Auburn 851 SC Boattail Speedster de 1935 – Avec un nom pareil…
par Tim | 25 juin 2020 | Street |
Eh ben les copains, au final, les grosses luxueuses américaines d’avant-guerre commencent à sérieusement squatter chez DLEDMV ! C’est qu’il y a matière ! Notamment avec cette Auburn 851 SC Boattail Speedster qui fête allègrement ses 85 bougies. Attendez, je reprends mon souffle, et on y va !
Après Dusenberg et Cord, c’est Auburn qu’on va vous présenter ce soir. J’avais pensé à vous faire une vanne en rapport avec la couleur de cheveux éponyme, mais honnêtement, y’a rien de drôle qui me vient en tête. C’est juste histoire de vous caser un chouill’ de culture générale, parce que oui, on est pas que des gros bourrins ! Auburn fait donc partie du groupe de Erett Cord, actif jusqu’au milieu des années 30. Juste avant que le moustachu commence à casser les nos burnes (n’Auburn, enfin un jeu de mots bien pourri !) à travers le monde entier.
Vu que Titi avait déjà évoqué tout ça ici, on va plus se concentrer sur le constructeur qui nous intéresse. Auburn Automombile Company est créée en 1900 par les frères Eckhardt à… Auburn dans l’Indiana. Ouais, les gars se sont pas trop cassé les « burn » (allé, encore un !) pour trouver un nom à leur boîte. Ils ont pris le nom de leur patelin ! C’est un peu comme si on appelait notre marque « Saint-Jean de Cuculles ». Bon, on y habite pas, mais c’est pour le parallèle !
Les frangins commencent par fabriquer des voitures monocylindres qui ressemblent encore beaucoup à des hippomobiles. En même temps leur paternel était le boss de la Eckhart Carriage Company, qui était spécialisée entre autres dans la construction d’hippomobiles. Ils avaient donc l’embarras du choix pour greffer du piston à la place des chevaux. Leur affaire se développe bien à compter de 1909, mais l’arrivée de la Grande Guerre vient mettre un terme aux activités, faute de matière première.
L’entreprise des frangins Eckhardt est revendue à des investisseurs en 1919, puis à nouveau en 1924 à Erett Cord. Ce dernier intègre la marque a son groupe de luxe, dont font partie Duesenberg, Cord bien sûr, mais aussi Lycoming Engines. Et vous verrez que c’est important pour la suite, car Lycoming construisait à cette époque des moulins de voiture. C’est par la suite qu’il deviendra le constructeur de moteur d’avions que l’on connaît aujourd’hui.
Tout ça nous amène en 1934. Suite à de nombreux remaniements internes qui sont la cause de la guerre qui arrive, mais aussi des différentes orientations stratégiques du groupe, c’est une partie de la direction de Duesenberg qui se retrouve aux manettes. L’objectif c’est de renflouer une marque dont la trésorerie commence salement à faire la gueule. Et pour ça, on va tirer un peu la gamme vers le bas afin d’attirer de nouveaux clients.
La mouture 1935 du Speedster de Auburn adopte un profil dit « Boattail » traduction de « os de seiche » en français. Cette spécificité se voit surtout de derrière, où la forme est celle de… Bennnnn… Un os de seiche ! J’arrive vraiment pas à mieux vous décrire le truc, c’est comme le Port Salut ! Le nez et la ligne générale de la voiture sont inclinés vers l’arrière, ce qui donne vraiment une impression de sportivité et de puissance. Sous le (long) capot on retrouve un (long) moulin puisque c’est le 8 en ligne Lycoming qui propulse la bestiole. Avec ses 4.6L et son compresseur, c’est 150 ch qui débaroulent derrière. En version atmo, le même bloc envoie 115 ch. Alors oui les gars, c’est pas la panassée, mais n’oubliez pas qu’on est en 1935 !
Curiosité intéressante, la boîte est une 3 vitesses manuelles… Avec une possibilité de les prendre courts ou longs. Non, rien à voir avec du gloryhole salace les amis. Ici un second levier vous permet de choisir votre démultiplication, ce qui en fait un genre de boîte 6. En 1935 bordel ! Le reste du châssis est assez innovant aussi pour l’époque, avec un freinage a tambours et pompe hydraulique pour plus d’efficacité.
Et l’intérieur bon dieu… L’intérieur ! C’est simple, classe, élégant, sobre… Tout ce qui nous plaît. Avec la petite plaque qui certifie que la voiture à dépassé les 100 Mph avant livraison, c’est de toute beauté ! Franchement, cette caisse déboîte sévère, quelle prestance ! C’est typiquement le style art déco des années 30, on se verrait bien croiser sur Ocean Drive à Miami avec ! Une caisse comme on en fait plus, avec un design qui impose dans la circulation, dommage qu’il faille sortir un peu plus du million pour s’en offrir une…