Lexus LFA Nürburgring Edition – La Diva du soleil levant !
par Thierry Houzé | 15 juin 2022 | Street |
Des caisses qui mettent tout le monde d’accord, il n’y en a pas beaucoup, surtout dès qu’on parle de modernes. Entre les pros-ceci et les antis-cela, t’as toujours un frustré pour trouver quelque chose à redire. Sauf avec la Lexus LFA… qui plus est une Nurburgring Edition. Une bête de technologie, affutée comme un scalpel et équipée d’un V10 rageur et capable de vous faire tutoyer l’extase…
Après trois concepts dévoilés au NAIAS (North American International Auto Show) en 2005, 2007 et 2008, c’est au salon de Tokyo 2009 que Lexus va dévoiler la version définitive de sa LFA. Une supercar qui concentre tout le savoir faire du constructeur, que ce soit en terme d’ingénierie, de design, de technologie… bref, le menu ultra best of pour celle qui revendique être la Lexus Fuji Apex. Fuji puisqu’elle y a été développée et réglée. Apex, pour le symbole, puisque l’Apex n’est autre que le point de corde idéal d’une trajectoire, ce moment où tu peux remettre les gaz pour sortir le plus rapidement possible.
Avec un tel nom, pensez bien qu’il fallait du lourd. D’autant plus qu’Akio Toyoda, le big boss de la Toyota Motor Corporation, maison mère de Lexus, annonçait que le constructeur avait cherché à atteindre la quintessence ultime du constructeur, une sportive capable de se « connecter » à son pilote. Une histoire fusionnelle entre l’homme et la machine. Seulement 500 LFA verront le jour… avec un rythme de production de 20 voitures par mois. A 375000 $ dollar pièce, chaque LFA est faite selon les spécificités de son futur propriétaire, Son siège est réglé et façonné en fonction de sa morphologie et un configurateur lui permet de choisir les différentes couleurs, extérieure, intérieur, cuir, volant, étriers de freins… Chaque voiture est ensuite assemblée à la main au sein de l’usine Motomatchi par une équipe d’ingénieurs et de spécialistes scrupuleusement sélectionnés. Une plaque numérotée vient signer la fin de l’assemblage, puis la voiture subit une batterie de tests avant d’être enfin livrée à son chanceux propriétaire.
Techniquement la LFA repose sur une monocoque centrale en polymère renforcée de fibre de carbone (CFRP) et en alu. Rigidité et légèreté sont ainsi assurées. L’avant reçoit des liaisons à double triangulation et multibras à l’arrière. Les suspensions sont à réservoir d’huile déporté, le freinage en carbone céramique avec étriers monobloc 4 pistons, est signé Brembo. L’ensemble est posé sur des BBS forgées en 20″ enrobées de Bridgestone de 265 et 305 de large. Au cas où, un contrôle de stabilité VDIM à plusieurs modes et entièrement déconnectable veille au grain. En tout cas, elle encaisse 1G minimum en latéral, autant que niveau grip, elle sait de quoi elle parle.
L’habitacle comprend autant de luxe que de technologie avant gardiste. Cuir, carbone, alu, écrans TFT et sono Mark Levinson digne d’un concert de U2 ! Le tout est habillé d’une caisse qui reprend la même fibre que le châssis. Le dessin a été dirigé en interne par Kengo Matsumoto le boss de Lexus Design. Le trait est moderne, affuté, sachant que la base première voulait que la forme réponde à la fonction aérodynamique et au fonctionnement, l’esthétique ne venant qu’après. Mais finalement, ils s’en sont plus que bien sortis puisque la LFA offre un look aussi séduisant qu’impressionnant sans pour autant tomber dans la caricature.
L’architecture repose sur un bloc en position centrale avant associé à une boite 6 automatisée à simple embrayage, avec palettes au volant et développée par Aisin… Concernant le bloc, c’est de l’orfèvrerie. Un V10 de 4.8 l à carter sec construit conjointement avec les ingénieurs de chez Yamaha. Ouvert à 72°, il reçoit des pistons en alu forgé, des bielle et soupapes en titane. Dual VVTi, collecteur d’admission variable qui débouche sur 10 papillons indépendants, ligne en titane, ce gazier est juste détonnant. La coupure est réglée à 9600 trs et totalement dépourvu d’inertie, il est capable, sur un coup de gaz, de passer du ralenti à la zone rouge en 0,6 secondes. il développe 560 ch à 8700 trs et 480 Nm à 6800 trs. Autant vous dire qu’il adore qu’on lui tape dans l’fond !
Avec 1480 kg sur la balance, la LFA revendique un rpp de 2,67 kg/ch… ce qui signifie qu’elle abat le 0 à 100 en 3,7 secondes, passe le 400 m en 11,6 et file à 325 m/h, tout ça, dans des hurlements à vous glacer le sang, considérés par beaucoup comme le plus beau bruit mécanique qu’il existe.
Mais c’n’est pas fini… en 2010, après plusieurs participations aux 24h du Nürburgring, Lexus décide de lancer une série limitée de 64 LFA Nürburgring Edition. La voiture gagne 10 ch, la gestion de boite est revue pour gagner 0,05 secondes, l’aéro est optimisée avec un nouveau diffuseur, une lame et des canards sur le pare-choc avant et un aileron en carbone. Niveau châssis, il accueille une nouvelle suspension plus raide et réglable et des BBS de 20″ en magnésium chaussées en Bridgestone Potenza RE070. Chrono en main, les gains sont anecdotiques… mais niveau efficacité, la LFA devient méchante, signant officiellement un 7’14″64 pour boucler la Nordschleife, le record pour une voiture de production.
Avec un tel level, la LFA, qu’elle soit Nürburgring ou pas, est devenue une supercar totalement envoutante, une licorne dans le milieu automobilistique.
© MouseMotors via BaT
Je n’ai jamais vu un aussi beau moteur atmosphérique de série, et pourtant, en matière de V10, on tutoie les perfectionnistes (Audi R8, Porsche Carrera GT, BMW M5/M6). Quelle voiture ! Pas de magie Ferrari ici, mais de la magie Yamaha … qui n’a absolument rien à envier aux V12