La Mercedes Red Pig, c’est ce paquebot rouge qu’AMG s’était amusé à shooter à 428 ch pour l’engager en touring car de 69 à 71. Une voiture qui a marqué Josh Stahl au fer… rouge ! Alors 40 ans plus tard, devenu amoureux du modèle, il a voulu la sienne. Une 280 SEL W108 tout aussi impressionnante, mais un peu différente…
Y’a des caisses comme ça qui marquent notre enfance. Pour Josh Stahl, ce sont les Mercedes des 60’s et 70’s en général, dont les W108 (W109 avec l’empattement long) et R107 en particulier. Un virus qu’il a chopé gamin alors qu’il usait le fond de son short sur le siège passager de la 450 SL de son père, et qui s’est amplifié quand il a vu la Mercedes 300 SEL AMG engagée en touring car, qui est allée gagner les 6h de Macao en 68 et rafler la 2ème place des 24h de Spa en 71 avant que la FIA ne la condamne en interdisant les moteurs de plus de 5.0 l ! Enfin il n’en fallait pas plus pour que Josh se la garde sur l’oreille en se disant qu’un jour, elle sera sienne.
En vieillissant, Josh va ouvrir Reviva à Minneapolis, une boite qui se charge de préparer, d’adapter et de monter des V8 Chevy dans des bateaux. Succès faisant, il va rouler en AMG, mais modernes. Sauf qu’il a toujours son idée en tête… trouver une W108 pour en faire la carte de visite de son entreprise, mais aussi et surtout, une sorte de restomod rendant hommage à la Red Pig.
Sans trop en faire une obsession, il lorgne les petites annonces à la recherche d’une 300 SEL de 71, la même que celle utilisée par AMG. Il finit par tomber sur une 280 SEL de 69, en train de rouiller dans le nord de l’état de New York. La caisse est en piteux état et nécessite une restauration complète afin d’espérer reprendre la route. La base idéale… car plutôt que de gâcher un modèle stock irréprochable, Josh va pouvoir redonner vie à une voiture qui sans lui, aurait surement fini par se décomposer.
Une fois la caisse rapatriée, il va la confier à l’équipe de Vescio’s Customizing qui va se charger de refaire le châssis, la carrosserie et la peinture. Mais avant d’en arriver là, la Mercos va être désossée, la tôle mise à nue, puis tout va être repris, les panneaux et les ailes vont être élargies afin d’accueillir les Forgeline LS3 en 12 x 18″ devant et 13 x 19″ à l’arrière, chaussées respectivement par Pirelli avec des gommards de 335/30/18 et 355/30/19… Bien sûr, une robe rouge vient habiller l’ensemble, contrastée avec des chromes flambants neufs. L’arrière est débarrassé de son pare-choc. La grosse berline teutonne est finalement aussi sobre que démoniaque, notamment grâce à ses ailes musclées et aux jantes démesurées qui assoient littéralement l’engin.
Avec une telle gueule, fallait du lourd pour la remuer. Pour le châssis, il a été réalisé sur mesure à partir d’éléments de chez Art Morrison avec roues indépendantes, suspensions Ride Tech et barres stab’ réglables, direction assistée DSE et freinage Wilwood avec étriers 6 pistons. Au niveau du gazier, c’est l’équipe de Josh qui s’est chargée d’aller chercher des noises à un V8 hybride, un LQ4 (le 6.0 l qu’on retrouvait sous l’capot du Hummer H2) forgé avec vilebrequin, bielles et pistons Manley puis accompagné de culasses de LS3. Le circuit de carburant et les injecteurs passent en gros débit. La gestion a été revue, le collecteur et la ligne en inox sont faits sur mesure et débouchent sur un silencieux Magnaflow posé en side pipe… bref, de quoi sortir 609 ch et 808 Nm et d’les envoyer aux roues arrière via une boite manuelle Tremec T56 Magnum associée à un arbre de transmission que Denny’s Driveshaft a usiné dans l’alu, d’un volant moteur allégé et d’un embrayage bi-disque en céramique signés McLeod.
Pour dompter son monstre, Josh prend place dans un habitacle tendu de moquette et de cuir beige. Les sièges baquets sont matelassés et accompagnés de harnais Crow fixés sur un demi arceau qui n’empiète pas trop sur la banquette arrière. Derrière le volant bois, le tableau de bord sur mesure est orné de manos AutoMeter et de commutateurs. Le mélange classe et racing ne donne aucun indice sur le potentiel de l’engin même si on s’doute bien que la bestiole n’est pas venue pour aller ramasser des champignons !
A l’arrivée, ce n’est pas la première W108 bien débile qui pose ses roues sur DLEDMV. Après le gasser le Kevin et la « top chopé » d’Eurowise, elle débarque avec son style bien à elle, sorte de mélange entre le restomod, le custom et avec une touche de racing. L’exercice était délicat, mais y’a pas à tortiller, Josh s’en est parfaitement bien sorti !