Si aujourd’hui Alpina est devenue un sorte de BMW++ pour passer les bavaroises en mode hyper luxe histoire d’aller séduire les footballeurs, il y a quelques années, Alpina c’était surtout des caisses de couillu. Des BMW passées en mode véner avec swap et châssis revu. Et c’n’est pas la 323 i E21 transformée en B6 2.8 l qui dira le contraire…
Bon, qu’on soit d’accord, la 323i E21, c’est déjà une bestiole qui sait remuer du cul sans trop la chercher. Ah ça, elle en a fait des veuves…! Le genre de caisse où tu te signais avant de prendre la route un jour de pluie. BMW avait osé y greffer un 6 en ligne de 2.3 l et avec 143 ch et 190 Nm pour seulement 1200 kg, elle proposait des perfs sympathique – du moins comme on l’entendait en 79 – mais surtout un comportement efficace, ludique et joueur… très joueur !
Au même moment, chez Alpina, on limait les circuits en GT et en Tourisme, souvent en partenariat avec BMW Motorsport. En parallèle, on modifie les routières pour aller leur chercher des watts et les dévergonder. La qualité des productions est telle, que le constructeur valide la garantie de ses voitures, même si elle sont passées par les ateliers de Buchloe. Si ce n’est que les préparations finissent pas devenir des swaps puis des modèles à part entière. Là encore BMW accepte qu’Alpina greffe les moteurs plus copieux sous le capot de ses voitures, mais histoire de ne pas faire trop d’ombre aux nouveautés du constructeur, il se doivent d’être de la génération précédente. Mais un préparateur reste un préparateur. Même si les Alpina n’ont pas le droit aux dernières évolutions mécaniques, les sorciers allemands savent leur tirer le nécessaire et les puissances des Apina dépassent souvent celles des dernières BMW.
Tout ça c’est de la théorie. Alors pour passer à la pratique, prenons exemple sur cette magnifique Alpina B6 2.8 l de 82. Il n’y en a eu que 533 de produites. La base est une 323i E21 sur laquelle tout a été revu. Déjà au niveau du look, elle reçoit une lèvre inférieure à l’avant, un becquet sur le cul et le bandes bicolores. Ca ne fait pas gagner de puissance, mais au moins, on sait que la bestiole cache quelque chose. En l’occurence un châssis optimisé avec des amortos Bilstein, des ressorts courts et progressifs H&R, un freinage avant upgradé par des disques rainurés et percés et un jeu de jantes en 15″ chaussées pour l’occase en Uniroyal Rain Sport de 205/50.
Sous le capot, le 6 en ligne a laissé sa place à… un 6 en ligne. Exit le 2.3 l et place au 2.8 l qui rentre au chausse pied. Le M30B28 a vu le jour en 77 pour remuer la tôle de la 528 E12 avant de faire également le bonheur de la 728i et de la 628 CSi pour finir par se retrouver sous le capot de la 528i E28 et… des 533 Alpina B6 2.8 l.
Fort de 170 ch, les sorciers de Buchloe en ont profité pour y coller des pistons forgés Mahle, y revoir le taux de compression avant d’y installer une injection Zenith-Pierburg-DL et une ligne libérée. Ainsi armé le gazier affiche 200 ch et 248 Nm qui filent aux roues arrière via une boite 5 Getrag. De quoi passer de 0 à 100 en 7,2 secondes et de filer à plus de 220 sur l’autobahn.
Pour que le client sache qu’il ne roule plus dans une Béhème mais dans une Alpina, l’habitacle a reçu son lot avec sièges baquets Recaro, la sellerie spécifique colorée, le pommeau bois, le volant cuir et une batterie de manos VDO. C’est clean et utile.
40 ans plus tard, vous remarquerez qu’il n’y a pas de sono alacon, de vitre élec ou de gadgets aussi débiles qu’inutiles. Même au niveau du look, ça reste soft. Finalement, ça se contentait d’aller à l’essentiel. La machine, et l’homme derrière le volant… avec éventuellement une grosse paire de burnes. En tout cas ça, c’était indispensable si on voulait lui chercher des noises…!
© OviChristov via BaT
Le but le plus noble à tous ca, l’homologation compétition qui amène ces « fruits » à la série, pour boucler la boucle. On a pas fait mieux comme logique depuis!!!
Un article qui me régale ayant moi même la copie conforme (sans les bandes et avec les recaros BMW optionnels).
Juste une précision, les sièges du modèle présenté ici ne sont pas des Recaros mais des ASS. En effet les B6 2.8 200ch étaient équipées de ASS en velours (qui devient souvent violet avec les UV) qui ont ensuite été remplacés par des Recaros (différents des recaros optionnels BMW avec des maintiens latéraux + importants) en tissu toujours aux mêmes couleurs Alpina d’époque. Ces Recaros se retrouvent donc souvent dans les 2.8 218ch (dernière évolution de la e21 B6)