Quand t’as une Porsche 911 dans ton garage et que tu souhaites la préparer ou la modifier, t’as l’embarras du choix. Backdating, restomod, outlaw, racing… et il existe des spécialistes pour chaque style. Mais si il y a bien un dénominateur commun à tout ça, c’est le RSR Style… le cul large sur la 911, y’a rien de mieux. Et ça tombe bien, y’en a une qui est passée par chez le pote Steph’ de VDR84…
La base est une Porsche 911 2.4l de 72. Mais ceci est un lointain souvenir car depuis, la grenouille a pris du grade pour devenir une bestiale RSR 2.8l replica. Attention, nous ne sommes pas l’à peu près. Non, ici l’objectif est de pouvoir aller limer l’asphalte et de s’aligner en course histo’ sur circuit ou dans les spéciales du VHC. Ouais, c’est du sérieux, à l’image de la 911 IROC de Gérard qui sortait de chez JK Racing ou plus récemment, la RSR de MCG Propulsion. Enfin, si vous tapez RSR dans la barre de recherche de DLEDMV, vous allez être servis.
La Porsche 911 RSR, n’a jamais eu de version route. Exclusivement destinée pour la compet’ elle débarque en 1973, tout juste un an après la présentation de la 2.7 RS. En fait dans les années 70, la donne était pas compliqué. Pour courir, il y avait plusieurs groupes répartis en trois catégories… Celle des monoplaces (Catégorie C – Groupes 7 à 9), celle des voitures de course expérimentales (Catégorie B – Groupe 5) et enfin les voitures de production (Catégorie A – Groupes 1 à 4) qui nécessitait des modèles stradales avec des minimum d’exemplaires pour décrocher l’homologation dans le groupe visé. Plus vous montiez dans les Groupes, plus le niveau était élevé et plus le règlement était permissif. Pour faire simple, une 911 d’origine pouvait courir en Gr.1. Une 911 S, plus affutée et moins produite, rentrait en Gr.2. La méchante 911 2.7 RS, produite en série limitée, était homologuée en Gr.3 mais elle permettait aussi d’homologuer une version spéciale, légèrement retouchée et plus affutée, en l’occurence la RSR, qui pouvait alors accéder au Gr.4.
Du coup, une fois transformée en RSR, la 911 affichait 2.8 de cylindrée et un physique plus musclé. La RennSport Racing devait élargir ses hanches pour pouvoir couvrir les nouvelles jantes qui passaient de 9′ à 11′ de largeur. La prise d’air du pare choc avant accueillait le radiateur d’huile. La suspension était rigidifiée et équipée de barres de torsion de plus gros diamètre. Enfin, entre le vitrage en plexi et les panneaux de carrosserie qui perdaient en épaisseur ou passaient directement en fibre, le poids chutait violemment à 840 kg.
Pour le Flat 6 100% libéré, outre les quelques cm3 en plus, on retrouvait une injection mécanique Bosch et un double allumage qui faisaient grimper la puissance à 309 ch. Il était accompagné d’un ensemble boite – pont spécifiquement développé pour la RSR. Tout comme le freinage qui était carrément celui de la 917.
La Porsche 911 2.8 RSR allait faire une entrée fracassante dans la compet’ en remportant direct l’édition 73 des 24h de Daytona. Elle enchaine avec les 12h de Sebring, la Targa Florio et une série de victoires à faire pâlir ses rivales. Elle remporte le titre européen et celui en IMSA. L’année suivante, elle devient 3.0 RSR… mais ceci est une autre histoire… que j’ai déjà du vous raconter !
Celle qui défile devant vos yeux affiche le même ADN, sauf qu’elle a conservé son 2.4l qui a cependant été shootée et libéré de l’admission à l’échappement pour sortir 225 ch. Du coup, pour réaliser le shooting, il nous a fallu aller déambuler dans la circulation au volant de ce monstre aussi discret qu’un nudiste au milieu d’une piscine municipale !
J’vous laisse juste imaginer cet engin tout juste échappé d’un circuit, aussi large que Kim Kardashian, tout d’orange vêtu, se mêler au troupeau de SUV gris, citadines défoncées et berlines mazoutées ! Et encore, j’vous ai parlé des hurlements et déflagrations qui s’échappaient du « silencieux » qui n’en avait que le nom. Juste délirant, et surtout un truc de malade. Dans une grenouille aussi directe que vive, dans laquelle vous êtes connecté en direct live avec la route… Un noyau de cerise sous la roue, pas de soucis, il vous envoie un texto directement dans les vertèbres !
Il fait chaud, les quelques graviers sur la route crépitent dans les passages de roues, les pneus collent au bitume et la direction vérifie c’que vous avez dans les bras. Au niveau des jambes c’est pareil, les pédales vous rappellent qu’un abonnement à la salle de muscu, ça peut être utile aussi. Ca craque, ça grince, vous êtes engoncés dans les baquets, plaqués par les harnais, le Flat 6 aircooled vous hurle dans les oreilles en même temps qu’il vous envoie des direct dans la mâchoire. Les autres usagers de la route vous dévisagent, les yeux exorbités et les pouces levés. Comme quoi, pas besoin d’une hypercar footbalistique… d’autant plus là, les sensations elles sont diffusées en intraveineuse et n’ont absolument rien d’artificielle… c’est du 100% Bio !
Une fois les photos terminées, il a fallu la ramener. Enjamber à nouveau l’arceau et s’engoncer dans les baquets pour une nouvelle séance où vous êtes à la fois le boxeur et son sparring partner. C’est vous qui mettez les coups, et elle vous rend la monnaie. C’est physique, mais putain c’que c’est bon.
© DLEDMV via Greg