Chez Porsche, la Reine Mère c’est la 911. Le fil rouge qui a permis à la marque de traverser les époques en sachant s’adapter aux générations. Belle réussite sportive, commerciale et marketing, n’en déplaise aux jaloux ! Mais en marge de la GT allemande, la marque a développé d’autres modèles qui ont, eux aussi, contribué à faire rentrer la marque dans la légende… La Porsche 904/6 est de celles là.
Beaucoup voient en Porsche une marque digne d’intérêt pour footballeurs ou jeunes millionnaires asiatiques et russes en recherche d’image. Un vecteur d’ascension sociale… Alors c’est vrai que depuis quelques années Porsche est devenu la marque la plus rentable de la planète, misant sur le diesel, la berline et le 4×4…
Il n’empêche que la gamme actuelle garde les stigmates du passé. La 911 a beau avoir grossie et grandie, elle demeure parmi les références en terme de sportivité et d’efficacité. Porsche mettant un point d’honneur à maitriser la prise poids eu égard aux normes de sécurité de plus en plus drastiques. Même chose pour les blocs, qui se doivent de répondre à des normes de plus en plus raides. Le flat 6 se défend toujours. L’esprit des anciennes 911 est cependant resté, mais porte désormais le nom de Cayman et Boxster. Un poids contenu et un châssis affuté qui transforment les engins en véritables jouets pour grands enfants… Bref, Porsche a su développer sa gamme pour s’adapter aux marchés actuels sans pour autant oublier d’où elle venait et ce qu’elle était. Pendant ce temps là, ses concurrentes directes ont quasiment toutes cédées à la course à l’armement.
Retour en 1963, Porsche vient d’arrêter la F1, et à l’époque, les caisses qui courent en GT ou en tourisme sont aussi célèbres si ce n’est plus, que les monoplaces. La marque de Zuffenhaüsen y a déjà la 718 RSK (Qui remplaçait la mythique 550) qui commence à vieillir. Il lui faut une remplaçante. La rupture va être violente… puisque le constructeur abandonne le châssis issu de la 356 pour en étudier un tout nouveau que viendra habiller une caisse en plastique fermée (Dessinée par le jeune Ferdinand Alexander “Butzi” Porsche III, le fils de « Ferry ») mue par un flat 4 en position centrale arrière. En effet, dans l’optique des 24h du Mans, les ingénieurs maison ont jugé la fiabilité du 4 cylindres plus adaptée par rapport à celle du 6 à plat. Le 2.0 l offre 155 ch mais une fois revu par les sorciers de la maison, peut développer plus de 190 ch à l’image du Flat 6. De quoi rendre la frêle biplace de 655 kg méchamment efficace et performante.
Sebring, Targa Florio, Nürburgring, Tour de France, Le Mans, Bridgehampton, Reims, Coppa Inter-Europa, elle y montera sur la plus haute marche du podium, et à plusieurs reprises, dominant sa catégorie !
En 65, Porsche ne résistera pas d’y loger le Flat 6 de la Porsche 901 dans quelques exemplaires, ainsi qu’un Flat 8 qui équipera une poignée d’entre eux. Pour l’anecdote sachez que la 904 était officiellement nommée Carrera GTS, la marque étant en pleine crise judiciaire face à Peugeot qui avait déposé le nom avec un zéro central pour y loger la manivelle. Ce qui a fait que la 901 s’est finalement appelée 911 et que la Carrera GTS se faisait appeler 904 !
Le modèle qui suit a été vendu 1.232.000 £ à Londres par Rm Auctions en 2013. Il a terminé 6ème lors des 1000 km du Nürburgring 65, a participé aux 24h du Mans la même année et s’est octroyé une victoire de classe en 67 aux 12h de Sebring.
C’est une pure beauté qui va réveiller chacun de vos sens… Elle est aujourd’hui l’une, (Si ce n’est la…) des Porsche les plus désirables !
© RM Sotheby’s