Les choses sont bizarres dans la vie… Soirée Tourbillon, je croise Stéphane, mon poto de VDR 84. Il expose une sublissime et rare McLaren MP4-12C toute de Volcano Orange vêtue ! Le genre missile sol-sol par excellence. 15 jours plus tard, j’y posais mon derrière en sa compagnie pour une journée mythique qui allait nous mener au sommet du géant de Provence, le mont Ventoux. Et putain qu’on y monte vite…!
Autant être clair dès le début, la McLaren MP4-12C, c’est une caisse d’ingénieurs. Ça se voit et de toute façon, elle vous le fait savoir. Tout est optimisé, calculé, étudié pour la recherche ultime de l’efficacité et de la performance ! Même dans l’habitacle, les matériaux, les commodos, les réglages multiples et variés, c’est propre, sobre, efficace et ça va à l’essentiel !
La MP4-12C, c’est le retour de McLaren sur la route depuis la terrible et exceptionnelle F1, probablement la supercar la plus jusqu’au-boutiste que la planète auto ait enfantée. La seule qui a su s’imposer au Mans en tout cas !
13 ans après la F1, McLaren fait donc son retour avec ce galet de 600 ch qui a pour objectif d’offrir quelques nuits blanches aux ingénieurs de Maranello, Sant’Agata Bolognese et Zuffenhausen. Et à Woking, quand on veut foutre le bordel, on ne fait pas les choses à moitié… Châssis coque carbone pour assurer rigidité et légèreté. Suspensions high tech directement inspirées de la F1 (Les monoplaces hein, on sait bien faire chez McLaren aussi…!) avec 3 paramètres de gestion, « normal », « sport » et « track ». V8 3.8 l biturbo à carter sec et vilebrequin plat. Boîte 7 robotisée à double embrayage, qui répond au doux prénom de Seamless Shift Gearbox ! Freinage en alliage de fonte et d’aluminium. Aérodynamique active, avec un aileron réglable, faisant office d’aérofrein ! Ouais, une débauche de modernité et de technologie… pour un mec qui vous rabâche toute l’année que « c’était mieux avant » ! J’ai vendu mon âme au diable… Bah, je ne serai pas le seul blogueur à l’avoir fait, mais moi au moins j’l’assume !
Donc la McLaren MP4-12C est une vitrine technologique qui a servi de cour de récréation à des ingénieurs qui en avaient marre de saigner du nez à force de chercher les failles d’un règlement F1 castrateur ! Fallait bien qu’ils se détendent un peu ou les durites risquaient de lâcher… Du coup, tout leur savoir faire, ils l’ont mis au service de la route et de la famille des super… hypercar !
La fiche technique de l’engin est censée ruiner la motivation de la concurrence. Et elle y est arrivée… sur le papier ! Avec ses 600 ch, 60 mKg de couple pour 1375 kg, elle annonce fièrement 330 km/h, 0 à 100 en 3,2 secondes, un 400 m en 10,9 secondes et le kilomètre en moins de 20 !
Dans la vraie vie véritable, c’est un engin qui dépoutre sa race ! Un truc à vous envoyer les yeux au fond du crâne… On comprend à quoi sert un baquet… à éviter que votre nuque aille rencontrer votre trou de balle ! Putain c’que c’est violent ! Et dans toutes les positions, en ligne droite comme en courbe. Vous visez, vous tournez, elle passe en vous mettant un grosse mandale dans les chicots et en vous ruinant tous les muscles de votre corps qui cherchent à se décontracter.
Vous roulez peinard en « Normal »… confortable, presque silencieuse, affûtée sans être fatigante, c’est une sorte de Classe S à 2 places shootée au sol. Puis vous tombez sur un troupeau de touristes évoluant en mazouts fumants… On passe en « Sport »… l’aileron se lève, le moteur devient beaucoup moins silencieux et vous écrasez la pédale de droite… P’tit détail, n’oubliez surtout pas de déboîter avant, au risque de vous retrouver dans l’cul du Hollandais qui vous précédait en moins de temps qu’il ne m’a fallu pour l’écrire. Quoiqu’il en soit, vous vous retrouvez catapultés vers l’avant, avec les hurlements du V8 et les décharges du duo de turbos ! Dantesque, effrayant… et il reste le mode « Track » ! Sa race, dire que j’ai oublié d’enfiler mon slip en kevlar !
Si je devais lui trouver un bémol, c’est ce côté trop parfait… Vous savez, on imagine les mecs chez McLaren comme des tronches, avec des Q.I. élevés, et qui se fendent la gueule que 2 fois dans l’année et encore… C’est un peu ça la MP4-12C, un engin dont le défaut est qu’elle n’en a pas. Ça pousse, ça tient, c’est confortable quand on veut rouler peinard, c’est chirurgical quand on veut sortir la grosse attaque, sans devenir ni piégeur, ni dangereux. Bien entendu, on n’est pas allés chercher les limites voyez ! Sans pour autant se traîner le cul ! Et déjà, à notre modeste niveau de pilotage ou de conduite rapide, vous ruinerez 98% de ce que vous croiserez…
Voilà le syndrome hypercar. Elle m’a littéralement scotché, médusé par le déferlement de sensations qui vous saute à la figure dès que l’engin vous catapulte vers l’avant ou vous montre à quel point il est collé au sol. Un gars a voulu nous tenir dans son pare choc arrière avec sa BMW 120d… À l’attaque, la bave aux lèvres, le cul quasiment en vrac à chaque virage, la McLaren le suivait sans même forcer avant de le déposer comme un bonne bouse sur un bout de droit de 200m ! La Béhème n’en pouvait déjà plus que la MP4 commençait seulement à se sortir les doigts et envoyer du lourd… facile !
Impossible de mettre le point final sans un pompelup spécial à Stéphane de VDR 84 qui m’a encore offert un tour de manège qui me sera impossible à oublier. Vous cherchez une caisse ? Il vous la trouvera ! Alors n’hésitez absolument pas à le contacter, surtout si c’est de la part de De l’essence dans mes veines…
Et promis, la prochaine fois, avant de vous lâcher un « c’était mieux avant » je repenserai à cette McLaren… Sont chaudes les anglaises aussi !
© De l’essence dans mes veines via TiTi le vieux canari qui perd ses plumes !
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Merci 😉