par une ancienne. Qui plus est, avec 360 ch pour 943 kg, niveau performance, elle n’a rien à envier à son illustre ainée.
Comme à chaque réalisation de MCG Propulsion, vous constaterez le niveau du travail effectué. C’est juste digne d’une voiture usine ! Mais si certains préparateurs se sont spécialisés dans l’authenticité (On l’a vu avec la 911 IROC de JK Racing), Thierry et Clément Ghielmini sont capables de le faire aussi même s’ils préfèrent rester sur le créneau du Restomod. Un look vintage qui cache une préparation qui n’hésite pas à optimiser les performances et l’efficacité grâce à des accessoires et des pièces bien modernes. Les saveurs d’antan sont là, mais avec des performances, une efficacité et une sécurité d’aujourd’hui. Le plus compliqué est juste de trouver le juste équilibre afin de ne pas tomber dans la caricature. Et cet équilibre, l’équipe de MCG Propulsion la maitrise de main de maitre. Et quand en plus il y a Dan pour faire les photos !
De toute beauté, le seul « hic » c’est qu’un « restomod » ne doit pas être admis sur des épreuves classiques comme le Tour Auto, etc???
On n’as pas le prix de l’ensemble, pour comparer aux « concurrentes » du track day de la vidéo.
Le pilote envoie du bois et sait y faire avec le volant en croquant de la GT3 RS sur assistée comme qui rigole. Surtout que lui n’as ni ABS, ni controle de stablité ou de traction. Grand!!!
De toute beauté, le seul « hic » c’est qu’un « restomod » ne doit pas être admis sur des épreuves classiques comme le Tour Auto, etc???
On n’as pas le prix de l’ensemble, pour comparer aux « concurrentes » du track day de la vidéo.
Le pilote envoie du bois et sait y faire avec le volant en croquant de la GT3 RS sur assistée comme qui rigole. Surtout que lui n’as ni ABS, ni controle de stablité ou de traction. Grand!!!