L’histoire de l’automobile est ponctuée d’anecdotes riches et surprenantes. Alors que certains constructeurs restent fébriles et ont peur d’oser, d’autres font tout le contraire. Un concept car original, un succès d’estime, et il n’en faut pas plus pour que le rêve devienne réalité… C’est comme ça qu’est née l’une des plus hallucinantes sportives américaines, la Dodge Viper.
Dodge est considérée comme la marque sportive du groupe Chrysler. Mais les années 70’s sont difficiles pour les constructeurs U.S, notamment de part l’arrivée d’une offensive japonaise qui met à mal les sportives américaines.
Lee Iacocca reprend alors les reines du groupe Chrysler et met en place un redressement sans précédent. En 86, il débauche à Ford un homme ambitieux et visionnaire à qui il va confier le développement du groupe et la direction de Dodge, Bob Lutz. Il leur faut remonter l’image de Chrysler, et pour cela, miser sur une sportive qui fera parler d’elle. C’est lors d’une discussion entre Bob Lutz et Carroll Shelby que va naitre le projet Viper. Les 2 hommes s’entendent à penser que la Cobra est l’une des plus emblématiques sportives américaines et Lutz pense qu’il est temps de lui donner une vraie remplaçante.
En 1989, le 1er concept est donc présenté, la direction de Chrysler et Dodge étant persuadée que l’accueil sera mitigé, c’est finalement tout le contraire qui se produit au salon de Détroit le 4 janvier 1989. C’est à partir de ce moment là que les choses vont s’accélérer.
Déjà la gueule va en laisser plusieurs sans voix… Musclée, violent, méchante, une vraie muscle car ! Chacune de ses apparitions est un véritable phénomène, il n’en faut pas plus pour qu’en 90, à Los Angeles, le groupe officialise la construction de la voiture.
Le pilote (Dompteur ?) semble assis sur le train arrière, pendant qu’un interminable capot essaie de cacher le plus gros moteur de la production auto. Un V10 de 8.0 l censé animer le Dodge Ram, dont Lamborghini, alors propriété du groupe Chrysler, va se charger de rendre plus sportif. Les ingénieurs italiens font passer le bloc de la fonte à l’alu… Voilà pour la technologie ! La cylindrée fera le reste… Un arbre à came central et 2 soupapes par cylindre pour un rendement digne d’un bloc anémique des 80’s… 50 ch/l… Ce qui en fait quand même 400 ch à 5200 trs et surtout, 784 Nm à 3600 trs… Un bon gros mazout actuel ! Mis à part que ce derier possède un caractère de poids lourds et fait de la Viper une vraie teigne. Les uppercuts envoyés aux pneus arrière de 335 de larges, n’ont aucun mal à les mettre K.O pour qu’ils s’évaporent en fumée ! Une vraie danseuse qui remue du cul aussi facilement qu’une strip teaseuse !
Les perfs sont là, mais il faut avoir des burnes bien accrochées pour aller chercher le chrono. Pour mener une Viper à 100 km/h en moins de 5 secondes, et se taper la borne en 24 secondes, ils faut avoir des attributs solidement accrochés et un pied droit sensible… très sensible !
Pour le reste, la Viper c’est un tracteur (La signature Lambo…?!) avec un châssis qui correspond à l’adage de Carroll Shelby qui disait « Une sportive c’est le maximum pour le moteur, le minimum pour le reste »… Ceci résume parfaitement la Viper ! Même les freins semblent empruntés à un vélo… Ca freine, mais pas longtemps…
Mais tout ceci ne sera qu’un détail, la gueule et le moteur feront tout le reste jusqu’au restylage de 96, ou la sportive recevra enfin un comportement digne de son pedigree.
En attendant, la Viper est devenue, quasiment instantanément, un symbole… « La » sportive américaine qui se hisse au niveau d’une Corvette et de ses 40 ans d’existence !
Elle est aussi une base de prépa monstrueuse… De part son moteur et de sa cylindrée, le potentiel est immense. Les spécialistes s’y sont alors jetés à grand coup de turbo ou compresseur, et la Viper, ainsi équipée et armée, offre sagement et presque sans forcer, plus de 1000 ch.
Comme celle qui suit, qui crache un venin de 1200 ch ! Attention à la morsure…
© That Racing Channel
déjà que d’origine le manuel d’utilisation préconise de ne pas sortir par temps humide :’)
On espère pour lui qu’il y a désormais une zone assez large où les turbos ne spoolent pas tout en bas et où, rapport de compression abaissé oblige, le moteur devient du coup plus creux pour la pluie 😀
2 en 1 la prépa.
Terrible cette viper biturbo.