’79 Ford Fiesta… RS – Enfin si elle avait existé !
par Thierry Houzé | 28 octobre 2020 | Street |
La Ford Fiesta a vu le jour en 1976… Sa version sportive, la XR2, va débarquer en novembre 81. Et tous ceux qui en ont, un jour, pris le volant (du moins ceux qui ont survécu !) vous confirmerons qu’elle n’en était pas une… de fiesta ! Avec elle Ford venait d’inventer le concept de la voiture qui voulait vous tuer. Sauf avec celle qui arrive…
Avec sa Fiesta XR2, Ford a quand même vachement bâclé son entée dans le monde des GTi… Enfin, c’est surtout son châssis qui déclarait forfait. Pont arrière rigide sans barre antiroulis, associé à un train avant hyper rigide et vif avec une direction aussi directe que celle d’une monoplace ! j’vous laisse imaginer le mélange. Sur route lisse, le train avant scotche pendant que l’arrière saute. Quand ça commence à se dégrader, chacun fait c’qu’il veut. Et ça, c’est en ligne droite. Dès que ça tourne, c’est pire… quand c’est lisse l’avant grippe encore. Le reste du temps, c’est Twerk au carnaval de Rio ! Ca peut être fun, rigolo, mais c’est surtout totalement inefficace et dangereux. Surtout que pour ne rien arranger, ni le train avant, ni la direction n’encaissaient les charges du 4 cylindres… le 1.6l Kent gavé au double corps Weber, fort de 84 ch. Il faudra attendre 1983 pour que Ford tente de revoir la copie avec la MKII… Plus puissante, elle n’arrangera rien en fait et restera indomptable !
Bon, tout ça, c’était pour l’histoire car celle qui s’affiche devant vos yeux ébahis (mais si, vous pouvez le dire !) n’a rien à voir avec les calamiteuses XR2. C’est une MKI de base… Ah ouais, vu comme ça, ça fait peur. D’ailleurs, notez quand même qu’au niveau look, elle savait jouer à la méchante. Ente sa calandre et ses deux phares ronds, elle offrait un regard pas commode. Ajoutez y le kit large en fibre de verre, virez les pare-chocs avant et arrière, collez y une lève inférieure et habillez la en bleu… ça dépote. Deux antibrouillards Cibié et 4 roues JBW de style Ford Escort RS plus tard, ça ne rigole plus du tout là.
‘Fin tout ça c’est bien, mais les galettes de 13″ chaussées en Nankang A-1 ne suffiront pas à la domestiquer. Heureusement, le proprio n’a pas lésiné sur le châssis. Jambes de force à l’avant, pont arrière sur mesure, le tout maintenu par des amortos GAZ avec des coilovers Burton.
Sous le capot, on retrouve un 1.6l Kent. Complètement refait, il est maintenant équipé de pistons haute compression, d’arbres à cames Burton et alimenté par deux carbus Weber 45 inspirant à travers des filtres en mousse. De l’autre côté, le bloc expire par un collecteur 4 en 1 qui se prolonge sur une ligne complète MagnaFlow. Le couvre culasse alu est siglé Ford RS. Même si le 4 pattes n’est pas passé au banc, le proprio l’estime autour des 140 bourrins, précisant qu’il a le caractère d’un pétard bien énervé, capable d’aller respirer vite et haut. Voilà notre Fiesta transformée en petite caisse de tourisme échappée d’un circuit !
En ouvrant la porte, on tombe sur un habitacle aussi clean que sobre. Les sièges sont ceux d’origine, rembourrés pour les transformer en baquets avant de les habiller en vinyle gris avec oeillets pour les laisser respirer. Un volant Momo Prototipo avec derrière, le combiné d’origine… Seuls trois manos ont été installés sur la console centrale.
Finalement, il y a toujours de l’espoir. Même un tromblon pas forcément réussi peut, avec un peu de jugeote et de technique, devenir une p’tite bombe de la route au caractère et a look bien trempés. Comme quoi, ça faisait longtemps qu’on ne l’avait pas dit, mais elles ont toutes du potentiel… pensez y !
© NoReserve via BaT
Redemption…
J’en avais une, vous avez oublié une chose, en plus des tous ses défauts, elle ne freinait pas…. Mais quel plaisir quand même !