Cette année sonnait le retour du Ventoux Autos Sensations. 41 supersportives, drifteuses, caisses de rallye et supercars s’étaient données rendez-vous au pied du géant de Provence dans un but caritatif puisque, comme à chaque édition, les bénéfices sont reversés à une association. Et si les sourires étaient sur tous les visages, pour une fois, on va vous raconter l’envers du décor… ou comment l’attitude et l’irresponsabilité des gens, réussissent à gâcher la fête.
Oui, pour une fois, on n’va pas s’marrer sur De l’essence dans mes veines. Le Ventoux Autos Sensations, en est à sa troisième édition… Trois édition où DLEDMV est partenaire pour donner un coup de main à Tristan l’organisateur et s’occuper de l’animation de la journée. Oui, les débiles qui disent des conneries au micro, c’est Tim et moi. Mais derrière cette façade qui respire la bonne humeur, il est important de vous raconter comment ça se passe en OFF.
Le Ventoux, c’est le géant de Provence, mais aussi et surtout des routes magnifiques. Rejoindre le sommet perché à 1910 m d’altitude, avec trois accès puisque que ce soit par Bédoin, par Malaucène ou par Sault, on peut profiter d’un enchainement de courbes et de virages, offrant des sections soit raides, soit techniques, avec des pentes pouvant aller jusqu’à 12°. Un terrain de jeu idéal pour tout engin motorisé puisque la première course de côte y fut organisée en… 1902 ! Il est aussi réputé pour être l’une des étapes phares du Tour de France et attirer les cyclistes du monde entier, qui viennent y tester leur taux d’EPO de testostérone.
Mais le Ventoux est aussi estampillé Natura 2000… comprenez par là qu’il est un haut lieu de la biodiversité, qu’elle soit pour la flore comme pour la faune. Autant vous dire que déjà, à la base, le cocktail s’avère explosif… écolos et autos, une difficulté pour réussir à organiser des évènements mécaniques. T’as intérêt à montrer pattes blanches et à respecter scrupuleusement les règles qu’on t’impose… même si souvent, elles vont à l’inverse d’une logique organisatrice. Mais on va y revenir. En attendant, quand tu fais partie des heureux élus, tu sais qu’au moindre faux pas, t’es grillé !
Aujourd’hui, en dehors des ascensions sauvages aussi bien dominicales que nocturnes, il y a seulement trois organisateurs qui réussissent à courber suffisamment l’échine afin d’obtenir les autorisations adéquates et organiser une montée historique ainsi que des baptêmes de supersportives ou supercars. Phocéa Productions, les potes du GT Dream et leur Supercar Experience et le Ventoux Autos Sensations. Ne cherchez pas, les trois ont pour maitre mot le respect du lieu et surtout la sécurité qui est juste indissociable de ce genre d’évènements.
Pour bien se rendre compte, obtenir l’accord d’y organiser une journée, c’est des mois de taff et de préparations pour présenter un dossier clinique auprès des mairies, de la préfecture du Vaucluse, de la commission de sécurité, le tout en croisant les doigts de ne pas froisser la susceptibilité des écolos prêts à dégainer la moindre excuse pour te renvoyer dans tes 22 ! Autant être carré et savoir se doter d’une patience à toute épreuve.
Pour le Ventoux Autos Sensations (oui, c’est lui qui nous intéresse aujourd’hui) il y a une condition, à laquelle on arrive pas à échapper depuis la première édition, et ce, malgré notre réticence. En effet, les différentes autorités sollicitées, nous imposent d’ouvrir la route aux riverains et touristes entre chaque ascension. Pour faire simple, les 40 voitures chargent les filleuls, rejoignent la ligne de départ pour s’élancer avec 30 secondes à 1 minute d’écart jusqu’au parking de retournement qui se trouve 8,5 km plus haut. Une fois qu’elles y sont toutes arrivées, elles redescendent en convoie afin de changer de passager et repartir pour une nouvelle boucle. Rien de révolutionnaire, puisque ça se passe comme cela dans toutes les journées baptêmes. Mis à part que les autorités nous imposent, une fois toutes les voitures montées, de réouvrir la route afin de laisser passer les riverains, motards ou touristes. Alors qu’un autre accès existe. Pour ce faire, l’organisation prévoit deux voitures balai. Une qui part au cul de la dernière voiture engagée et une autre qui ferme ce groupe de véhicules qui souvent n’en a rien à foutre de la journée caritative. Et ça se passe pareil à la descente. Sachant que sur les 8,5 km du parcours, sont répartis 19 postes de sécurités avec des commissaires FFSA. Les véhicules sont détaillés et validés à chaque passage devant un poste de sécurité auprès du directeur de course.
Trois éditions… et trois fois la même condition, trois fois la même organisation. Alors que chaque année, Tristan s’époumone à expliquer que c’est trop dangereux, et qu’un jour, il y aura un accident. Mais bon, vous savez c’que c’est, le jour J, on ne les voit pas aux barrières pour essayer de calmer les ardeurs d’un motard énervé ou de Jean Claude et Brigitte qui t’insultent en t’expliquant que s’ils ne peuvent pas passer rapidement, leurs vacances de trois semaines en camping-car seront gâchées. Je rappelle qu’une année se compose de 365 jours, de 52 dimanches (en moyenne) et que le Ventoux Autos Sensations ce n’est qu’un dimanche dans l’année… voyez le risque de vie ou de mort. D’autant plus que pendant plus d’un mois auparavant, les publications pullulent dans les médias sociaux et locaux (journaux et radios), et que, comme imposé par l’arrêté préfectoral, des panneaux bordent les routes afin d’informer le déroulement de l’évènement stipulant bien « circulation perturbée »… Eh oui, on n’a pas le droit de fermer… donc on ne peut pas marque « route fermée’ ! Malgré cela, chaque édition est un bras de fer avec des personnes qui n’ont pas l’air de se sentir concernées par tous ces messages… et dont le seul argument à leur connerie reste l’insulte !
A l’arrivée, sur ce genre de journée, et particulièrement cette année, on a tous été frappés par la connerie humaine. Je ne vais pas généraliser, rassuré par deux motards venus me voir pour demander quelle autre route ils pouvaient emprunter pendant que d’autres venaient m’expliquer qu’on faisait chier avec nos bagnoles !
Sur ce genre de journée, tout le monde est bénévole. Et la quarantaine de commissaires présents sont tous agréés FFSA. Malgré tout, cette année, il a fallu encaisser les menaces et insultes… au point de frôler à plusieurs reprises le point de non retour.
Même Tim et moi avons dû endosser le rôle d’agents de la sécurité. Postés sur la ligne de départ où t’as beau lancer des bagnoles de plus de 600 ch, tu dois répéter 25 fois aux spectateurs que les barrières ne sont pas là pour la déco, que traverser la route devant la ligne de départ c’est dangereux ou que se poster au bord de la route, sur la trajo, avec ton gamin dans les bras, ça frise le niveau intellectuel de l’étoile de mer (qui, comme la méduse, n’a pas de cerveau !).
Quand tu organises ce genre de journée (je rappelle que ça demande beaucoup de temps et que c’est bénévole et caritatif), le seul mot d’ordre c’est la sécurité. Aussi bien celle des pilotes que des filleuls, que des spectateurs et des commissaires. Les gens ne comprennent pas qu’au moindre souci, l’évènement est mort. Quand tu iras refaire ta demande d’autorisation l’année suivante, on te foutra dehors à coups de pieds dans le derche en t’expliquant que t’as merdé… et là, les gens qui ont kiffé l’édition précédente, ben ils comprendront pas que c’est fini. Tu sais c’est comme ces crétins qui ne respectent pas les consignes dans une spéciale de rallye et qui souvent, sont les premiers à hurler quand l’organisation se voit obligée de l’annuler. Con un jour, con toujours !
Alors ce Ventoux Autos Sensations, c’est une fête qui a tourné à la contrainte. Contrainte d’obligations pas forcément logiques. Contrainte de spectateurs inconscients avides de voir mieux que les autres. Contraintes de touristes et riverains transformés en serial killer nombrilistes. Les esprits s’échauffent, la tension monte, et la contrainte se transforme en drame. Celui qui vient gâcher la journée et détruire une famille. Celle d’un motard, peut être lui aussi, à l’image de beaucoup d’usagers, énervé d’avoir dû attendre et contrarié dans son timing. On peut alors s’élancer avec une certaine rancœur envers l’organisation, une forme d’empressement qui peut vous rendre imprudent. Aujourd’hui, toute l’organisation du Ventoux Autos Sensations, les pilotes et les commissaires pensent à lui, à sa famille et à ses enfants. Voilà, malgré toute la sécurité que nous mettons en place, il aura fallu que l’accident arrive.
Revenir en 2023 ? On ne le sait pas encore… ‘pensez bien que le cœur n’y est pas. Dans tous les cas, à l’avenir, soit nous pourrons fermer la route sur nos deux demies-journées, soit le Ventoux Autos Sensations ne se fera plus. Rien ne doit se substituer à la sécurité. Loïc avait 37 ans, était marié et papa de deux enfants. Toute l’organisation du Ventoux Autos Sensations se joint à l’équipe de DLEDMV pour prendre part à leur peine.
Mes respects à vous après la lecture de cette article. Sans vouloir être « mesquin » je pense qu’avec ces conditions d’organisation, dans un monde de plus en plus « dégénéré » (voir les files d’attentes au stations services Total), on pourrai penser que les « autorités » (qui a dit aTTRoCités???) attendaient que ça (les « pleureuses » écologistes seront être à leur droite pour rendre justice divine) pour radier l’événement à jamais. Une organisation auto en moins, plus que deux à éliminer!!!
Courage a vous, et quoi que vous choisissiez le choix sera difficile mais de raison. Fort dommage car les belles photographies de l’article nous montrent un plateau somptueux!!!
En même temps, vu de l’extérieur, on voit une bande de friqués avec leurs grosses cylindrées s’amuser en bloquant une route publique ! Sans parler de la pollution et, du bruit .
La jalousie est un vilain défaut…
D’une cette bande de friqués, leur frique ils ne l’ont pas volé hein. Ils bossent et prennent surement des risques pour pouvoir gagner de quoi s’offrir ce genre de bagnoles. Puis c’est vrai que la plupart des cyclistes qui traversent la France, voire l’Europe, déguisés en champions, avec des engins à 6000 balles pour se la jouer comme les pros sur les routes du Ventoux (et du Luberon ou des Alpilles), ils sont smicards !
De deux, le Ventoux Autos Sensations, ce n’est qu’une seule journée d’une année qui en compte 364 de plus… on compare avec le nombre de journées cyclistes où la route publique est fermée ?
De trois, cette bande de friqués se réunissent pour du caritatif… on compare une fois encore avec les bénéfices des journées cyclistes qui vont dans la poche des organisateurs ?
Et pour finir, pollution et bruit… Pour le bruit, je vous invite à aller voir le passage du Tour de France ou d’une quelconque course cycliste. Et pour la pollution retournez y le lendemain pour voir l’état désastreux des bas-côtés, avec la collection de déchets laissés. Sans parler de la caravane publicitaire et des véhicules de staff qui doivent, en une seule journée polluer bien plus les routes du Ventoux que ce que nous le ferions en 20 éditions !
Voyez, je n’aime pas le vélo… mais ce n’est pas pour autant que je dénigre ou que je vais me plaindre de leurs journées. Ca m’est indifférent, c’est tout. Je m’adapte. Si je veux aller me promener au Ventoux ce jour-là, je vais ailleurs sans m’en prendre à la terre entière. Je reviendrai un autre jour. Puis entre nous, s’ils s’éclatent et se font plaisir, ils ont bien raison d’en profiter.
Nous, on ne demande qu’une seule journée par an pour faire la même chose avec nos jouets, alors même si cela ne vous plait pas, restez indulgent, occupez-vous de c’qui vous sert à vous asseoir et foutez nous la paix. Il vous encore 51 dimanches et 364 jours pour en profiter… Ca ne vous suffit pas ?!
La guerre des « mondes » (qui est en réalité le même), épisode 1. Pour re-citer une formule que j’ai beaucoup aimé « le cycliste est souvent qu’un automobiliste qui a changé de mode transport ». A méditer.
De tout cœur avec l’organisation. J’ai participé comme co pilote et je n’ai pas hésité avec 3 autres personnes a donné mon obole ( et pourtant je ne suis pas FRIQUES) pour l’association qui co organisée cette manifestation. Et pourtant je suis un cycliste ( membre des cinglés du Ventoux) et je peux vous assurer que nous avons été insultés par des pseudos cyclo champions qui ne voulaient pas prendre patience alors que la route était privatisée par un arrêté clairement affiché à l’entrée des routes ! Ils ne savent pas lire ou ne veulent pas lire !! Egoïsme quand tu nous tien !!! Là est la différence ! On va me dire que la route appartient à tous le monde mais lors que le Tour de France passe là ils respectent. Je suis triste de voir qu’une personne est perdue la vie et je m’associe à l’organisation pour présenter à la famille toute mes condoléances. J’espère que ce type de manifestations continuera car sans elle plus rien de se fera et là les associations qui bénéficient de l’aide financière apportée par ce genre d’évènement seront vouées à disparaître. Respectons nous pour le bien de tous.