A force, fallait bien que ça finisse par arriver ! La De Tomaso Pantera, je l’ai déjà abordée sous toutes les coutures, et même à plusieurs reprises… Alors du coup, on fait comment maintenant les enfants ? On joue au père castor, et on radote en tremblotant ? Ou on essaye de s’en sortir avec un peu d’impro’ et beaucoup de talent ?!
Histoire de pouvoir réviser vos leçons et d’entretenir votre culture auto, je vous invite d’abord à reparcourir les quelques articles qui parlaient déjà de cette légende tout droit sortie des 70’s. Ecoutez la rugir, relisez son histoire, et terminez avec les photos d’une GT5-S signées Julien Froc.
La Pantera, c’est un paradoxe à elle toute seule. Un physique italien, tout en grâce, en finesse… du moins avant de tomber dans les extensions qui la rendaient plus méchante mais moins fine. Pourtant, elle renferme un coeur de boxeur, un V8 de 5.7 l élevé à Détroit.
Ha ben tiens, pourquoi un V8 d’origine Ford ? C’est pas compliqué. Au début des années 60, Ford ambitionne un retour fracassant en Europe mais plutôt que de remettre en place une stratégie commerciale, la marque se demande s’il ne vaudrait pas mieux racheter un petit constructeur européen de sportives. Dans la ligne de mire du géant américain, Ferrari… ni plus ni moins ! La marque n’est pas encore le rouleau compresseur qu’on connait aujourd’hui, mais elle jouit déjà d’une bonne réputation. Même si l’obsession du Commendatore pour la course auto met souvent à mal les finances de la marque. Un partenaire pour les modèles routiers serait le bienvenu.
Ford envoie ses généraux à Maranello et finance un audit complet de la marque au cheval cabré, puis fini par faire une proposition à Enzo… qui refuse catégoriquement ! Il n’en faut pas plus pour vexer Détroit qui décide alors de déclarer la guerre à Ferrari, aussi bien sur la route que sur la piste, enfin, surtout au Mans. L’offensive en compétition va passer par la GT40 qui va remporter l’épreuve en 66, 67, 68 et 69 !
Pour les modèles routiers, Ford décide d’aller aider une marque de sportives située à Modène en leur fournissant son aide technique et ses V8, De Tomaso. Détroit poursuit son envie de détruire Ferrari en rachetant 80% des part de De Tomaso en 69. C’est ainsi que le géant américain va alors aider la marque de Alejandro De Tomaso à développer sa Pantera qui va débarquer au salon de New York en 1970.
Pourtant ses débuts son périlleux. Lancée à la hâte, la sportive italienne est bâclée, mal conçue, mal construite, mal finie, avec un V8 central qui chauffe comme un volcan avant son éruption. Sa tenue de route est calamiteuse, les soucis électriques sont constants et elle sont livrées neuves déjà rouillées ! Enzo Ferrari est aux anges…
Il faudra attendre 1972 pour voir arriver les 1ères modifications pour tenter d’améliorer le tableau… on comprend mieux pourquoi la Pantera connaitra une carrière de 25 ans… c’est le temps qu’il aura probablement fallu pour corriger tous ses défauts de jeunesse !
25 années pour 7210 exemplaires construits, tous modèles confondus. Avec parmi eux, ce superbe modèle vert pomme qui a vu le jour en 1972 et qui a été entièrement restauré il y a quelques années. Je ne pouvais pas le laisser passer sans vous en faire profiter…! Et cela, avec un peu de talent et beaucoup d’impro’ !
© THG
Samuel Villard Clement Chanez
On commence a économiser?
elle est parfaite … rien à dire. il y a du divin dans cette machine.