Putain c’qu’elle manque c’te période, celle où le touring car c’était encore des berlines menées par des pilotes chauds comme la braise, qui n’hésitaient pas à jouer du pare-choc pour gagner des places et aller chercher la gagne. Spectacle assuré ! Et ça, ça fonctionnait quasiment dans tous les pays, jusqu’en Argentine où là bas, en TC2000, la reine c’était la Renault Fuego…
En Amérique du Sud ils sont complètement fous de sport auto. En même temps, quand on a vu naitre Fangio, Senna, Fittipaldi, Piquet, Barrichelo, Reutemann, Montoya, Cecotto… La Carrera Panamericana, des furieux qui traversaient le Mexique pied tôle dans le but de promouvoir une route. Ou encore le rallye d’Argentine, où les spectateurs jouaient aux toreros avec les Gr.B et Gr.A lancées à pleine charge. J’vous dis, des fous ! En attendant, il n’y avait pas plus d’accidents qu’aujourd’hui et les spectateurs se massaient en nombre au bord des routes et des circuits.
Bref ! De l’Angleterre à l’Australie, en passant par l’Afrique du Sud et l’Argentine, chaque pays avait droit à son championnat de touring car qui permettait aux directions nationales des différents constructeurs d’aller s’y payer une bonne tranche de tôle froissée ou pas. A Buenos Aires, c’était le TC2000 qui a vu le jour en 1979 et qui continue encore aujourd’hui. A l’époque, le championnat voyait s’affronter des caisses en 2.0 l atmo puis évoluera dans les 2000’s en 2.0 l turbo avant l’arrivée d’un V8 de 430 ch en 2012. Mais ceci est une autre histoire.
Notre histoire du jour commence en 1986 avec une nouvelle voiture qui va juste écraser le championnat. Dès 79 Peugeot a misé sur le championnat argentin. D’ailleurs la 504 a été la première a remporter le titre. A partir de 1982, Renault rejoint la marque au lion avec sa R18 GTX. Mais en 85 la berline est mise à la retraite et remplacée en cours de saison par la Fuego. Ouais voilà, le coupé des Jean Claude se retrouve équipé d’un kit carrosserie à rendre jaloux un fan de tuning et son 2.0 l atmo envoie 200 ch aux roues avant.
Hola, arrêtez de sourire. Dès la saison de 1986, le coupé tricolore piloté par Juan Maria Traverso, préparé par le Berta Motorsport, va exploser la Sierra XR4i pour s’imposer au terme des 12 courses de la saison avec quasiment 40 points d’écart (sur 63 voitures engagées). Et c’n’est pas fini… la Fuego va renouveler l’exploit en 87, 88, 89, 90, 91, 92 et 93. Oui, le coupé préféré des moustachus va remporter 7 titres consécutifs (6 pour le Berta Motorsport dont 5 pour Traverso !). En 94, Traverso quitte Berta pour aller chez Peugeot (qui aligne la 405) et la Fuego va entamer la saison avant de laisser la place à la R19, qui ne renouvellera pas l’exploit du coupé. Notez d’ailleurs les transformations du coupé au fil des saisons.
En 91, histoire de proposer une future remplaçante à la Fuego, Oreste Berta, le boss de Berta Motorsport, a imaginé et proposé une nouvelle voiture qu’il a développé sur base de R9. Châssis tubulaire avec moteur en position centrale arrière. On retrouvait le 4 cylindres de la Fuego poussé à 220 ch. La berline devenait coupé avec kit large dont le look, s’inspirait de la R21 2.0 l Turbo qui courait dans les championnats européens. L’objectif était de transformer la TC2000 en une formule monotype. L’idée ne sera pas retenue et la R9 retournera au fond de l’atelier d’Oreste.
Attention Oreste Berta était loin d’être un bricolo… ingénieur motoriste et concepteur depuis 1968, année où il a créée son propre prototype Gr.5, la Berta LR motorisée par un V8 Cosworth. Au début des 70’s, il donne naissance à une F5000 (Championnat de monoplaces de type F1 dans l’hémisphère sud, très populaire mais jugé « low cost » par les européens !) avec un moteur de sa conception, extrapolée en F1 qu’il engagera au GP d’Argentine de 75, mais dont le manque de perfs dès les qualifs (plus de 5 secondes d’écart avec le reste du plateau) le poussera à abandonner et retourner en F5000.
Depuis 79, Berta Motorsport n’a jamais quitté le TC2000, devenant même jusqu’en 96 l’écurie officielle de Renault avant de basculer chez Ford de 97 à 2010. Aujourd’hui, Berta s’occupe exclusivement de sa « Fortaleza », un site qui s’étend sur 14 hectares et entièrement dédié à l’automobile, avec centres techniques, pistes d’essai et école de formation pour mécaniciens et pilotes.
Merci pour cette découverte.
La r9 lookée r21 !
On en découvre vraiment tous lrs jours, même en passant ses journées à lire des articles de bagnole depuis qu’on a 10 ans !
Sympa l’immersion dans la culture locale!!!!
Merci pour cette découverte.
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