Parait que JFK avait l’habitude de dire qu’il n’y avait pas mieux qu’un p’tit tour en Lincoln Continental pour se vider la tête… et prendre l’air. Alors justement en parlant d’air, j’vous en ai trouvé une qui n’en manque pas. Celle qui pose ses roues sur DLEDMV, elle a de l’air sous le capot et dans les ailes. Aujourd’hui, c’est à notre tour de s’vider la tête !

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Toujours plus

La 4ème génération de la Lincoln Continental n’est pas la plus imposante ni la plus puissante. Mais elle restera comme la plus classieuse de toutes, réussissant à surpasser ses concurrentes, Cadillac Eldorado et Chrysler Imperial. Il faut dire que la génération précédente a couté plus cher que c’qu’elle a rapporté. Alors chez Ford on revoit la stratégie, on simplifie la gamme en se contentant d’une berline et d’un cabriolet 4 portes, mais surtout, on vise une qualité et une fiabilité inédite avec l’ambition de fabriquer la meilleure voiture de son époque… validée par des inspections rigoureuses au fil de l’assemblage. En gros, dans les 60’s, quand Ford perdait du pognon, on hésitait pas à en mettre encore plus pour redresser la barre. Stratégie qui peut étonner, mais sans cet égo surdimensionné, on aurait surement pas eu droit à l’épopée de la GT40

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Portes suicides

Quoiqu’il en soit, en 61, la Lincoln Continental va s’imposer comme la référence du luxe et de l’opulence à l’américaine. Du cuir, du chrome, de la moquette pure laine, des placages en noyer de Californie et surtout, ses portes suicides qui vont lui donner un style différent et original. Après un léger restylage en 64, elle change de look en 66 puis en 70 où elle abandonne définitivement ses portes suicides. Mais entre des normes antipollution puis l’arrivée des berlines allemandes et anglaises, le premium américain peine à se renouveler. Pour se faire remarquer, elles embarquent plus de chromes, plus de gadgets, plus de cylindrée, mais moins de puissance… elles deviennent des caricatures, des sortes de vieilles prostituées ne séduisant plus que les vieux cowboys ringards en manque d’image.

Come back

Dépassées, elles tombent dans l’oubli. Pourtant, le bling bling est bel et bien là… la qualité aussi. Celui qui aime se pavaner dans un paquebot plein de cuir reste conquis. D’autant plus qu’elles ne valent plus grand chose une fois la paraffine enlevée. Vous m’voyez venir ? Même si leurs ventes sont limitées, une fois sur le marché de l’occase, elles trouvent un second souffle auprès des spécialistes du custom qui n’hésitent plus à les modifier, les pimper, les restomoder, les lowrideriser, les dropper et éventuellement les swapper afin de leur offrir le statut qu’elles méritaient.

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Géométrie variable

C’est donc le cas de celle qui vous titille la rétine depuis le début de cet article passée par les ateliers de Bratt Brothers de Grandview dans le Missouri. Bien sûr, oubliez le time attack… avec elle, c’est cruising et châssis qui claque sur l’asphalte. Ici pas de restauration, la base était déjà nickelle. Elle a vu débarquer des chromes rénovés et une robe Cognac métal. Dans les ailes, les jantes Raceline en 22″ s’habillent en bronze et en gommes à flancs blancs. Pour poser l’ensemble, les combinés sont composés d’amortos Ridetech et de boudins AirLift associés à une gestion 3P. Le freinage est un hybride entre des étriers et disques Baer, un servofrein Bosch et des éléments Wilwood. Pour plus de confort, la direction est signée RedHead avec une assistance GM LS.

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Coyote débridé

Sous le capot, dans une baie peinte en noir satiné, le V8 d’origine a laissé sa place à un Coyote de 5.0 l. Histoire de, il est accompagné d’un ECU Power by the Hour, d’une pompe à essence Aeromotive, d’un gros radia alu avec ventilos électriques, d’un admission K&N et de collecteurs et lignes inox Little Shop Manufacturing. Ce sont maintenant 460 ch hors taxes qui filent aux roues arrière via une boitoto 6R80 à six vitesses et un arbre de transmission sur mesure North Manufacturing. Même si elle n’a rien d’une pro street, y’a c’qu’il faut sous le pied droit !

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First Class

Dedans, c’est du first class. Les banquettes sont recouvertes de cuir beige et chocolat. Le style original a été conservé même si la technologie associée est bien actuelle. Clim, sono, combinés, réglages électriques, même l’isolation a été revue à la hausse. L’habillage du coffre a été repensé afin d’accueillir la citerne d’air et deux valises sont là pour y ranger les produits d’entretien et la batterie.

Custom Queen

De reine de la route à reine du custom, il n’y a qu’un tour de roue ! Même la Lincoln Continental a fini par devenir un collector prisé, ça n’empêche pas certains modèles de se retrouver posés et chaussés. Surtout quand on voit à quel point ça lui va bien… c’est à se demander si finalement, elle n’a pas été faite pour ça !

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