On ne le dit pas assez souvent mais, y’a des caisses qui pourrissent et n’intéressent plus personne. Regardez, prenez cette BMW 3.0 CS. Elle pourrissait au fond d’un terrain, moteur bloqué pendant que la rouille se chargeait de la bouffer doucement mais surement. Une fois de plus, il a fallu la motivation d’un passionné avec un projet en tête et une BMW 3.0 CS qui allait reprendre vie…

On a de la chance !

Alors oui, le gars aurait pu se contenter d’une resto dans les règles de l’art. Mais quand t’es de l’autre côté de l’Atlantique et que tu dois te coltiner des imports de pièces que les européens s’échangent déjà à prix d’or, alors tu fais avec les moyens du bord, en « local »… avec c’qui te tombe sous la main. Et encore vous plaignez pas, elle aurait pu finir avec un V8 LS4 sous le capot.

Prête à mourir…

Tombée des lignes de production en 74, elle rejoint aussitôt la concession de Competition and Sports Cars Limited à Greenwich, située dans le Connecticut. Après une grosse vingtaine d’années de bons et loyaux services, elle finit sa carrière dans le plus grand anonymat en étant posée au fond d’un champs, d’un terrain vague ou d’un entrepôt alacon. Il va lui falloir attendre 2007 pour qu’un fan la remarque à nouveau.

Elle est ressuscitée !

La caisse est aussi fatiguée que bouffée. Le 6 en ligne est bloqué et l’habitacle a pris un sacré coup. Alors qu’un amateur lambda se serait dit que le cout de remise en état aurait dépassé la côte de la caisse, notre passionné n’a pas hésité longtemps. Enfin, le projet qui avait germé dans sa tronche était un peu éloigné d’une restau’ dans les règles de l’art. Dispo des pièces, cout… la BMW 3.0 CS allait rouler à nouveau, même si pour cela, il fallait passer par la case modifications…

Restomod attitude

En 2007 le restomod n’en était qu’à ses balbutiements. On l’appelait encore custom d’ailleurs… A l’époque, c’était surtout les muscle cars qui servaient de cobaye. On les modifiait en les modernisant (moteur, trains roulants, freinage…) histoire de les rendre plus utilisables au quotidien. C’est comme cela que le nouveau proprio allait entreprendre la remise en route de sa Béhème 3.0 CS.

Dehors…

Mise à tôle, toute la carrosserie a été refaite avant de recevoir une nouvelle robe rouge grenat métal, la même qu’au jour de sa sortie d’usine. Les pare-chocs sont passés à la sauce européenne et une lèvre inférieure de style Alpina a pris place. Les vitres ont été légèrement teintées. Les ailes sont maintenant remplies par des jantes Alpina en 16″ enrobées de Dunlop SP Sport Signature de 205/55 et 225/50. Les trains roulants ont été refaits avant d’être maintenus par le duo Bilstein / Eibach. Le freinage s’est contenté d’être refait comme à l’origine.

Dessous…

Sous le capot, les pros de chez Korman Autoworks ont viré le 6 en ligne 3.0 l pour le remplacer par un M30B35, le cousin de 3.5 l emprunté à une BMW 735i et associé à une boite 5 manuelle. Ses 208 ch ont été jugés suffisants… il a simplement été libéré avec un filtre K&N dans la boite à air d’origine et une ligne full inox.

Dedans…

Avec un tel cheptel, il était hors de question de bâcler l’habitacle. Un jeu de baquets Recaro tendus d’un cuir beige qui recouvre également la banquette, les panneaux de portes et le ciel de toit. La moquette est neuve. Une clim Vintage Air, des vitres élec, une sono Alpine, un volant Nardi, des compteurs VDO et l’intérieur se transforme en cocon où l’atmosphère mise sur l’équilibre entre classe et sobriété.

Epidémie de restomod !

Ah je sais pas vous, mais à chaque fois que je tombe sur une de ces BMW 3.0 CS restomodées, j’ai du mal à résister. Et il faut croire que le traitement est contagieux puisqu’elles pullulent de l’autre coté de l’Atlantique… à croire qu’il y a plus de 3.0 CS restomodées que d’origine !

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