Si vous n’aviez jamais entendu parler de la Datsun 240Z Super Samuri, pas la peine de se faire harakiri à coup de catback Fujitsubo ! C’est seulement parce que des 240Z Super Samuri il n’y en a eu que 77 et toutes sur le sol anglais. Aujourd’hui, elle pose ses roues sur DLEDMV…
La Datsun 240Z, c’est l’offensive japonaise pour aller chasser les sportives européennes sur leur propre terrain de jeu. C’est aussi l’occasion d’attaquer le marché américain dès la fin de l’année 69 avec, au pays des V8, un coupé japonais qui va réussir à trouver sa place en proposant une approche toute en finesse et légèreté. Elle mise sur un seul moteur, le L24, un 6 en ligne de 2.4 l gavé par des carbu SU pour en tirer 150 ch. Associés à une boite 5 manuelle et un peu moins de 1100 kg, elle peine tout juste à suivre les muscle cars dans les lignes droites, mais les humilie dès que la route devient sinueuse. Et pour ne rien gâcher, elle coute deux fois moins cher que ses homologues européennes… un véritable combo gagnant ! Ajoutez y une carrière internationale en rallye et sur circuits et vous comprendrez que la Datsun 240Z va se forger une image qui va vite dépasser celle de sa marque pour en faire au fil des générations, une véritable légende.
Une notoriété qui va donner des idées. Pendant que Nissan va homologuer sa sportive en Gr.4 grâce à la 240 ZG, c’est en Angleterre qu’on va trouver une autre série limitée produite à seulement 77 exemplaires, la Super Samuri. Celle là, on la doit à Spike Anderson qui, après avoir passé plusieurs années chez Broadspeed en tant que motoriste, décide d’ouvrir son propre garage, Race Head Services. Nous sommes au début des 70’s.
Les projets s’enchainent jusqu’à ce que Spike fasse une connerie… acheter une 240Z pour son usage personnel. Et là, c’est le drame. Il est totalement bluffé par le caractère et le comportement de sa sportive japonaise même si, selon lui, elle mérite plus de watts. Il décide alors de se pencher sur son cas, notamment celui du 6 en ligne qui va passer de 2.4 l à 2.8 l et sortir pas moins de 200 ch. Le châssis est optimisé avec l’arrivée d’une nouvelle suspension et de freins plus coriaces. Une lèvre à l’avant, un discret becquet sur les fesses et le coup était joué, Spike venait de s’offrir une daily idéal avec un look sympa, mais surtout, c’qu’il fallait sous le capot et pour le faire passer au sol.
Mais voilà, tout ça c’était sans compter sur deux articles rédigés par Clive Richardson et publiés dans Motor Sport. A une époque où les gens lisaient encore, le téléphone de Spike allait commencer à chauffer et les demandes affluer de la part de proprios qui voulaient, eux aussi, faire préparer leurs 240Z.
Rapidement, Spike Anderson va mettre en place un kit spécifique afin d’équiper les voitures de ses clients. Pour leur donner une identité, toute seront peintes en orange et bronze avec des liserets blancs avant d’être baptisées Super Samuri… samuraï étant déposé.
77 Super Samuri vont voir le jour, certaines vont même aller au delà de la simple préparation puisqu’elles seront vidées, arceautées et se retrouver sur circuit dans le championnat GT britannique. La plus réputée deviendra celle de Winston Percy, rapidement surnommé Winston « Win » Percy. C’est sa voiture perso qui défile sous vos yeux, une des trois en conduite à gauche, la seule équipée d’une boitoto, d’un volant Sparco, d’un différentiel à glissement limité, d’un répartiteur de freinage avec étriers et disques Wilwood, de Minilite Performance de 15″ chaussées en Avon Radial, d’une ligne inxo GDS et d’une suspension course entièrement réglable.
Rapidement, Race Head Services va se faire un nom dans le milieu de la japonaise. En plus des Super Samuri, l’équipe de Spoke Anderson va se charger de Celica ST, de Datsun Sunny coupé 1200 et Bluebird 1800 SSS et même d’une petite Datsun 120A.
Aujourd’hui, seule une quarantaine de Super Samuri aurait survécu, chacune étant devenue une pièce rare, enviée par les collectionneurs de Datsun, tout aussi recherchée que les 240ZG ou encore les méchantes Z432 et Z432R… mais ceci est une autre histoire.
Un pilote de course qui fait préparer son auto avec une boitoto (surtout d’époque) pas courant du tout!!!
Est ce le même « Win » Percy qui à gagné les 24h de Spa 1989 sur Sierra Cosworth groupe A avec Bernd Schneider???
EDIT: je pense que oui, de même en 1984 avec une XJS V12 de TWR!!!