’66 Alfa Giulia Sprint GT Veloce 2.0 l… Retour aux sources !
par Thierry Houzé | 4 mai 2023 | Street |
Chez Alfa Romeo, la Giulia Sprint GT c’est surement l’une des sportives les plus emblématiques frappées du trèfle à quatre feuilles. Et pourtant, à bien y regarder, le coupé italien n’affiche rien de phénoménal. Un p’tit 4 cylindres au caractère sportif qui vient remuer une ligne simple mais séduisante… une vraie italienne quoi !
Quand tu causes avec un passionné et que tu lui demandes de te faire la débal’ de la liste des plus belles voitures de collection, il y a de fortes chances qu’on y trouve l’Alfa Romeo Giulia Sprint GT. Pourtant (là je vais en énerver…) quand tu regardes sa ligne, elle n’a rien d’exceptionnelle. J’ai pas dit qu’elle est moche. Mais juste que le style, signé par un jeune designer qui bossait pour Bertone, un certain Giorgetto Giugiaro, n’a pas cherché à prendre de risque… si ce n’est la prise d’air du célèbre capot dit « boite aux lettres ». De la calandre au pare choc arrière, l’italienne de révolutionne rien… ni trop, ni pas assez, et c’est là que ça fonctionne. C’est de cette sobriété que va naitre sa beauté.
Pour ne rien gâcher, à sa sortie en 63, elle associe à sa ligne un caractère entier. Pourtant, elle se contente d’un 4 cylindres d’1,6 l, mais c’est un Balbiero, conçu par Giuseppe Busso sous la direction de Orazio Satta Puliga. Full alu avec culasse double arbres, chambres hémisphériques et gavé par des double corps Weber, il envoie 103 ch aux roues arrière.
C’est vrai que vu de nos jours il y aurait de quoi sourire, voire même bien se fendre la gueule. Sauf que notre Alfa Giulia Sprint GT ne pèse que 950 kg, que son châssis est aussi efficace que sportif et que le 4 cylindres se la joue pétard énervé, adepte de la zone rouge qu’il a dore aller taquiner. Ajoutez y une appétence au sport auto avec une docilité à se laisser préparer et finalement, au bout du bout, vous obtenez l’une des italiennes les plus envoutantes des 60’s… et une base plutôt sympathique !
J’en veux pour preuve cette méchante Giulia Sprint GT Veloce (GT…V qui deviendra plus tard son patronyme) de 66 restomodée, habillée en bleu Azuro avec la face avant en Rosso Amanto. Les pare-chocs ont été enlevés pour accentuer le look racing. Les phares Marchal assurent la visibilité de nuit, les rétros sont empruntés à une Talbot et les Quadrifoglio ont poussé sur les montants arrière.
Dans les ailes, les jantes Alfaholics GTA en 15″ sont enrobées de Vredestein Sprint Classic en 185/70. La suspension est signée Koni et H&R. De quoi rouler plus ferme et plus bas. L’avant voit débarquer une barre stab’ alors que le freinage à disques a été upgradé via Alfaholics.
Sous le capot, le 1.6 l a laissé sa place à un 2.0 l de GTV. Histoire d’y tirer quelques watts en plus, il a reçu son lot de modifs… nouveaux arbres à cames, allumage électronique, deux Weber 40, collecteur Alfaholics qui débouche sur une ligne Stebro, une refroidissement optimisé avec gros radia alu et ventilo électrique SPAL, de quoi lui faire passer entre 160 et 170 ch aux roues arrière via une boite 5 manuelle avec embrayage renforcé et différentiel à glissement limité.
Pour mener la belle, l’habitacle a vu débarquer des baquets vintage, un volant Momo Prototipo et des manos Veglia. Par contre la banquette a été virée sans préavis et du vinyle bordeaux est venu habiller la sellerie. Rien d’ostentatoire, c’est clean et sportif sans pour autant dénaturer l’ADN du coupé italien.
Swap, modifs, cette Alfa Giulia Sprint GT a tout d’un restomod soft qui, une fois de plus, pourrait déplaire aux puristes. Mais, la Giulia Sprint est née pour ça. A l’époque le jeu était de la coursifier, d’y rajouter le klaxon biton et de se la jouer en mode kéké. Au final, peu d’entre elles restaient d’origine. Alors finalement cette Giulia Sprint GT, c’est un juste retour des choses non ?!
© porsche356a via BaT
Bellissimo !