Aston Martin la semaine, Lamborghini le week-end ! Vous savez c’est comme ces bikers américains, qui sont avocats ou banquiers la semaine et qui jouent les rebelles en Harley le week end. Aston, c’est le costard, et Lambo, c’est les tatanes dans la gueule ! Mais les 2 ont ce point commun de faire de vous des hommes, des vrais. Surtout une brute, sauvage et quasiment indomptable comme la Diablo SV !
Qu’est ce qu’elle portait bien son nom ! Une furie visuelle et mécanique, qui effrayait autant qu’elle impressionnait. Pourtant l’histoire ne se goupillait pas de la meilleure façon. En 94 la marque passait sous le giron indonésien quand le groupe MegaTech rachetait Lamborghini à Chrysler.
A l’époque, c’est du monogamme… Lamborghini, c’est la Diablo, point barre ! Du coup, en Indonésie, on ambitionne d’élargir l’offre. A défaut de pouvoir payer l’étude d’un nouveau modèle, décision fut donc prise de faire faire des p’tits à la Diablo, du moins, miser sur le marketing. La Diablo et la VT ne suffisent plus. Alors, ils vont aller fouiller dans le passé et ressortir un nom qui va parler à tous les lamborghinistes… Super Veloce, SV… Oui, la Diablo va faire référence à celle qui a propulsé la marque, la légendaire Miura !
Forcément, avec un tel pedigree, Lambo se doit de pondre une Diablo à la hauteur. Une Diablo radicale… Pour ce faire, on commence à lui flanquer des autocollants sur le côté, de gros SV qui annoncent la couleur (Il est cependant possible de s’en passer sur demande, histoire de rester discret… en Diablo ! La bonne blague !). Ensuite l’aileron, en mode table de camping, les prises d’air format XXL perchées sur le toit, puis quelques touches esthétiques comme l’entourage des feux noir ou les sorties ovales empruntées au roadster. Rien n’est nouveau, juste un subtil assemblage d’éléments piochés sur les différents modèles. Mais ça fait son effet… la Diablo SV est envoutante et totalement… bandante !
Le V12 gagne seulement 10 ch, mais reste d’une incivilité coriace et garde son tempérament explosif. Et un V12 Lambo de 5,7 l avec un tel caractère, ça se respecte… même avec des boudins de 335 de large !
En 97, Audi s’offre Lambo et commence à préparer la Murcielago sans pour autant laisser à l’abandon la fin de carrière de la Diablo. L’année suivante, la Diablo évolue, notamment la face avant où les pop-up disparaissent au profit de phares fixes fournis par la Nissan 300 ZX… Le V12 passe à 530 ch, les jantes en 3 parties sont en 18′, le freinage est revu à la hausse, l’ABS est désormais en série… La force de la Lambo est qu’elle reste la dernière supercar assemblée de manière artisanale. Entendez par là, qu’en échange d’une bonne grosse poignée de $ vous pouvez faire construire la voiture selon vos désidératas. Ainsi, quasiment chacune des Diablo SV sorties d’usine est unique et différente de ses consoeurs. Et ce, du moteur jusqu’au châssis en passant par l’habitacle et la caisse. Avec ou sans aileron, moteur boosté, rapports de pont, réglages spécifiques, intérieur en peau d’autruche, peinture personnalisée… Chaque chose est possible à partir du moment où vous y mettez le prix !
Le modèle gris qui orne cet article, est en vente au Québec. Jusqu’à là, rien de spécial. Mis à part qu’elle n’accuse qu’un peu d’1 mile au compteur, soit 1,8 km… Pour une caisse de 17 ans (Pour les prix Nobel de mathématiques… elle est de 99 ! Même s’il y a un piège dans cette phrase…) cela nous fait une moyenne de 100 mètres par an ! Rodage obligatoire… Hé oui, comme quoi il existe des mecs qui se payent ce genre de monstre pour les coller sous un bâche au fond du garage… Quel gâchis.
Enfin, je ne sais pas vous, mais moi, la Diablo, je ne m’en lasse pas !
© Lamborghini Montreal