AMG c’est l’histoire du préparateur devenu département sportif officiel de Mercedes à partir de 99. Pourtant le partenariat commercial entre les deux a commencé en 90. Et pendant ces neuf années, il y aura les Mercedes AMG officielles et les officieuses (d’où le titre… ouais, on fait bien les choses ici !) comme la C36 AMG et la E36 AMG. La première est connue, la seconde moins… alors je vais faire les présentations.
Rappelez vous en 55, le dramatique accident de Pierre Levegh aux 24h du Mans au volant de sa Mercedes 300 SLR. Choquée, la marque à l’étoile retire la deuxième voiture de la course (pilotée par Moss et Fangio) avant de prendre également la décision de mettre fin à tout programme sportif officiel. L’histoire va durer 38 longues années. Pourtant, si l’étoile continuera de briller sur les circuits et en rallye, cela se fera par le biais de préparateurs et de teams privés avec, en guise de prote étendard, AMG.
Le deal est simple, Mercedes fournit pendant qu’AMG prépare et fait courir. Les ingénieurs boivent des bières ensemble, les mecs s’écrivent pour le nouvel an… Bref, au fil des années, les liens se tissent. En 90, Mercedes et AMG en viennent à un partenariat commercial. En gros, les sportives officielles seront maintenant badgées du nom du préparateur. C’est la Mercedes C36 AMG qui va alors signer le top départ de cette nouvelle association. Si ce n’est qu’AMG garde encore pour le moment son indépendance, en effet, il faudra attendre 99 pour que Mercedes finisse par devenir majoritaire et donc propriétaire d’AMG.
Mais voilà, pendant les 8 années du partenariat, ça va être un peu la fête du slip. Les sportives officielles passetn par la case Mercedes, ce qui n’empêche pas AMG de proposer en parallèle sa gamme officieuse. Vous avez donc deviné où je voulais en venir.
Pendant que les show room étoilés voient débarquer la C36 AMG en 93, quelques mois plus tard, le préparateur va « s’amuser » à greffer le même gazier à la Classe E. Le look n’a rien d’extravagant, classe et sportif sans en faire trop. Pare-choc avant et arrière, jantes en 17″, différentiel ASD et une suspension sport plus raide et plus basse. Dans l’habitacle, c’est à la carte. Sachant que la base est la E320, qui affiche déjà un équipement plus que complet avec la boitoto, la sellerie cuir, les placages bois, la clim, la sono… bref tout le bazar nécessaire et obligatoire pour flatter l’égo de celui qui doit signer un gros chèque.
Sous le capot de la E36 AMG, le 6 en ligne est issu du 2.8 l de la C280. Il a été revu par les sorciers d’Affalterbach. Stroké en 3.6 l, il accueille une nouvelle culasse 24 soupapes, une ligne libérée, mais surtout 280 ch et 385 Nm qui filent aux roues arrière. On est pas au niveau de la E500, mais ça fait largement le job avec un 0 à 100 annoncé en moins de 7 secondes et une Vmax limitée à 250 km/h.
Concernant la diffusion de l’engin, les théories s’opposent… ce qui est sûr c’est que contrairement à sa frangine C36, la E36 AMG n’a pas eu une carrière aussi performante ! Quand la première s’est écoulée à plus de 5200 exemplaires, on parle d’un peu moins de 200 voitures pour la seconde. Sachant que la recette était applicable sur le break, mais aussi sur la berline, le coupé ou le cabriolet. On raconte que le marché japonais aurait à lui seul absorbé plus de la moitié de la production, toutes en conduite à droite, importées chez AMG Japan afin d’y recevoir leur « kit ». Donc même si elle est moins méchante qu’une 500E ou moins radicale qu’une E60 AMG, elle reste une bestiole attirante, rare et largement cohérente pour en faire un daily différent et idéal !
Futur collector, introuvable et en plus sans réel cote, faute de reconnaissance justement. J’aurai juste peur d’être « sous motorisé » face à une C36, plus légère!!!