Elle a beau s’approcher doucement mais surement de la quarantaine, la BMW Série 5 E34 n’a jamais été aussi séduisante. A croire que le temps n’a aucun effet sur elle. Une 525i est toujours aussi pratique et actuelle. Une M5 fait toujours autant rêver les sportifs. Quant à la 540i, elle n’a pas pris une ride… d’autant plus quand Dinan s’en occupe !
Une réussite
C’est vrai qu’elle vieillit bien la BMW E34. En même temps, quand elle a pointé le bout de sa calandre en 88, la marque n’avait pas fait les choses à moitié. Dessin sobre mais classe, dans la plus pure tradition BMW des 80’s. Châssis développé à partir de celui de la Série 7 E32 apparue deux ans plus tôt. Répartition 50/50. Offre moteurs variée avec des 4 cylindres, 6 en ligne et même V8. Bref, avec sa Série 5 E34, BMW avait réuni tous les ingrédients pour l’écouler à plus d’1,3 millions d’exemplaires entre 88 et 96 et sans le savoir, un futur collector.
Moins de sport mais plus de luxe
Au sommet de la famille, la M5. En même temps, dès que BMW collait un M sur le cul d’une de ses caisses, ils la transformaient en fantasme mécanique. Avec plus de 300 ch sur les roues arrière de la berline, les balades familiales se transformaient en time attack. Si ce n’est que la gamme E34 se retrouvait avec une faille spatio-temporelle entre la 530i de 218 ch et la M5 dont le 6 en ligne de 3,8 l en affichait 340. Nous sommes en 92, la BMW Série 5 E34 vient d’être restylée, elle plait et se vend bien, l’offre est large, elle est fiable et jouit d’une image aussi sportive que premium. L’état major de BMW va donc décider de combler ce vide avec la 540i qui se voudra être la pullman de la famille. Pendant que la M5 enfilait le jogging, la 540i se la jouera costard cravate !
En mode V8
Et pour ça, c’est un V8 de 4.0 l à culasses 32 soupapes qui va emménager sous son capot. Le M60B40 fort de 286 ch et 400 nm de couple offre des perfs un chouill’ en deçà de celles de la M5. Mais contrairement à la sportive, quand son proprio n’a pas signé pour une boitoto, il peut tricoter du levier avec une boite Getrag à 6 rapports (qui sera montée sur la M5 à partir de 94). Il n’empêche qu’avec un 0 à100 en 6,4 secondes, le 400 m shooté en 14,6 et le kilomètre en 26,4 la 540i était loin de s’trainer.
Shadowline revue par Dinan
26485 BMW 540i trouveront preneurs… dont cet exemplaire, un Shadowline habillé en Calypso red metal et passé entre les mains expertes du spécialiste américain, Dinan. Et autant dire que même si ça ne se voit pas, elle a pris cher.
Mise à jour
Commençons par le bloc. Le V8 est toujours là, si ce n’est que le M60B40 a été remplacé par un M62TUB44, le V8 4,4 l qu’on retrouvait sur la 540i E39 ph2. Avec 286 ch, la puissance ne bouge. Par contre le couple grimpe à 440 Nm. Et ça c’est d’origine… en passant par la case Dinan, il a vu débarquer la culasse du M60 revue et équipée de nouvelle soupapes, de ressorts plus rigides, de poussoirs hydrauliques renforcés et d’arbres à cames plus pointus. La gestion Haltech Elite 2500 ECU est faite sur mesure, on retrouve aussi des papillons polis, des poulies Angry Ass Solutions, une pompe à carburant Walbro de 255 l/h, des injecteurs plus gros Bosch, d’un boite à air Castro Motorsport avec filtre K&N et admission en carbone. Pour le refroidissement, un radia en alu Koyorad avec ventilo électrique et sonde à 85° et durites silicones CAtuned. Enfin du collecteur au silencieux tout a été fait sur mesure en inox par l’équipe de Riley Stair. Avec tout ce bazar, un passage au banc a rendu son verdict avec un cheptel de 342,4 ch et 446 Nm aux roues.
Du grip
Pour les faire rester sur le bitume, le châssis est maintenu par des coilovers Ground Control réglables associés à des platines Ireland Engineering qui permettent de régler la géo en 3D. Les barres stab’ sont signées Racing Dynamic, les silent blocks sont en polyuréthane et certains éléments ont été renforcés ou empruntés à une M5. Pour les excès d’optimisme, les étriers avant 4 pistons viennent de chez Brembo et les disques Stoptech sont maintenant rainurés. L’ensemble est posé sur quatre jantes forgées en trois parties, des Rotiform LSV en 18″ enrobées de boudins Michelin Pilot Sport 4S de 255/35 et 275/35.
Dehors et dedans
Esthétiquement, la 540i se pare d’une calandre noire, d’une lèvre avant, de phares bi-xénon Morimoto Mini D2S et de feux et clignos Hella, un aileron BMSPEC et de rétros de M5. Dedans, les baquets Recaro SRD sont tendu d’une sellerie en alcantara et tissu gris avec sigles tricolores et c’est la même sur la banquette et les contre portes. On y trouve aussi un plaquage en érable graphite verni qui coure également sur tableau. Ca claque et ça change du bois ou du carbone. Les ceintures rouge viennent de chez BMW Motorsport. Le volant M Tech II surplombe un écran numérique RacePak avec enregistreur de données. Le levier a été emprunté à une E60 et monté avec un shortshift Garagistic.
Perfection teutonne
J’vais pas vous en faire une dissert’ mais cette 540i E34 frise la perfection. Un équilibre idéal entre sportivité, classe le tout avec ce p’tit côté vintage tellement tendance. Et surement tout c’qu’il faut sous le pied droit pour en remontrer aux paquebots modernes. Sans en faire trop, ni pas assez… ne changez rien, perso, je prends.
© Unruly_Grace via BaT
Un peu trop « posée » pour moi à l’avant, sinon je prend aussi tel quel!!!
Belle, spacieuse, endurance et très confortable