Quand j’étais ado, je découpais ses photos dans Option Auto pour les scotcher sur mes cahiers de texte et de cours. Aujourd’hui, je viens de passer une bonne vingtaine de minutes avec lui au tel. Et si il y a un Petrolhead qui peut, à lui tout seul, justifier l’existence de cette rubrique, c’est bien Dingo !
Dingo, ça fait 40 balais qu’il laisse trainer son objectif… Il vit la photo comme une suite logique à sa naissance, puisqu’à peine sorti du ventre de sa mère, la 1ère chose qu’il a vue, c’est le flash de l’appareil photo de son père…! Un signe, une révélation ? Peu importe. En attendant, quand on voit le talent qui l’habite, et le nom qu’il s’est fait dans le milieu, il n’a pas raté le coche.
Dingo, c’est un électron libre et discuter avec lui, c’est un voyage. Un voyage dans l’temps, dans l’espace, dans un monde haut en couleurs et en émotions où au bout de 5 secondes, vous comprenez avec qui vous parlez. Un gars qui ne vit qu’à travers sa passion et qui croit en ses convictions… Il le dit haut et fort, avec lui, pas de règles, pas de codes, et les questionnaires, c’est pas son truc… Et comme nous aussi on est pas forcément attaché aux règles, alors on laisse tomber les bloc note, et on s’la joue à la Stromaé : « Alors on parle ! » (Ouais, j’arrange un peu à ma sauce !).
Son père était photographe, pourtant Dingo ne suivra pas de formation dans le milieu même s’il marchera dans les traces paternelles. La photo, il va s’y mettre à l’âge de 10 ans en shootant des objets attachés à du fil de pèche pour donner l’illusion qu’ils flottent dans les airs. Ou alors des nanas qui pissent debout aux côtés de mecs… Déjà il revendique sa différence. C’est d’ailleurs ce qui lui vaudra ce surnom, la même année, en colo. Quand t’es différent, t’es dingo… A mon avis, personne ne se doutait que ça allait être sûrement l’un des plus beaux compliments qu’on puisse lui faire.
Pur autodidacte, il commence par quelques séances dans la mode. Mais totalement féru de motos et de caisses, il s’oriente logiquement vers elles. C’est son truc, puis sa logique est implacable, car pour lui, la voiture, elle nous accompagne de notre naissance jusqu’à notre mort, et tout au long de notre vie.
En photographie, il existe 2 mondes. Celui de l’esthétique et celui qui raconte une histoire. Pour Dingo, les 2 peuvent largement cohabiter. Ainsi, même une photo de voiture ou de moto, peut logiquement servir de passage entre ces 2 mondes et son rôle est d’organiser la rencontre en apportant le côté humain.
Mais bon, reposons les choses dans leur contexte, nous sommes à la fin des 70’s, et c’est un peu comme aujourd’hui finalement. Y’a c’qu’il se fait et peu de place pour le reste. Donc dès que tu sors du moule, et bien ça ne peut pas marcher voyons, c’est évident et on te colle une étiquette ! En tout cas c’est c’qu’il s’entend dire par un acteur important du milieu « médiatico-journalistico-bagnolesque ». Mis à part que quand t’as du caractère, ce genre de réflexion a souvent l’effet contraire que celui qu’on imagine… et plutôt que de le faire douter, ça le motive encore plus et Dingo n’est pas prêt d’abandonner sur cette voix, il croit en ses convictions et sait au fond de lui même que le potentiel est là.
A l’époque, en parallèle à la photographie, Dingo vend des buggy qu’il importe des USA. Il a ce côté cool et surf (Qu’il a encore aujourd’hui). Il aime les bagnoles, les bécanes, les soirées entre potes, bref, un épicurien qui se fout complètement du « qu’en dira t’on ». Et justement, avec ses potes, il commence à faire des mises en scène avec des caisses et des motos. Ses clichés ont une véritable identité et de la personnalité… sa personnalité, drôle, fun, sans prise de tête et surtout, différente de tout ce qu’on peut voir ailleurs. Il interpelle et ose… c’est sa philosophie de vie.
Puis un jour il croise la route d’un certain Jacky Morel. Ce nom ne parle probablement pas à la plupart d’entre vous, et pourtant… Si je vous dis Rod & Custom, GTI Mag, Super VW Mag, le GTI International, le Paris Tuning Show… oui, c’est lui. A l’époque Jacky est directeur artistique pour Echappement. Alors qu’ils discutent motos et bagnoles, Dingo lui montre son buggy perso et lui explique succinctement l’esprit de ses clichés. Jacky est sous le charme et lui demande aussitôt de réaliser un papier sur le buggy, avec ses clichés et de lui envoyer. Il aurait sa place dans un magazine qui s’apprête à boucler avant de faire son entrée dans les kiosques, Auto Verte… L’histoire est en marche et Dingo va imposer son style, sa patte, et ça dure depuis 40 ans.
M’enfin vous savez qu’ici on est sur DLEDMV… et c’qui nous intéresse avant tout, c’est la passion. On aime quand ça gratte, quand ça dérange, quand c’est différent. On s’en fout des codes, des clichés, à partir du moment où au final, on en prend plein les sens et que les émotions sont là. Le flacon, on s’en tape, l’essentiel c’est le plaisir et les poils qui se dressent. Et je ne pouvais pas mieux tomber qu’avec cet article et ce moment passé avec Dingo… car pour lui aussi, l’identité, les émotions et la différence restent des valeurs vraies et entières à condition qu’elles soient sincères. L’important, c’est donc de croire en ses convictions et de toujours rester le même.
D’ailleurs, vous pouvez faire le tour, mais 40 ans plus tard, la « Dingo touch' » est encore et toujours présente. Je suis même surpris, en pleine époque du copier/coller, de voir qu’il est resté le seul à maitriser ce style… puis j’ai fini par comprendre qu’en fait, ce n’est pas un style, mais une partie de lui. Chacun de ses clichés représente sa personnalité, son feeling et sa vision. Il ne fait que leur donner vie à travers son objectif d’abord argentique et aujourd’hui numérique. Donc pour faire du Dingo, il faut être Dingo… c’est simple !
Ce moment partagé en sa compagnie a été une véritable bouffée d’oxygène, un de ceux qui vont rester gravés. Vous savez, chez De l’essence dans nos veines, on se sent un peu à l’écart dans le milieu des blogueurs et journalistes auto. Attention, je ne m’en plains pas, au contraire, je le revendique puisque ce n’est pas notre truc et on l’assume. Mais parfois je me pose des questions, ai-je fait le bon choix de rester ainsi à l’écart quand les projos brillent à côté ? Même si au fond, je pense qu’ils sont bien trop nombreux à vouloir briller sous les lumières, quitte à perdre leur identité et leur personnalité. Non, ici on préfère rester dans l’ombre, mais fidèles à nos convictions, à notre passion… et après avoir discuté avec Dingo, je me suis dit que finalement, on doit tenir le bon bout, et que la différence, même si elle est souvent longue à être reconnue, elle finit toujours pas gagner quand elle est honnête, intègre et sincère.
En tout cas, Dingo est juste un gars formidable. Aussi bien pour sa disponibilité, son talent ou sa gentillesse. A peine contacté, il prend le temps de vous répondre presque instantanément, et de vous consacrer un peu de son temps pour discuter. Un vrai gentleman associé à un pur Petrolhead. D’ailleurs, dépêchez vous de le suivre sur sa page ou sur son Insta’ et même à aller le rencontrer sur son stand au Mondial de l’auto à Paris qui aura lieu du 4 au 14 octobre (Il remercie son sponsor First Stop). Et la conclusion, je la lui laisse : « Celui qui ose gagne »… et chez DLEDMV, on a bien compris le message… Merci Dingo.
Lien vers la vidéo de présentation pour le mondial
© DINGO
J’ai grandi avec lui de la maternelle à mes premières années d’adolescence, et ce gars est tout simplement quelqu’un qui grave à tout jamais son images et celles qu’ils compose dans votre mémoire.
Dingo, alias Dominique SAMBAIN, est si sensible à ce qui l’entoure que je n’aurai pas besoin de lui parler pour qu’il sache ce que je pense de lui !
Une simple et franche accolade, une embrassade entre deux « vieux copains » qui, même si la vie ne les a pas fait se côtoyer souvent, ont toujours gardé au creux d’eux, le souvenir fervent de l’un et de l’autre.
C’est un mec comme on en rencontre peu au cours d’une vie…