Toujours le même dilemme. Modifier une Golf, une Peugeot 205 ou une BMW E30, ouais bon, le cheptel est copieux et bien fourni. Y’a pas de quoi en chier une pendule (Surtout que ça doit être vachement compliqué !). Maintenant, toucher à une Porsche 964… Ah non rassurez vous, j’ai pas retourné ma veste, mais juste que le challenge est légèrement plus compliqué. Faut pas gâcher… et Maarten, il a sorti une caisse juste parfaite !
Gâcher une E30, une Golf ou une autre caisse « banale », oui ça peut foutre la chtouill’ mais c’est loin d’être irréversible. Pour preuve, on voit aujourd’hui certaines caisses victimes de la période tuning, recevoir une cure de resto pour retrouver une apparence plus mature…
Puis une Porsche, c’est fait pour être modifiée ! N’en déplaise aux maitres du temple auto-proclamés. Mais dans toute Porsche d’origine sommeille un engin de course qui a juste été civilisé. Donc rouler plus bas, plus large, en hurlant du Flat 6, c’est dans sa nature. Du coup, il n’y a rien de se la jouer fillette devant une des filles de Ferdinand qui aurait été modifiée.
C’est en tout cas comme ça que Maarten a du voir les choses. Après s’être fait la main sur une Citroen Saxo habillée en Dimma, il passe chez VW et s’occupe de 2 Golf 1, puis sur un Corrado G60 et enfin sur une Golf 2 G60 elle aussi. Il monte ensuite d’un cran en s’attaquant à une Audi TT avant de basculer sur la sportive de Stuttgart.
Il aura mis 4 mois pour trouver sa 964 Carrera 4 de 89… sans clim ! C’était là que ça bloquait à chaque fois qu’il en trouvait une. En effet Marteen ne voulait pas de clim, juste du toit ouvrant, à croire que c’est suffisant pour la météo Belge. En tout cas, aux yeux de Marteen ça l’était. Mis à part que sur ces caisses, la clim, même proposée en option à l’époque, équipait la plupart des engins assemblés.
Une fois la main mise sur la grenouille rare, Marteen a donc pu se pencher sur son sort. Surtout que la caisse, en Blue Baltic, était presque d’origine… si on fait abstraction des ressorts Gemballa et des roues qui venaient d’un Boxster. Par contre, elle avait des difficultés à cacher ses 30 ans… et ça tombait bien puisque dans tous les cas, Marteen voulait repartir sur une caisse refaite de A à Z.
Les joints sont tous remis à neuf. Et pour le reste, l’origine était l’objectif, même s’il devait venir du catalogue Porsche Motorsport. Le sobre déflecteur qui vient entourer le becquet arrière amovible ainsi que les prises d’air avant viennent d’une Carrera RS. Les rétros sont ceux d’une Cup, pendant que phares, répétiteurs et clignos sont maintenant fumés. Par contre, les gicleurs de lave-phares sont supprimés.
Dire que certains râlent lorsqu’on ose toucher une vis d’origine sur une 911, il ferait mieux de gaspiller leur énergie à prendre rendez vous chez un ophtalmo’ ! La ligne est lisse, sobre, et en rien dénaturée, juste sublimée !
Aux 4 coins, des Cargraphic Racing en 18′ viennent parfaitement remplir les ailes. Noires avec le déport chromé, elles tranchent parfaitement avec les lignes et la robe de l’Allemande. Bien entendu, le résultat ne serait pas pareil sur le centre de gravité n’avait pas été rapproché du sol via un kit KW Variant 3… le look c’est bien, mais l’efficacité c’est mieux ! C’est beau, ça tient la route, et ça mord l’asphalte en cas d’urgence grâce au freinage signé Brembo.
Sous le capot arrière, le Flat 6 aircooled, en dehors d’un traitement juste esthétique, est resté comme il l’était le jour de sa sortie d’usine. Même pas une admission retouché ou une ligne libérée. De quoi se réconcilier avec les puristes ? Bah, en fait on s’en fout !
Pour finir le tableau, Marteen s’est occupé de l’habitacle. Les panneaux de porte viennent d’une RS, le pavillon et la console centrale sont recouverts d’Alcantara noir. Un 1/2 arceau vient prendre place derrière les baquets Recaro pole Position. Un volant tulipé complète la touche racing, tout comme les quelques placages carbone.
La Porsche 964 n’a jamais été aussi moderne ! Autrefois malaimée de la famille, elle prend aujourd’hui sa revanche et devient l’une base de 1er choix pour les adeptes du outlaw comme Marteen !
© Rollhard via Jeroen De Plancke