Le sage qui se faisait appeler Tonton David chantait « Chacun sa route, chacun son chemin »… Voilà une philosophie qui représente parfaitement les 2 Porsche revues et corrigées par Ruf qui débarquent. L’une encaisse les salves des turbos pendant que l’autre préfère la respiration naturelle. Alors, c’est quoi votre route ?

Ruf a vu le jour en 1939. D’abord en tant que réparateur classique, Alois Ruf sénior se spécialise dans les Porsche à partir des années 60. Et c’est dans les 70’s que Ruf commence à préparer les sportives de Zuffenhausen et se fait un nom en développant une boite 5 pour la 930 turbo. 

En plus de proposer des préparations, Ruf développe ses propres modèles. Les 1er coups d’essais sont basés sur une 911 SC (La SCR) et 911 turbo poussée à 303 ch. C’est en 83 que débarque la 1ère BTR (Group B – Turbo – Ruf), version boostée de la turbo qui voit son flat 6 passé à 380 ch. En 87, c’est au tour de la méchante CTR de faire son apparition, une 911 turbo toute de jaune vêtue qui balance 469 ch sur ses roues arrières. Le bitume se plisse, la marque se fait définitivement un nom et la Yellow Bord entre dans la légende ! 

Depuis, Ruf n’a cessé de proposer des Porsche démoniaques, violentes, totalement dantesques ! La marque s’est même lancée dans la restauration et le restomod dont je vous parlais déjà dans cet article. Mais pas que, je vous proposais aussi une sublime 993 Turbo R, bien entendu un petit florilège sur la Yellow Bird avec un onboard à Spa mais aussi le célèbre « Faszination on the Nürb » ainsi que sa suite avec la 996 RTurbo. 

Aujourd’hui, c’est donc au tour de la dernière version de la RGT avec un caméo de la RTR. 

Commençons par la turbo, à savoir la RTR. Au programme, kit carrosserie avec aileron taille XXL, caisse, freinage et châssis sont renforcés, histoire d’encaisser la prépa du moteur. ‘Tention, on est chez Ruf… ça envoie du lourd… 802 ch pour 990 Nm pour le missile bleu. De quoi faire partir les gommards en fumée aussi vite qu’il ne faut pour l’écrire ! Ha oui, ça passe la barre des 350 un truc comme ça…!

A ses côtés, la RGT, le même engin de psychopathe, mais en atmo. Son truc à elle, c’est d’aller coller l’aiguille du compte tour à 9000 trs ! Comme sa soeur bleue, son châssis est passé en mode racing, le freinage aussi. Le kit est plus violent, les ailes ont gagné en largeur pour pouvoir élargir les voies. Un arceau renforce le tout. Le Flat 6 de 4.2 l développe la bagatelle de 525 ch. Y’a du rendement pour une atmo ! Ainsi armé, la 911 est capable de dépasser les 320 km/h. 

Quoiqu’il en soit, une Ruf reste une Ruf. Pour finir cet article, je vais vous raconter une anecdote, le jour où j’en ai croisé une sur la route. C’était en juin 93, j’arrivais doucement sur ma majorité, j’allais pouvoir enfin me glisser derrière un volant en toute légalité…! Enfin ce coup ci, c’est ma mère qui tenait celui de la Super 5 Five familiale ! Au détour d’une petite départementale bien sinueuse, nous voilà arrivé au cul d’une 911, elle même bloquée par une chicane mobile, voyez, la caravane tirée par une berline anémique. A la sortie d’une courbe, il faut croire que le Porschiste en a eu sa dose de ce convoie estival, il a tombé la 3 et a écrasé la pédale de droite en déboitant. Bien entendu des caisses arrivaient en face. Je me rappelle du hurlement du Flat 6, du sifflement du turbo et des cris de ma mère qui l’imaginait déjà encastrée dans l’Iveco qui arrivait en face. Le temps de faire ouf, la Porsche s’était déjà rabattue devant la berline et son attelage pour filer vers l’horizon ! Un logo Ruf était collé sur son capot arrière ! Elle n’a pas doublé mes amis, elle s’est téléportée ! J’vous l’dis, té-lé-por-tée !

C’est avec ce genre d’expérience que naissent les passions non ?!

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