En plus des Civic, vous le savez déjà, chez Honda, ils font des tondeuses à gazon depuis des lustres, mais surtout des Vtec de psychopathes. Il existe une vraie communauté d’adorateurs qui vont sûrement vouloir me lyncher avec ma bonne vielle vanne du titre, mais je vais me rattraper en vous balançant aujourd’hui une prépa de folie. Focus sur cette petite Civic qui mérite amplement qu’on reparle d’elle !
Entre ’87 et ’94, un petit génie de Washington, Andy Barcheck préparateur de Hot Rod, jeta son dévolu sur cette sage Honda Civic mk3 de ’84. Il aime se tuer à la tâche ? Certainement. Il aime les R5 Turbo ? Carrément ! Vous l’aurez compris, il s’est dit que du côté de la culture nippone, il y avait rien d’aussi fou que la citadine tricolore aux hanches bien larges, avec son moteur central qui pousse au crime. Il choisit alors cette petite bouille sympathique pour la changer en véritable petit diable assoiffé d’octane.
Evidemment, en moteur central au pays du soleil levant qui chatouille le talon-pointe, il y a la Honda NSX. Mais ça reste de la « supercar » et je suis sûr que dans vos rêves les plus humides, l’idée d’une Civic musclée, swappée et chaussée comme un kart vous a déjà fait changer les draps. Ne me regardez pas comme ça, je ne dirais rien !
C’est bien beau tout ça, mais on y met quoi dedans ? 6 cylindres, et pas des moindres ! (et en plus ça rime !) Un v6 3.2 Vtec (utilisé aussi dans la nsx) d’un peu plus de 200ch pris sur une Acura TL type S. 200ch c’est pas grand chose mais on connait les comportements des moteurs Vtec, ça pousse très fort passé un certain régime et c’est suffisant pour les herbes hautes un peu épaisses. Oh allez, riez un peu…
Un V6 qui hurle dans le dos sur un châssis de moins de 4m de long, c’est un swap osé qui est largement suffisant pour notre amour des jouets débiles. Quitte à passer des trains de pneus à la chaîne et remplir les caisses de l’état, autant qu’on s’éclate un peu ! Le travail effectué également sur la carrosserie est tellement propre et bien dans son temps qu’on croirait qu’elle sort tout droit de l’usine d’Osaka en version ultra limitée comme la 205 T16. C’est sur, Andy est un artiste mais surtout un amoureux de belles formes.
Accouplé à ce V6, c’est une boite manuelle 6 rapports qui vous fera jouer de la main droite (pas de vanne ici, non mais oh !). Un système de freinage de Corvette, des suspensions arrières de Nissan 240z, on n’y comprend plus rien mais c’est génial ! Ce véritable patchwork est une réussite et « frustration » est certainement le mot le moins prononcé au volant de cette brute épaisse. Je dirais plutôt une série de sons incompréhensibles, des rires incontrôlables et de l’hyperventilation.
Rien de dingo à l’intérieur, on est dans l’ambiance des années 80. Et finalement, c’est pas plus mal. Mis à part quelques manomètres indiquant à quel point on écrase, on a besoin de quoi de plus ? Un affichage tête-haute ? Un régulateur ? Du cuir et des leds partout sur le tableau de bord comme un sapin de Noël ? Non, on ne veut rien de tout ça, on laisse ça aux chauffeurs Uber avec leurs Skoda Superb impersonnelles. Ce qu’on veut, c’est des émotions, des odeurs de gommes brûlées, d’essence et de sueur, et en ressortir à moitié sourd comme si on sortait d’un concert de Rammstein.
Après avoir circulé entre plusieurs propriétaires, l’année dernière cette Honda Civic « 1 of 1 » retrouva son créateur. Quoi ? On arrive déjà à la fin de l’article ?! Ne vous inquiétez pas. Avant de vous laisser inexorablement sur votre faim, je vous laisse avec la vidéo des retrouvailles entre cette Civic bodybuildée et Andy Barcheck, son maître d’œuvre, 20 ans plus tard.