En Suède il fait froid. C’est le paradoxe, car sur la route, les suédois sont chauds ! Ils cachent bien leur jeu… On les imagine toujours sérieux, inébranlables, et leurs voitures c’est un peu pareil ! Volvo et Saab… Esthétiquement on est loin des canons de la catégorie… Quoique ! Mais qui a déjà posé ses fesses dans une de ces suédoises turbalisées comprendra alors comment ils se réchauffent là haut !
Et le pire c’est qu’il sont autant chtarbés à l’intérieur que ce qu’ils semblent froids et sérieux à l’extérieur ! Parce que quand ils décident de mettre leur nez sous le capot d’une caisse et d’en sortir des chevaux, autant dire que même les allemands ou les anglais peuvent reprendre leurs pelles et leurs seaux et retourner jouer avec leurs outils Fisher Price ! Parce qu’ils sont vraiment capables de devenir violents ! Sachant qu’ils dégainent le turbo avec une facilité déconcertante, et que la motricité, présente ou totalement absente, ne les arrête aucunement ! Faut que ça couine, que ça fume, que ça pssschiiiiiite… De vrais tarés comme on les aime ! Et peu importe de flacon, un break, une berline, une mobylette… Hop, un coup de clé de 12, un turbo et on fait fumer tout ça jusqu’en fond de 4 (Sauf la mobylette vous l’aurez compris !).
Et le coupé Volvo 242 qui suit en est un parfait exemple. Du old school, puisqu’elle est de 1975 (La meilleure année des 70’s !). Avant que les donneurs de leçon hurlent au massacre, il faut être clair. La voiture ici présente a simplement été sauvée de la destruction naturelle ! Non pas que les Volvo soient bio-dégradables, mais simplement parque qu’elle subissait les affres du temps en pourrissant sur un parking pendant que la rouille s’en servait de lent repas ! Elle fut donc sorti de son sommeil, et reçu une restauration complète. Et en Suède, un coupé 240 c’est un peu comme une Fuego 1,4 l chez nous ! Totalement dépourvu d’intérêt !
Alors je me dois, à ce moment précis, de faire une aparté car j’entends déjà les hurlements massifs des pros youngtimers français, tremblant de haine et de rage après avoir lu qu’une Renault Fuego 1,4 l est totalement inintéressante…! Faut être clair… Une Fuego 1,4 n’a jamais fait rêver personne, même lorsqu’elle se vendait neuve en concession…! Seul son prix pouvait intéresser l’adepte de Starsky et Hutch, avec une nuque aussi longue que sa moustache, qui la commandait en rouge pour y rajouter la bande blanche ! Le kéké est intemporel… Mais un coupé qui se voulait sportif, motorisé par l’anémique Cléon fonte de 64 ch, n’avait rien d’excitant ! Même encore aujourd’hui ! Le 1,6 turbo oui. Le TX ou GTX aussi. Mais le 1,4 l personne n’en voulait… Alors si la mode actuelle veut qu’on ait élevé ces engins au niveau des légendes de la route, un peu de bon sens ne fera de mal à personne (Je ne parle pas de la réflexion… Et encore moins d’intelligence ! Paix à leurs âmes !). Parce que hormis quelques unes, précieusement conservées, les autres ont, soit été broyées, victimes des aides à la reprise, parce qu’elles en ont fait des victimes les aides à la reprise, et à ce moment là, bizarrement, personne ne s’offusquait de voir partir à la destruction des GTV 2,5l, des Golf 1 gti ou des 320i E21…! Soit été défigurées par le tuning naissant et les fans de la Gran Torino rouge. Soit sont en train de pourrir au fond d’un terrain vague ou d’une grange ! Bref, tout ça pour dire que si l’une d’entre elle doit connaitre les affres de la modification, peu importe finalement, il s’agira juste d’une renaissance, en lui offrant peut être, l’auréole qu’elle aurait dû avoir à sa naissance ! CQFD
Donc la vie a été redonnée à ce coupé Volvo. Caisse refaite, châssis, arceau, éléments mécaniques modernes, même le moteur a laissé sa place à un homologue allemand, un 6 en ligne BMW greffé d’un turbo Holset. 2 ans de boulot mais par épisodes… On modifie, on roule, on remise, on modifie, on roule… Ainsi de suite…
Au fil des années et des modifs, son coupé est devenu l’une des références en la matière, et personnellement ce que j’admire dans ce genre de prépa, c’est le fait qu’on se rapproche de l’esprit hot-rod et custom. J’entends par là que ces caisses sont à la route ce que le monstre de Frankenstein est à l’humain. Un assemblage de divers pièces de toute provenance sans aucune relation avec l’origine, voire simplement celle de la marque. Le train arrière est celui d’une Manta, l’avant est un hybride entre une Ford et une Béhème, une roue n’est pas centrée, qu’à cela ne tienne… on coupe, on adapte, on mesure…. enfin étant absolument incapable de réaliser un dixième de tout ceci j’en suis complètement impressionné, ces mecs sont de vrais sorciers à mes yeux !
Pour preuve, le temps et le soucis du détail pour réaliser un couvre culasse personnalisé !
Respect !
© recreation – Volvo 242 from recreation on Vimeo.
© Photos : Patrick Lindgren & Speedhunters via Paddy McGarth