’80 Chevrolet El Camino Gas Monkey – The Kaufman Touch’ !
par Thierry Houzé | 13 mai 2021 | Street |
Oui vous vous dites que vous avez déjà croisé ce Chevrolet El Camino. Si vous êtes fan des délires mécaniques de Richard Rawlings, alors vous ne serez pas étonnés de savoir que ce pick-up sort des ateliers de Gas Monkey. Qui plus est, avec une saveur toute particulière puisqu’il s’agit d’une des derniers projets signés Aaron Kaufman avant qu’il ne se mette en solo et fonde Arclight Fab.
Le Chevrolet El Camino, c’est la parfaite fusion entre l’avant d’une berline et le cul d’un pick-up. En fait, en 1959, Chevrolet répondait à Ford qui avait lancé deux ans auparavant le Ranchero, le fils légitime de la Ford Fairlane et d’un pick-up F-Series. Sauf que la version signée GM allait reprendre l’avant d’une Byscaine, la berline populaire et économique américaine par excellence. Plus exactement, c’est le Brookwood (la Byscaine break en fait !) qui allait servir de base à l’utilitaire coupé. L’El Camino (Le chemin en espagnol) voyait le jour. En tout cas, que ce soit chez Ford ou chez Chevy, le style original de ces engins allait trouver ses aficionados, d’autant plus que Chevy n’avait pas hésité à équiper la version la plus virile, d’un V8 348 ci (5.7 l) de 340 ch. Une originalité qui va attirer la curiosité de Hot Rod Magazine afin de s’en faire prêter un pour un essai. Avec un 0 à 100 en 7 secondes, le mag prédit qu’avec un pont adapté, il serait capable d’accrocher les 14 secondes sur un 1/4 de mile. Il n’en faut pas plus pour faire de l’El Camino une base de choix pour les rodders et autres pros du custom.
Malgré cela, après deux millésimes et un peu plus de 36000 voitures vendues, l’El Camino va laisser sa place au Corvair et sa cabine avancée en 61, 62 et 63, avant de faire son come back en adoptant la partie avant de la Chevrolet Chevelle. C’est à partir de ce moment là que les ventes vont décoller et que l’El Camino va devenir un modèle à part entière au sein de la famille Chevrolet. Les générations vont se succéder avec des V8 toujours plus gros, toujours plus copieux. A tel point qu’en 68, on voit débarquer la version SS équipée d’un 396 ci (6,5 l) de 375 ch. En 70, c’est le big block LS6 et ses 454 ci (7,4 l) qui emménagent sous le capot. Avec 450 ch et 678 Nm de couple, l’El Camino SS poutre le 1/4 de mile en un peu plus de 13 secondes…
En 74 le choc pétrolier calme les ardeurs de l’El Camino. La version SS est toujours au catalogue, mais les V8 sont bridés de partout. C’est l’occasion pour Chevrolet de revoir sa copie et en 78, c’est la Malibu qui va alors servir de base à l’El Camino. En fait la Malibu correspondait à la finition luxe de la Chevelle avant qu’elle ne la remplace à partir de 78. On voit avec ce changement que Chevy essaye de faire oublier le côté Muscle de la Chevelle pour rentrer un peu plus dans les normes en étant plus classique. Les V8 ne sont plus que l’ombre d’eux même, les normes antipollution ont tué les Muscle Car et par la même occasion ont étouffé leurs blocs, qu’ils soient small ou big. Le 350 ci (5,7 l) n’affiche plus que 170 ch… il est d’ailleurs abandonné en 79. Peu à peu les ventes vont s’effondrer et après une dernière génération en 82, l’El Camino va disparaitre du catalogue en 87.
Sauf qu’aujourd’hui, il est devenu une pièce de choix pour les préparateurs adeptes de bons gros projets débiles et décalés… comme le Gas Monkey. Retour en 2017, Rawlings achète cet El Camino de 80, tout de noir vêtu, qu’il confie aussitôt à son équipe. L’objectif est toujours le même, lui donner un peu plus de muscles. Aaron prend les choses en main. Il va conserver le look d’origine, le poser sur des coilovers, passer le freinage en Wilwood, remplir les ailes avec des jantes en 18″, rajouter une clim Vintage Air, refaire l’habitacle, accentuer le look full black avec coffre lissé, nouvelle calandre et tous les chromes passés au noir et greffer un V8 LS3 de 416 ci (6,8 l) passé d’abord entre les mains de Mast Motorsport pour en tirer plus de 600 ch. Il est accompagné d’une boite 6 manuelle T56 et d’un pont Currie de 9″ avec un rapport final de 3.70. Autant dire que ça tire court !
La spécificité c’est que l’engin a été terminé début février 2017… qu’Aaron est ensuite parti en congé et qu’à son retour, il a annoncé à Richard qu’il souhaitait voler de ses propres ailes. Ce qui fait donc de cet El Camino, l’un, si ce n’est le dernier projet complet de Gas Monkey réalisé par Aaron Kaufman. Quoiqu’il en soit, il a été vendu chez Barrett Jackson en 2019 à un anglais qui vient à nouveau de s’en séparer avec seulement 1600 km au compteur depuis sa restau de 2017…
Si personne n’en veut je suis preneur!!!