Lotus Elan M200 Speedster – Une Ferrari en maillot de bain !
par Thierry Houzé | 18 mai 2024 | Street |
Si t’aimes flinguer la permanente de ta passagère, un roadster c’est pas mal… un speedster, c’est mieux. Faut croire que c’est c’qu’ont pensé les ingénieurs anglais lorsqu’ils ont imaginé la Lotus Elan M200 Speedster. Un proto unique mais 100% fonctionnel dont le rôle était surtout de faire passer la pilule aux aficionados du light is right !
Elan is back
En 89, Lotus fait revivre l’Elan. Un roadster avec une bouille sympa, posé sur un châssis poutre habillé d’une coque en fibre histoire de maitriser le poids de l’engin et maintenu par une double triangulation à l’avant et à l’arrière. La recette classique qui a fait la réputation des engins imaginés par Colin Chapman. Léger, sportif, efficace tout en sachant être amusant, y’a pas d’quoi en faire tout un plat ! Mais… Colin a disparu en 82 et depuis 86, Lotus appartient à General Motors. Autant vous dire que la rentabilité va remplacer la passion et que l’ADN de Lotus a du prendre un bon coup d’plomb dans l’aile.
M100
Le premier projet qui est mis en chantier chez Lotus made in GM, c’est cette nouvelle Elan, la M100. Le géant américain est parti d’une grosse étude de marché qui va se conclure que les amateurs veulent des sportives dans l’esprit GTi. Petites, accessibles et du fun. En 87, le 1er proto voit le jour. M’enfin tout ça, je vous l’ai déjà raconté…
Traction et Isuzu
Afin de limiter les couts de production, GM va piocher dans le stock de ses marques. Et c’est justement là que ça va coincer. Car si la Lotus Elan M100 affiche une bouille séduisante, sa fiche technique a de quoi foutre la chtouille au premier « Lotusien » venu. C’est une traction… et sous son capot, le 4 cylindres 1.6 l 16s, qu’il soit atmo ou turbo, est signé Isuzu. Ca commence à faire ! Alors afin d’éviter l’émeute lors de la présentation officielle de la voiture, on va tout miser sur le sex appeal en croisant les doigts pour que ça fasse oublier les défaut…
Une Ferrari en maillot de bain
C’est comme ça que la Lotus Elan M200 Speedster a été imaginée. La différence est donc dans le nom… de roadster elle devient speedster, c’est à dire plus radicale, plus soft, plus légère. Si l’Elan M100 est signée Peter Stevens, la M200 va être confiée à Julian Thompson (le futur papa de l’Elise) qui va s’inspirer de la F1 Ferrari 312B pour l’extérieur et à David Brisbourne qui va se charger de l’intérieur en s’inspirant, lui, d’un maillot de bain féminin…!
Sexy
Les phares sont remplacés par deux plexi teintés en noir. Le pare-brise laisse sa place à deux bulles puisque l’habitacle est séparé en deux et se termine sur un double bossage rehaussé d’un arceau. A l’arrière, l’aileron est intégré dans le prolongement des ailes avec une partie centrale dont l’inclinaison est réglable. Une robe jaune et le tour est joué. Dedans, c’est cuir, alcantara et tissu bariolé violet, gris et jaune. Un jeu de baquets, une plaque alu en guise de repose pieds pour le passager et là aussi, on mise tout sur l’originalité. Sous le capot, l’Elan ne change rien. Le 4 cylindres 1.6 l 16s turbo envoie ses 165 ch aux roues avant, équipées maintenant en jantes OZ de 17″ chaussées en 215/40.
Un coup raté
Lotus est allé jusqu’à homologuer son Elan M200 Speedster et même la vendre une fois sa tournée de promo terminée. Faut dire que malgré son look de Hot Wheels, l’Elan Speedster ne réussira pas à aligner les planètes… au contraire, c’est elle qui passera inaperçu ! L’émeute n’aura pas lieu, mais l’effet vaseline n’y changera rien. La Lotus Elan M100 sera un échec, à tel point qu’en 93, après seulement 3855 Elan vendues (GM avait parié sur une production annuelle de 3000 voitures !) GM va se débarrasser de Lotus pour revendre la marque à Romano Artioli, déjà propriétaire de Bugatti, et grand père d’une certaine Elise… mais ceci est une autre histoire.
Proto unique homologué d’une auto mal aimé qui à fait un four, je me demande la cote qu’il pourrai avoir si il devait passer sous le marteau d’une vente aux enchères???