La Lucra LC470, c’est le genre d’engin où tu te dis qu’il reste encore des gars suffisamment chtarbés pour croire que le light is right en mode véner, ça peut encore marcher. Parfois ça passe, mais souvent, isolé dans un marché plus que spécifique, ça casse au bout de quelques années…
Lucra a vu le jour en 2006 et dès le commencement, ça allait être compliqué. Fondée par Luke Richards, cet anglais va s’expatrier vers les USA pour y inscrire sa société, Lucra Cars LLC dans le Wyoming bien que le garage va ouvrir en Californie. Une fois en place, la production de la LC470 ne va commencer qu’en 2010. En 2012, Luke dissout sa société… après avoir pris le soin d’en ouvrir une autre, appelée toujours Lucra Cars LLC, mais ce coup-ci elle est inscrite en Californie alors que les bâtiments vont se retrouver… dans le Colorado ! Enfin en 2016, il refait la même, ferme Lucra Cars LLC pour ouvrir Lucra Cars LLC avec ce coup ci, le siège et l’atelier installés au même endroit, à Sheridan dans le Wyoming.
Du côté des caisses, Luke Richads a voulu reprendre le même concept ce qui a fait la légende de Shelby Cobra. Une caisse « simple », racée, ne s’embarrassant pas du superficiel. Un châssis et une caisse légère et un gros moteur pour donner des sueurs froides à celui qui est censé tourner le volant et maitriser le monstre caractériel. Pour cela, en bon anglais, il va s’inspirer d’une des sportives anglaises des 60’s, la Ginetta G4.
La LC470 est entièrement réalisée à la main. Le châssis tubulaire n’affiche que 130 kg. Les liaisons sont composées d’un double triangulation superposée en alu maintenus par des combinés filetés réglables en hauteur et en rigidité. Ca sent vraiment la compet’. Niveau freinage, on retrouve des disques ventilés percés mordus par des étriers PBR 4 pistons… le carbone est disponible en option.
Basse et large, chaussée en 17″ (dont de magnifiques Halibrand ressorties des 60’s), mais surtout avec seulement 907 kg sur la balance, Lucra affirme que la voiture affiche un grip capable d’encaisser 1,3 G. D’autant plus que pour centrer les masses, le V8 et l’habitacle se retrouvent pile poil sur l’empattement. Devant les roues arrière, on retrouve un cockpit qui se contente de l’essentiel. Pas de fioriture, si ce n’est la sellerie cuir. Pour le reste, c’est baquets, harnais, manos, volant et levier de vitesse (réglable !).
Du côté du V8, qui vient se glisser entre le tableau de bord et le train avant, c’est le catalogue Chevy qui a été mis à contribution. L’offre commence avec un LS6 de 400 ch, se prolonge avec un LS7 de 550 ch et se termine sur le LS3 de 650 ch. Pour les amoureux du old school, il est possible d’y mettre un small bloc ZZ4 gavé aux carbus qui développe 375 ch. Enfin les rois de la pistes ne sont pas oublié puisqu’une évolution non homologuée route embarque une version coursifiée du LS3 shooté à 800 ch.
Quel que soit le choix, tout ce beau monde plus ou moins nombreux et énervé, file aux roues arrière via une boite 5 manuelle Tremec TKO 600RR (boitoto sur demande). Sur la version LS7 et « race », il est possible d’en personnaliser le dernier rapport ou le rapport final de démultiplication. Sachant que Lucra annonce un 0 à 100 autour des 3,5 secondes et un 400m en moins de 10 !
Bon, pour faire le point. C’est mignon, c’est vintage, c’est différent, c’est méchant, ça pousse, ça hurle, ça freine, ça colle au bitume, mais t’as pas non plus trop intérêt à y manquer de respect parce que sinon, elle va t’envoyer entre 4 planches. Bref, c’est le genre d’engin qui te fait dire que tout n’est pas perdu… et même de notre côté de l’Atlantique puisqu’il existe un importateur européen, et qu’elle serait homologuée sur certains marchés (pas le nôtre hein… faut pas déconner non plus !). Même si la diffusion des Lucra doit être plus que confidentielle et que le nombre de caisse à sortir des ateliers chaque année ne doit pas dépasser celui des orteils d’un corps (oui, exception faite aux amputés, ça fait 20 !), ça fait quand même du bien de voir que certains sont quand même suffisamment tarés pour les proposer.
Avant de vous quitter, j’espère que vous l’avez reconnue. Qui ? Ben cette Lucra LC470 qui reprend la robe verte et jaune de la Lister Jaguar Knobbly. Non, vous n’voyez pas ? Dans Fast and Furious 6… La caisse qui apparait et que personne ne remarque. Eh bien maintenant, ce ne sera plus le cas.