Chacune des marques possède dans sa gamme, sa licorne. Ce modèle qui marqué son temps, l’histoire, aussi bien celle de la marque que celle de l’Auto avec un grand « A ». Chez Alfa, il y en a eu des légendes mais la 1ère fut probablement la 6C 1750…
Qu’on soit clair, avec ce genre de voiture, je m’efforce d’aller succinctement à l’essentiel du best of… Sachant que ceux qui en ont parlé sérieusement l’ont fait dans des bouquins, parfois même en plusieurs tomes. En tout cas, l’Alfa 6C 1750 est une des légendes de la marque, une de celles qui ont réellement posé la notoriété de la marque aussi bien sur la route que sur les circuits. Sa 1ère apparition s’est faite lors de l’Exposition Automobile Internationale de Rome en 1929.
A l’époque, l’automobile n’est pas encore devenu le produit de con-sommation qu’il est aujourd’hui. Elle est réservée à une classe aisée ou sert pour le sport. Mis à part que les normes ne sont pas encore tombées dans la dictature routière, et sur des routes encore loin d’être surchargées, chacun fait c’qu’il veut avec son auto, tant qu’il ne roule pas sur les passants et les piétons ! Et ça se passe plutôt bien. Bon quand ça sort, généralement ce n’est pas beau à voir… oui niveau sécurité, on est en 1929 aussi… tout reste à faire !
6C signifie 6 cylindres, même si la cylindrée n’est pas exceptionnelle, la famille 6C a vu le jour en 1925… du moins son châssis. Le moteur, en l’occurence un 1500 (Avant l’arrivée du 1750 4 ans plus tard) proposait 3 config’ : simple arbres, double arbres et double arbres avec compresseur… respectivement normal, sport et super sport. La production est lancée en 1927, le châssis s’habille de 3 carrosseries, coupé, cabriolet et spider. En 29, la cylindrée du bloc passe donc à 1752 cm3. Il repose sur 2 châssis, un de 2m92 et un autre de 3m10 pour les modèles Turismo, Sport et Gran Turismo (Avec des places arrière et la même chronologie mécanique).
La Super Sport et son compresseur offrait une puissance de 84 ch. Et en 1929, cette puissance démoniaque était réservée presqu’exclusivement aux modèles de course. La 6C pouvait atteindre 145 km/h… sachant qu’à la fin des années 20, les voitures capable de dépasser les 160 km/h se comptaient sur les doigts d’une main ! A son actif, la 6C compte de nombreuses victoires en catégorie moins de 2.0 l, notamment les Mille Miglia en 1929 et 1930 ainsi que 2 victoires au Mans en 30 et 32.
Pour Alfa, la 6C a hissé la marque au niveau de l’élite et fait briller le biscione au firmament de la compétition, qui était le meilleur moyen de se construire un notoriété en Europe. Ses différentes carrosseries permirent également à certains noms du design, de faire parler d’eux, Touring, Zagato, Farina. Sa cylindrée évoluera au fil du temps, 1900, 2300 jusqu’à 2500. Mais celle qui offrait le meilleur compromis poids puissance restait la 1750, d’où sa consécration en collection aujourd’hui, puisque sa côte est au minimum d’1 million d’€. En 1931, Alfa montera en gamme en présentant sa 8C qui, comme son nom l’indique, passe au 8 cylindres. Mais ceci est une autre histoire…