Aujourd’hui on casse un peu nos habitudes. Vous le savez, les essais de nouveautés c’est pas vraiment notre came. Nous avons fait le choix de refuser toutes les invitations de constructeurs. Cela dit, avoir l’occase d’essayer la nouvelle Giulia Quadrifoglio Verde sur un événement Alfa Romeo ouvert aux particuliers, ben on s’inscrit, on attend son tour, et on kiffe.
Quand Alfa Romeo décide de se sortir les doigts et créé un événement marketing afin de présenter sa nouvelle gamme à Monsieur tout-le-monde, on se dit qu’il serait plutôt sympa d’aller voir à quoi ça ressemble. L’Emotion Tour (c’est comme ça que ça s’appelle), c’est comme la caravane du tour de France. La 2CV Cochonou c’est une Mito SBK et aucun gros ringard à moitié bourré ne vous coure après au bord de la route. Il faudrait qu’ils courent très, mais alors très vite !
Rendez-vous pris après inscription sur internet pour l’essai d’une Giulia Quadrifoglio Verde. Tant qu’à faire, autant taper dans le lourd direct, rien à battre du Stelvio Diesel. En bon alfiste qui se respecte, j’avais pomponné mon Busso, mis le plein, fait les niveaux, checké mes conditions de dépannage auprès de mon assurance et nettoyé mes Ray-Ban. Et nous partîmes à l’assaut du Château des comtes de Challes prés de Chambéry… En 106 Rallye. Fallait faire tourner la ralloche, on peut pas refuser ça à un copain bien qu’on n’était ni sur d’arriver, ni sur de repartir.
Bref. On n’est pas la pour acheter, juste pour se taper un kiff. Et les vendeurs présents sur l’event l’ont bien compris. Deux clampins en short rendus sourds par un trajet en 106 Rallye libérée, ils se doutent bien qu’on va pas signer un chèque de 80 patates à la fin de l’essai. Du coup, ni bonjour ni merde, on propose même pas un café, super ambiance. Bravo les gars, ça c’est de la passion ! Je hais les vendeurs de bagnole, je vous l’ai déjà dit ?
Tout commence à se détendre quand il est temps de montrer pattes blanches avant de poser son cul dans la Giulia. Un pilote instructeur fort sympathique vient nous chercher et, bonne surprise, s’assoit direct en passager en nous laissant le volant. Ok. Classe. Je m’installe dans le baquet carbone du bolide un peu rincé par des centaines d’essais de connards comme nous et la, deuxième surprise, voila que se présente à moi un embrayage et un levier de vitesse. Un peu déçu parce que j’aurais quand même bien voulu tester la boite ZF… Allez ça va on s’en contentera !
Nous voila partis sur une route de montagne façon Tour de Corse. Et la le pilote me dit d’appuyer… Ok mon pote, mais c’est vraiment pour te faire plaisir…! Et ben c’est sacrément violent ! les 600 Nm de couple embarquent tout sur leur passage, la route, les pneus et la confiance que t’avais en mettant un caleçon blanc le matin ! La cavalerie vous propulse de virage en virage sans jamais s’essouffler. Sur la banquette arrière je sentais mon pote se décomposer à chaque accélération, ou bien était-il en train de ramasser mes chicos qui se déchaussaient une à une à chaque changement d’angle… La seule limite sera finalement celle des pneus, des Pirelli hiver en quasi fin de vie sur ce modèle d’essai, qui avaient tendance à faire de jolies virgules en sortie de virage serré.
Bien au chaud sous le capot en carbone, le V6 s’exprime dans un râle grave et rauque (rien à voir avec un Busso !) mais manque un peu de sonorité. Papi Kangoo collé au milieu de la route nous permet de tester les freins… Et ça freine ! (incroyable !). Enchaînement d’épingles très serrées, route abîmée, pas vraiment le terrain de jeu d’une berline de 1700 kg, et pourtant la ritale s’en sort telle une ballerine de 12 ans virevoltant sur le lac des cygnes. Pas une fois prise en défaut, elle est restée soudée à la route malgré les bosses et les trous.
Bon après je vais pas tout vous détailler non plus sinon l’article va durer 3 jours… La taille du coffre on est d’accord on s’en carre le cul, le seul système audio que j’ai écouté c’est celui du V6 (en mode Race les valves s’ouvrent et c’est carrément tuberculeux !) et je me fous pas mal de savoir si le GPS à la voix de Monica Bellucci. Le confort est tip top même en conduite sportive, les baquets sont un parfait compromis. Les suspensions pilotées sont fantastiques, le touché de route est chirurgical et la motricité fantastique. Pas si radicale qu’elle en a l’air, elle peut tranquillement emmener les marmots à l’école avant d’aller se taper une journée open sur circuit.
En résumé, c’est une caisse de dingue. En tant qu’alfiste je suis obligé de la mettre sur ma shopping list. Merci quand même à Alfa d’essayer de remonter la pente du ravin dans lequel ils se sont eux-mêmes foutus depuis 10 ans. Le pari du retour aux sources est presque réussi. Presque… Parce que même si niveau tarif elle reste en dessous de ses principales concurrentes, la montée en gamme ne peut malheureusement plus satisfaire le client typique Alfa d’il y a quelques années. Mais après tout, tout ça ne sont que de basses considérations pécuniaires, parce que la Giulia QV, c’est bel et bien une vraie Alfa…
©Cestlheure Moon, Tof, Julien
Celle là aussi, Volvo nous la confierait, on trouverait de quoi faire.
Mric Vieitas
TT-World Thierry
Merci pour cet article, ou l’essai a été réalisé ?
J’ai du mal lire, ou alors ne retenir que les phrases qui m’ont marqué « rien à branler du Stelvio diesel » « 106 rallye » « connards en short »….
La tenue reglementaire : short à carreaux, tee-shirt du rasso Auveegne, tongs et bière.
Merci pour votre cr , j’ai bien rigolé, et Forza Alfa
Merci pour ce bel essai !
Mais une 4C est définitivement plus palpitante à conduire.
Ce qui est petit peut, aussi, parfois déclencher des orgasmes si l’on sait s’en servir!!!
Effectivement, j’ai pu aussi essayer la 4C. Ce sont 2 philosophies complètement différentes.Je pense que quelques cours de pilotage ne seraient pas de trop pour tirer pleinement parti de ce petit jouet. Après c’est une question de gout. Le mien va aux berlines puissantes…
Rom’s Morelle
Fiat a tué Alfa-Romeo et je ne sais pas ce qu’il faut pour qu’ils remontent la pente niveau ventes ! Des tablettes intégrées de 50 pouces peut-être ? Non sérieux, j’ai lu des dizaines d’essais sur le net depuis sa sortie, pour la plupart enthousiastes avec l’inévitable « moins bien finie qu’une allemande » (mais ouais mais bien moins chère aussi). Pfff, pathétique…