Voilà, un monument s’effondre… Ferrari, qu’on aime ou pas, est sûrement la plus emblématique des marques de voitures sportives. Une des rares qui peut se permettre de choisir ses clients sur C.V. pour leur faire signer un chèque à 7 chiffres et les livrer au bout de 4 ans ! Et aujourd’hui, la marque abandonne définitivement la boite manuelle… et c’est un pan de l’histoire qui se tourne !
Ferrari s’est forgée sa réputation, sa notoriété, sa légende à travers l’aura d’Enzo qui faisait tout pour voir gagner ses voitures sur la piste. Les V12, le palmarès, les courbes… et le « clonk » du levier qui cognait contre la grille ! C’est tout ça la légende Ferrari.
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Depuis plusieurs années, la marque est entrée dans l’ère technologique. Boite F1, écran LCD, modes de pilotage dans tous les sens, électronique embarquée… Perso, Ferrari ne me fait plus rêver depuis un petit moment. Attention, les Ferrari modernes sont envoutantes, exceptionnelles, formidables de performances, de sportivité, d’efficacité… Mais elles ont perdu cette âme et ce caractère si marqué au profit de la recherche de l’efficacité absolue, quitte à la rendre artificielle.
En même temps, plus vous mettez des watts, plus il faut réussir à les domestiquer pour les faire passer et rester par terre. C’est physique, surtout pour les pneus qui doivent s’encaisser plus de 600 ch et plus de 700Nm de couple !
Donc oui, une 488, toute performante, spectaculaire, monstrueuse et efficace soit-elle, n’aura jamais la pureté et la façon de vous lever les poils à l’image d’une Testarossa, une 308 ou une F40… Laisser chauffer, l’odeur, les réactions, fallait avoir du bras, du mollet et un cul sensible en étroite relation avec les réflexes ! C’était moins performant et spectaculaire, mais les sensations étaient là… Et encore je ne vous parle pas des classiques, 250 GT, Daytona, GTO ou 275 GTB… Et moment incontournable lié au charme de ces divas, celui où il fallait écraser virilement la pédale de gauche, saisir la boule chromée pour passer le rapport supérieur ou bien rétrograder en usant du talon pointe. Guider le levier fin d’un geste sec et sûr, pour le finir par le « Clonk » du levier qui venait buter contre la grille métallique. Et bien tout ça c’est fini…
Bon vous me direz, ça fait quelques années que c’est fini. J’m’explique, si la boite méca était encore dispo, elle devait représenter pas plus de 10% des ventes ! Donc elle n’existait quasiment plus… En tout cas, maintenant c’est officiel ! Alors bien entendu Ferrari se justifie en précisant que la boite à double embrayages est plus adaptée aux normes de conso et rejets CO2, qu’elle est plus performante, ou du moins, qu’aucune boite manu n’atteindra les performances d’une double embrayages… Bon, quand on veut tuer son chien on dit qu’il a la rage…!
Par contre, ce que Ferrari ne dit pas c’est que la plupart de ces boites sont utilisées en boitoto, les palettes étant destinées à de la déco. Du coup, à part les vieux cons, restés coincés dans un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaitre, (Je suis donc un vieux con, mais j’assume !) je ne pense pas que ça perturbe les footballeurs et les milliardaires russes et chinois, adeptes de ce genre de bagnoles !
Il n’empêche, que la tendance est justement en train de s’inverser… on le voit avec la toute dernière Porsche 911 R, exclusivement en boite mécanique et qui a vite été considérée comme l’une des plus sportives et jubilatoires que la marque ait proposé depuis pas mal d’années… séduisant même les réfractaires de la 911 GT3 RS et ses palettes !
Ferrari a été le 1er constructeur à miser sur la boite F1 il y a 20 ans (C’était en 97 sur la 355). Gageons qu’ils n’aient pas tué la boite manu trop vite… Ce serait con de se foirer à ce point !
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© Sara Näse & signatures éventuelles
Et c’est là qu’on dit « vive PORSCHE!! »
Ils peuvent quand même conserver le levier mythique, sans la pedale d’embrayage si ils sont malins
Ils avaient déjà laissé tomber le levier quand ils ont introduit les boites robotisées au moment de la 360 Modena.