Au début des années 80, chez BMW, mettre un gros moteur dans la berline série 5, c’était pas foncièrement une nouveauté en soi. Par contre, coller un bloc de course sous le capot de la familiale, ça, c’était quand même loin d’être commun. Ca allait donner naissance à la M5 et devenir le déplaçoir favori des pilotes pros… comme celle qui débarque qui a appartenu à Didier Pironi !
Sur la E12, BMW avait collé le 3.5l simple arbre de la 635i. C’était en 1980, la M535i voyait le jour, avec 218 ch sur les roues arrière, un pont autobloquant, des Recaro, la boite sport et 1410 exemplaires commercialisés en 1 an sur le marché européen, le seul où elle sera commercialisée. C’est donc logiquement que la E28 qui débarque en 81, reçoive elle aussi le même bloc. Bon, il faudra attendre 84…
Mais les ingénieurs ont une autre idée… Comme en 83 Nelson Piquet remporte le titre F1 au volant d’une Brabham-BMW, et que la M1 a terminé sa carrière commerciale (Même si elle continue encore en compet’), ils se disent que le 6 en ligne M88, qui équipe déjà le coupé M635Csi, pourrait avoir sa place sous le capot de la E28.
Ce bloc, c’est une drogue ! Né pour la compet’ et la M1, il a totalement envouté tous ceux qui l’ont essayé. Le mettre dans le gros coupé série 6 permet à Béhème de renforcer son image sportive. Mais la demande est là, et la nouvelle série 5 aussi… La greffe sera quasiment logique et va permettre à la marque bavaroise d’enfoncer le piston ! La BMW M5 était née…
286 ch, le 0 à 100 en moins de 7 secondes, un kit M Technik, 4 BBS, 245 km/h dans le cuir, une finition et une qualité de construction au dessus de la concurrence, un châssis sérieux et efficace, un freinage mordant, un autobloquant pour donner un coup de pouce, tout ça pour un caractère en acier blindé qui peut mettre à rude épreuve les compétences et les réflexes d’un pilote en manque d’humilité.
Produite jusqu’en 88, BMW écoulera 2240 M5 E28, dont 775 pour l’Europe. Les chiffres sont modestes, mais pour une première, c’est un succès. Surtout au niveau de l’image où BMW s’est contenté de pulvériser ses concurrents. Car la M5 est devenue la référence, celle que les pilotes les plus réputés s’arrachent. Et c’est le cas de celle qui défile sous vos yeux, livrée neuve en février 86 à Didier Pironi, vainqueur des 24h du Mans 78 et vice champion du monde de F1 en 82. Il a également couru dans la Sarthe en 1980 au volant d’une BMW M1… Ceci peut expliquer cela !
© Eleven Cars via Kevin von Campenhout
Alex Bovay les origines 😉