Aston Martin, on connait… Lagonda, on sait qu’il y a une rapport entre les deux, mais sans jamais trop savoir quoi, comment, où, qui et pourquoi ! Mais v’là en plus que Rapide vient foutre le bordel dans l’truc. Donc au final, l’Aston Martin Lagonda Rapide, c’est quoi ? Eh bien, j’vous en prie, entrez, servez vous un verre, allumez un cigare, on va en causer…
Déjà, contrairement aux idées reçues, la plus vieille des deux, c’est Lagonda. Cette marque automobile luxueuse créée en 1906 par Wilbur Gunn, remporte les 24h du Mans 1935 avec la M45R appelée « Rapide ». Pendant la guerre, Lagonda, comme beaucoup d’industries, se lance dans la production de lance-flammes et d’autres armes incendiaires.
En parallèle, Aston Martin voit le jour en 1913 à l’initiative de Robert Bamford et de Lionel Martin. Ce dernier voulait assembler une voiture pour participer à la course d’Aston Clinton. Il réalisa son projet, remporta la course en 1914 et associa son nom à celui de l’épreuve pour donner naissance à Aston Martin.
Jusqu’à là, c’est pas compliqué à comprendre… Et ça va être encore plus facile de trouver le rapport entre les deux une fois que je vous aurais dit qu’en 1947, un certain David Brown va entrer en jeu en rachetant Aston Martin mais aussi Lagonda.
Les deux marques sont fusionnées et l’Aston Martin Lagonda Limited s’installe à Newport Pagnell. La hiérarchie commerciale et marketing se met alors en place. Aston Martin devient la marque sportive pendant que Lagonda va s’orienter vers les limousines et voitures luxueuses avec la 2.6 litres (510 exemplaires de 48 à 53) et la 3 litres (270 exemplaires de 53 à 58). Mais le premier modèle à porter les 2 blasons arrive en 1961… et c’est elle la star de cet article.
Son nom associe les deux marques tout en faisant référence au passé. L’Aston Martin Lagonda Rapide s’appuie sur un châssis de d’Aston DB4 qui reçoit un cadre tubulaire habillé de panneaux en aluminium, oui, on est bien devant une carrosserie fabriquée sous licence Superleggera. Ca ne rigole pas… et sous le capot non plus d’ailleurs avec du copieux et du sportif. Le 6 en ligne double arbres à 2 soupapes par cylindres, de la DB4 est revu pour afficher 4.0l et 285 ch… C’est lui qui fera le succès de la DB5. Mais sur la grosse berline, ou du moins sur la grosse majorité des 55 exemplaires qui trouveront preneurs, il est totalement castré par une boite auto 3 vitesses, qui colle cependant à l’esprit luxueux de la voiture. Enfin, quelques uns auront la bonne idée d’opter pour une boite manuelle à 4 vitesses, mais elles seront anecdotiques. En tout cas, celle qui se pavane devant vous en a une et c’est suffisamment rare pour le faire remarquer !
Physiquement, on retrouve tous les détails qui vont signer les Aston Martin jusqu’au début des 70’s. même si de face, on se croirait devant une de ces berlines américaines des 60’s ! Paradoxe… qui donne à la Rapide une ligne plutôt atypique qui semble hésiter entre les styles.
Par contre dans l’habitacle, c’est luxe à tous les étages… Cuir, moquette, ronce de noyer, chrome, le tout parfaitement orchestré avec cette touche vintage qui finira par être sacrifiée sacrifiée sur l’autel de la technologie.
L’association Aston Martin Lagonda refera surface en 1974 sous la forme d’un modèle à part entière. Un engin totalement décalé et baroque, misant ce coup-ci sur tous les clichés de la technologie digne de la science fiction… du moins comme on l’imaginait au début des 70’s… Mais ceci est une autre histoire, que Julien a pris le soin de vous raconter !
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