’69 Plymouth Satellite… SRT-8 : Hemi sans famille !
par Thierry Houzé | 13 janvier 2022 | Street |
Dans les 60’s, chez Chrysler, le gars qui s’occupait d’élaborer les différentes gammes chez les constructeurs, j’sais pas à quoi il tournait mais ça devait être hyper violent ! Prenez l’exemple de Plymouth… entre la Fury, la Satellite, la Belvedere, la Road Runner et la GTX, c’est un peu le jeu des 7 erreurs. Les modèles montaient et baissaient dans la gamme, en devenant parfois une simple finition… Quel bordel !
Les gars à l’époque, ils faisaient tout pour se faire une bonne hémorragie nasale. Restons sur celle qui nous intéresse aujourd’hui, la Plymouth Satellite, introduite en 64 comme une voiture de taille moyenne… oui chez nous, on appelle ça un paquebot, alors que là bas, c’est une « taille moyenne ». Bon, on ne va pas chipoter !
L’histoire commence en 59 avec la Plymouth Belvedere, haut de gamme de la famille et dont la version débridée n’est autre que celle qui se fera connaitre sous le doux nom de Fury. Mais face au succès de cette version énervée, la gamme va se scinder en deux pour que la Fury puisse devenir un modèle à part entière, prenant ainsi la place de la Belvedere au sommet de la famille. Vous suivez ? Ok, alors on continue.
Avec l’arrivée du millésime 65, la hiérarchie va devenir un peu plus logique. Afin de ne plus confondre, la Fury reste ce qu’on appelait une plateforme C Body… alors que la Belvedere va raccourcir un chouill’ pour devenir un B Body, ou une voiture plus compacte. Sauf que pour ne pas laisser trop d’écart entre les deux, Plymouth introduit la Satellite qui n’est autre qu’un la finition haut de gamme de la Belvedere… ouais bon finalement on simplifie pas grand chose.
Et ça ne va pas s’arranger puisqu’à partir de 67 la GTX entre dans le game en tant que version de la Satellite qui entre temps, devient un modèle à part entière… Et pendant ce temps, la Belvedere sportive ce sera la Road Runner qui débarque elle à partir de 68… ouais je sais, ça commence à devenir chaud ! D’autant plus que les calandres se ressemblent, si ce n’est que quand l’une est chromée, l’autre reste noire… Bref, comme souvent avec les Big Three, la multitude de versions, de modèles et d’options, en fonction des différents millésimes, ont fini par multiplier les gammes où aujourd’hui, seul un expert peut réellement s’y retrouver.
Quoi qu’il en soit, notre Plymouth est bien une Satellite de 69… les connaisseurs auront déjà reconnu la face avant de la Road Runner, même si ce n’en est pas une (hola, ça n’va pas recommencer !). Il n’empêche que si la Satellite n’avait pas pour ainsi dire d’ADN réellement sportif, elle recevait tous les V8 qui pouvaient passer entre les ailes avant, avec dans le lot, le monstrueux Hemi de 426 ci et ses 350 ch.
La belle verte qui vous fait de l’oeil depuis le début de cet article n’a plus grand chose à voir avec le jour où elle est sortie de sa ligne de production… à part peut être son habitacle. Achetée en 2016, elle était dans un piteux état, en cours de restauration et de modification. Un V8 Hemi 6.1 avait trouvé place entre ses ailes, celui là même introduit en 2005 et qui faisait le bonheur des Chrysler 300C ou des Charger et Challenger toutes badgées SRT-8. Un projet qui allait enfin pouvoir être terminé.
Pour commencer, le V8 allait être accompagné par une boite 6 manuelle, une Tremec TKO 600 avec en sortie, un arbre renforcé Dynotech, raccordé à un pont Dana 60 avec DGL. On comprend vite l’intention de son nouveau proprio ! D’ailleurs le V8 va se retrouver libéré grâce à une admission directe avec filtre conique, deux collecteurs TTI qui débouchent sur des lignes laissées en side pipe. Le couvercle de filtre à air « Coyote Duster », c’est juste pour le fun !
Avec 431 ch hors taxes, autant vous dire qu’il valait mieux que ça grippe un chouill’. Pour cela, l’avant reçoit des suspensions réglables K Magnum Force pendant que l’arrière passe en multibras avec des coilovers Viking. Le freinage est signé Wilwood avec étriers 6 pistons à l’avant et 4 pistons à l’arrière. Enfin le tout est posé sur des jantes Rallye Year One en 17″ chaussées en Sumitomo HTR ZIII de 245/45 et 275/40.
Afin de coller avec le nouveau pedigree, le gros coupé reprend le look Cuda, signe extérieur des sportives de la maison. La robe Snakeskin Green est tranché par un capot largement aéré et des bandes latérales noires. Elle a beau n’être « qu’une » Satellite, elle doit largement vous satelliser !
Dans l’habitacle, si ce n’est les deux baquets, l’ambiance reste très 60’s. Pourtant, le vinyle noir est neuf, tout comme la moquette et les panneaux de portes qui conservent les manivelles. Le faisceau a été refait et en y étant, un clim Vintage Air et une sono ont été installées. Le volant a été emprunté à une Cuda, les compteurs adaptés au nouveau cheptel mécanique et une poignée de pistolet fait maintenant office de pommeau.
Au final, la Plymouth Satellite n’a pas vraiment marqué les esprits. Aux States, elle n’a jamais eu l’aura de ses frangines Cuda, Road Runner, Fury ou GTX. Par contre, le potentiel est là… d’autant plus que les plateformes sont identiques. Un clone méconnu qui ne demande que quelques bricoles pour prendre sa revanche en devenant une vraie muscle car…
© TheO.G via BaT