Toyota Supra. Rien que le blase, je sens en vous monter une sorte d’ennui, de déjà vu et de : « Ouin Ouin oh non, pas encore ! ». Je vous arrête tout de suite ! Je ne parlerais pas de la Supra orange abricot supertuning2000 de Paul Walker dans Fast and Furious, ni de grosses prépas de barbares. Imaginez un bon morceau de SmoothJazz, une voix basse et je vais tout en douceur, comme un gentleman, vous montrer que oui, on peut parler de la Supra comme d’une autre GT raffinée, oui, j’ai bien dit :  » GT raffinée ».

La génération mk4 des Supra se démarque complètement des générations passées, on jette les lignes vives et anguleuses, et on met le paquet sur des lignes suaves et des courbes somptueuses sans oublier l’aérodynamique bien dans l’ère du temps. Très bien équilibrée, l’appareil photo ne pourra pas capturer un seul angle désavantageux. On a juste envie de poser son cul sur un fauteuil, tasse de café à la main, et de la mater pendant des heures.

Vous autres, adorateurs de bancs d’essais et de gommes brûlées, bandes de sagouins ! Approchez, asseyez vous à côté et admirez. Dites moi un seul détail qui dérange, osez me le dire ! Certains diront : « Nia Nia il est moche l’aileron ». Non ! L’aileron fait d’elle la Supra, son adn même. Il fait très bien son job et appuie la caisse au sol quand vous soudez. Un peu comme la Subaru Impreza, ou la Lancer Evo, sans cet aileron, c’est un peu comme un gros chat sans queue. Il perd l’équilibre et se casse la gueule.

Le toit Targa sur certains modèles lui donne encore plus de charme. Bien installé, cheveux aux vents, la Supra taillée pour les longs trajets donne envie d’écouter « A horse with no name » d’America et de cruiser sans but précis en 6ème à 90 le long des côtes californiennes, le bras le long de la portière.

Vous ne saviez pas qu’elle est taillée pour les longs trajets ? Je vais vous expliquer. Sur un châssis à double triangulation efficace et incisif qui reste néanmoins très confortable même en route sinueuses, se trouve le fameux 2JZ bi-turbo de 320ch couplé à une boite 6 très solide (Ah enfin il en parle le mec !) doux et très coupleux. Les deux turbos se comportent comme sur les diesel, un souffle très fort à bas régime et l’autre prend le relais en haut si vous avez pas détendu le genou. Ce qui nous permet d’avoir déjà un couple de 400nm dès 1300 tr/min ! Un couple camionesque dispo à tous les régimes pour rouler « coulé ».

Le tableau de bord façon cockpit ainsi que le tunnel de transmission haut perché vous englobe comme un bébé kangourou dans la poche de sa mère. A l’instar des Mitsubishi 3000GT et des Nissan 300ZX aux intérieurs typés sportifs, elle ne fait pas comme ses deux concurrentes directes. En plus d’un moteur silencieux, elle se donne le droit d’afficher fièrement un cuir beige de qualité et se permet même de proposer un régulateur de vitesse en option.

Archi-connu et utilisé dans de nombreux domaines, le 2JZ 6 cylindres indestructible est évidemment, vous le savez, une base pour les prépas les plus violentes. 320 ou 1500ch, le moteur hausse des épaules et dit : « Boaf, qu’est-ce que tu veux que ça me foute ? » Pas besoin non plus de changer la boite 6 TT qui supporte sans sourciller les puissances les plus tordues. Vous ne le savez peut-être pas mais quand on comprime du carbone, on obtient un diamant. Et quand on comprime du diamant, on obtient une Supra.

On est pas bien là ? A discuter tranquillement d’un modèle bien trop maltraité et peu apprécié à sa juste valeur ?  A force de foutre ces 2JZ dans tout et n’importe quoi, à un moment on va tous se regarder et se dire : « mais merde, y en a plus ! ». Dans ce GT raffiné qui joue formidablement bien son rôle, vous n’emmènerez pas votre famille, les deux places arrières sont hypothétiques. Mais après tout, à quoi bon emmener quelqu’un si vous cruisez sans but, juste pour le plaisir ? Pour une fois, l’égoïsme a du bon.

© Grpn97Supra via BaT