Aston Martin Victor – Aïe laïque Vitouèlve !
par Rémi | 3 novembre 2020 | Street |
Une Aston One-77, c’est bien, mais avec sa boîte un peu bancale et capricieuse, sur la route, c’est moyen. Ou alors, une Aston Vulcan, c’est bien aussi, mais pas de chance, c’est pas street legal. Merde. Bon, après, l’idéal, ce serait un mix entre les deux. Et quitte à pousser le vice, autant y foutre une boîte manuelle. Et l’appeler Victor ! Non pour Victor, je déconnais…
Un V12 Aston Martin, on sera certainement d’accord, c’est pas dégueu. Comme dirait l’autre andouille de Tim « Y’a pas à chier, ça envoie du bois ». Mais malgré tout, ça reste bien élevé comme moteur. C’est moins énervé par exemple qu’un V12 F140 de chez Maranello ou un L539 en provenance de Sant’Agata Bolognese (c’est pas une recette de pâtes hein ?). L’anglais se montre plus modeste en cylindrée, un peu moins puissant et un plus sage sur la montée en régime. Ouais, la plupart du temps c’est vrai. Ben pas le V12 AM21…
Et si j’vous en parle, c’est pas pour rien, ou plutôt, comme dirait (encore) l’autre andouille de Tim, « On est pas là pour éplucher des oignons ». Le V12 AM21, c’est celui qui se trouve sous le capot de Victor. En fait, sous le capot de Victor, c’est même une évolution du AM21, qui remue à la base le cul de la One-77. Victor a décidé que cette fois-ci, pas question de rester dans l’ombre des moteurs qui carburent à l’espresso. On a affaire à un monstrueux V12 qui respire tout ce qu’il y a de plus bio, qui cube 7.3L de cylindrée, et qui crache 848 chevaux. Huit-cent quarante huit putain de chevaux ! Quasiment 100 de plus que dans la 77 !
Mais là où l’orgasme arrive, c’est quand on voit ce qui se trouve entre les sièges. Le levier en bois et métal est juste sublime, et on s’imagine bien en train de le prendre en main (Holà ! Calmez vous !) pour dompter la bête à l’ancienne, en jouant du bras droit. Au choix, vous foutez la six et vous glissez sur une montagne de couple bien atmosphérique (820Nm ça suffira ?), ou bien vous rentrez la deux, vous vous crachez dans les mains (dans cet ordre, sinon vous allez dégueulasser le pommeau) et vous tentez de tenir Victor sur la route.
Et vous aurez bien besoin du splendide volant de la Vulcan pour la garder à peu près, et on dit bien à peu près, en ligne. Même si pour l’occasion, pour vous éviter de vous manger le premier arbre du bord de route, Aston a sorti le grand jeu. Toute la partie suspension, les poussoirs et les amortisseurs, est empruntée là aussi à la Vulcan, bien qu’adaptée à un usage routier. Les superbes jantes à 20 branches et écrou central sont chaussées en gommes semi-slicks Michelin Pilot Sport Cup 2. Il faudra bien ça, parce que la One-77 était déjà pas la reine de la motricité, alors ça risque d’être rock ‘n roll avec cent bourrins supplémentaires.
Et le plus fou, c’est que toute cette fiche technique incroyable ne parvient pas à faire de l’ombre à la gueule de cet engin. L’inspiration vient des Aston V8, Vantage et DBS des années 70-80. La ligne de Victor est musclée et imposante, et l’élégance typique des Aston Martin est aux abonnés absents. Les feux circulaires façon angel eyes lui donneraient presque des airs de muscle car, bien aidés par le large becquet en canard qui surplombe un énorme diffuseur qui ne ferait pas tâche sur une GT3. Les feux arrières rappellent ceux de la Vulcan et de la Valkyrie, et si certains la trouvaient encore un peu sage, qu’ils aillent donc coller leurs tympans aux échappements latéraux…
Je crois qu’on peut dire qu’au département Q By Aston, ils ont du bien s’éclater à créer cette Aston unique. Son nom rend hommage à Victor Gauntlett, PDG d’Aston de 81 à 91, et franchement, ce mix entre une One-77, une Vulcan et une muscle car, je crois qu’on peut s’accorder sur le fait qu’en terme d’hommage, il y a pire…