La Volvo 242, c’est la berline 240 en mode coupé… et le fait d’y cutter les portes arrière ne la rend pas plus sexy. Si votre kiff c’est donc les lignes tracées à l’équerre, les engins indestructibles et les missiles sol-sol, alors vous allez adorer celle qui débarque. Pardon ? Missile sol-sol ? Oui, cette Volvo 242, elle shootée à la sauce BBQ !
Chez Volvo, il fut un temps où on s’emmerdait pas vraiment avec le style… ‘Fin si, quand même un peu. Mais pendant que les italiens passaient du temps pour essayer d’imaginer des courbes féminines capables de séduire et susciter l’émotion, du côté de de la Suède, on devait trouver qu’une armoire c’était vachement sexy aussi ! Ma foi, chacun ses gouts…
En tout cas, pour Volvo, ça a plutôt bien marché. Réputées pour être indestructibles, faut reconnaitre que ce look aussi souple qu’un viking sous testo collait parfaitement bien à l’image des suédoises. Ca allait même devenir leur trait de reconnaissance. Quand tu roulais en Volvo, tu étais quelqu’un de sérieux, non j’ai pas dit chiant… En tout cas, au volant, tu te faisais un peu chier quand même. Ah si… au début en 74, y’avait pas grand chose à se foutre sous le pied droit. Au fil des années, ça allait doucement se débrider, surtout à partir de 81 avec l’arrivée de la 240 Turbo et son 4 pattes de 2,1 l pour 155 ch qu’un intercooler sélectionné dans la liste des accessoires, pouvait faire passer à 180 ch. Propu de 1300 kg, ça shootait pas forcément les chronos, mais ça devenait fun pour dessiner des virgules sur l’asphalte. Et une fois passée en ETCC, elle ne faisait plus rire du tout !
Celle qui défile sous vos yeux, affichant un style limite costard – cravate, elle ne fait pas rire non plus. Cherchez pas de fioritures… Aucune extension, pas de diffuseur, encore moins d’aileron, ni de spoiler raclant le bitume. Même la robe beige fait preuve d’un pompelup aussi banal qu’une paire de chaussettes. Si ce n’est les jantes forgées CCW en 18″ chaussées en Bridgestone Potenza, aucun détail ne vient dévoiler le potentiel de la brick. Un pur sleeper dans les règles de l’art.
L’habitacle est un peu moins avare d’informations… et encore. L’oeil aiguisé aura remarqué le volant tulipé Sparco, l’instrumentation digitale Racepack, les manos et les harnais Schroth. On craque aussi sur l’atmosphère de cet intérieur qui semble sorti d’usine hier. Les baquets Recaro Sporting Vintage et la sellerie flambante en cuir chocolat y étant pour quelque chose. Ah oui, quand vous tombez sur le demi arceau qui condamne la banquette arrière, on se dit que finalement, y’a peut être un truc de pas trop normal sur ce coupé.
Finalement, tout ce qui fracasse ne se voit pas… Le châssis a été renforcé, réglable dans tous les sens et suspendu à des combinés RideTech comme s’il allait partir à la chasse au chrono sur le premier circuit venu. Le freinage passe en mode XXL. Le minimum syndical pour encaisser la charge du nouveau gazier qui a emménagé sous le capot, un V8 Chevy LSX…
Pour l’histoire, quand Chevy est passé du LS au LT en 2014, la division aftermarket, en association avec Warren Johnson, la légende du dragster, a développé une bloc hybride sur base du LS7 et codé LSX et proposé en 376 ou 454 ci (6.2 l ou 7.4 l). Bloc fonte renforcé, surmonté de culasses alu, il est capable d’encaisser jusqu’à 2500 ch… avant de nécessiter de nouveaux renforts ! C’est lui qu’on retrouve dans l’Hennessey Venom GT ou certaines caisses de NASCAR. Quoiqu’il en soit, il se pavane avec ses 376 ci, son admission, sa ligne full et ses 650 ch, au milieu d’un shaved bay parfait, accompagné d’une boite 6 manuelle T56 et d’un pont spécifique capable d’encaisser la charge.
A l’arrivée, derrière ses airs de bonne soeur venue du nord, la suédoise cache un caractère de viking avide de traces de pneus et de poutrage de 400 m, le tout, avec d’la sauce BBQ rincée au bourbon !
Comme je les aime, caisse qui à l’air de rien mais qui est un missile!!!