Dans les 70’s, les constructeurs japonais ont usé et abusé des modèles et versions pour tenter de séduire et d’envahir les marchés américains et européens. L’occasion aussi de montrer l’étendu de leur savoir faire et ainsi, s’offrir une réputation qui, 50 ans plus tard, continue de briller. La Toyota Carina n’est pas celle qui a le plus fait parler d’elle et pourtant… une fois passée en mode Kaido, elle dévoile ses secrets…
La Celica 4 portes
La Toyota Carina a vu le jour en 70 pour devenir une berline qui reprenait la plateforme de la Celica afin d’économiser sur les couts de développement et ainsi proposer une alternative à la Corona. Forcément, elle allait voir sa gamme évoluer et rapidement un coupé sportif se joignait à la fête, équipé d’un 4 cylindres 2.0 l DOHC développé en collaboration avec Yamaha et fort de 143 ch. La famille Carina allait ainsi grandir et voir défiler 7 générations pour plus de 3 millions de voitures produites jusqu’en 2001 avant qu’une certaine Toyota Avensis vienne la remplacer. Mais ceci est une autre histoire…
Kaido ou Bosozoku
Le coupé qui nous intéresse aujourd’hui, il est tombé des lignes juste avant la présentation de la 2ème génération. Il s’agit d’un vrai modèle japonais équipé du 4 cylindres 2T de 86 ch. Si ce n’est qu’il a été passé à la sauce Kaido. Ah oui, Kaido… pour beaucoup, c’est une tendance à la Bosozoku même s’il n’y a aucun rapport entre les deux. En effet, si le Bosozoku est un vrai style de vie apparu dans les années 50 et qui permettait aux malfaiteurs japonais de se déplacer en gang en se faiant remarquer par un look particulier et des motos modifiées aussi voyantes que bruyantes (qui s’est ensuite développé sur les voitures), le Kaido est une façon de modifier sa caisse en s’inspirant des voitures de course Silhouette et Gr.5 qui sont venues terroriser les circuits du milieu des 70’s à la fin des 80’s. Si ce n’est qu’un bon Kaido vient flirter avec la caricature où presque tout serait exagéré.
Tout pour se faire remarquer
Des extensions d’ailes XXL rivetées, des ailerons proéminents, des lèvres à rendre jaloux un chasse neige, des peintures de guerre, des lignes d’échappement capables de se faire entendre à des kilomètres à la ronde. Vous avez compris, oubliez la discrétion.
Sacrée gueule
C’est comme ça qu’a été traité ce coupé Toyota Carina de 77. Sorti d’usine en jaune canari, il a vu débarquer des fender flares qui viennent couvrir quasiment toute l’aile et élargir la japonaise de plusieurs centimètres. A l’avant un cache vient couvrir les phares et laisser un trou béant en guise de calandre où passent les durites qui mènent au radiateur d’huile positionné entre le pare-chocs et la grosse lèvre inférieure. Un jeu de rétros obus posés sur les ailes, un becquet de type ducktail, des feux fumés, un crochet de remorquage et, dans le rôle du diffuseur, un aileron inversé… c’est original. Pour finir la robe jaune s’est vue accompagnée de bandes blanc et bleu et de gros 8 sur les portes.
Roulements de tambour…
Pour remplir les ailes, un bon Kaido se doit de chausser petit mais large. C’est le cas avec les jantes en tôle de 13″ élargies, noires et chaussées de Yokohama Advan A048 185/60 en flancs tendus. Bien sûr, des combinés filetés permettent de poser la caisse au plus près du sol. Pour le reste, rien n’a changé. Le freinage est d’origine, comptant sur des disques à l’avant et des tambours à l’arrière le tout mordu par de la plaquette de frein Roady.
Le reste d’origine
Sous le capot, c’est la même. Pas de swap de goret ni de greffe d’escargot. Le petit 4 pattes d’1.6 l a juste vu arriver une ligne avec deux sorties qui déboulent sur le côté gauche devant la roue arrière. Dans l’habitacle, l’avant se pare de deux baquets en tissu et vinyle. Un volant Momo, un compte tours supplémentaire, des tapis de sol en plastique et le tour est joué, sans aucune fioriture.
Que de la gueule
En gros, vous aurez compris que tout est dans la gueule. De toute façon, avec 86 ch, même avec moins de 1000 kg sur la balance, le ramage est loin du plumage. On est devant un daily qui ne cherche pas grand chose si ce n’est de se faire remarquer… et de faire du bruit.
© Dylancain via BaT