Voisin C28 Aérosport – Enrichissez votre culture auto…
par Thierry Houzé | 11 septembre 2017 | Street |
Oui mes amis, voici venu le temps de votre enrichissement culturel automobilistique… et pour certains, ça ne leur fera pas de mal. Surtout qu’attention, je ne vais pas vous proposer n’importe quoi, car là, si vous retenez bien la leçon, vous allez pouvoir vous la péter un peu. Une institution française, tout droit sortie des années 30, une Voisin C28 Aérosport…
Bien entendu, il va falloir causer un peu, surtout qu’avec une marque comme Voisin, il y a largement de quoi en faire un bouquin ! Bon je vous rassure, on est sur De l’essence dans mes veines, donc on va essayer d’aller à l’essentiel sans devenir aussi chiant qu’un test de Clio Dci !
Pour commencer je vais vous présenter Gabriel Voisin. Né en 1880, ce fils d’un industriel de la fonderie aime les belles choses, et cette passion va le pousser à faire les Beaux-Arts à Lyon. Une fois son diplôme en poche, il entre en 1903 chez Ernest Archdeacon, un richissime pionnier de l’aéronautique qui en est encore à ses balbutiements. Il se fait remarquer par ces créations et innovations puis, en 1907, il décide de partir à Billancourt rejoindre son frère dans le but de monter leur propre entreprise, Voisin Frères, spécialisée dans l’étude et la création d’avions.
L’aviation est en plein développement et quelques pionniers font appels à leurs services. L’affaire n’est pas florissante, mais suffisante pour permettre aux frères Voisin de vivre de leur passion et de se faire une sérieuse réputation. En 1912, Charles Voisin perd la vie dans un accident de voiture. Gabriel continue seul à fournir les gentlemen-pilotes mais aussi, commence à être sollicité par l’armée. Bien entendu la 1ère guerre mondiale va lui la réussite industrielle et commerciale… comme quoi, c’est bien connu, les guerres ne font pas que des dégâts !
Il n’empêche qu’en 1918, Gabriel Voisin se détourne de l’aviation pour se lancer dans un autre secteur qui lui semble plus prometteur, l’automobile de luxe. Contrairement aux habitudes de l’époque qui voulait que les fabricants assemblent un châssis motorisé qui partait ensuite chez un carrossier, Voisin vend des voitures abouties à 100%. En 1919, la 1ère voiture Voisin voit le jour, la C-1, qui s’écoulera à plus de 100 exemplaires jusqu’en 1920. Les modèles vont s’enchainer, les moteurs aussi, du 4 cylindres jusqu’au V12. La production dépasse les 1000 voitures par an. La consécration viendra pendant la décennie des 20’s où il fournira les voitures présidentielles.
Les voitures Voisin sont le symbole du perfectionnisme et de l’imagination de leur créateur. Gabriel Voisin s’aventure là où personne ne veut aller, aérodynamisme poussé et étudié, matériaux nobles, technologie surprenante, mais la recette fonctionne, et les Voisin sont à nulles autres pareilles, au sommet du haut de gamme français. Mais voilà, un incendie mal assuré et la crise de 29 viennent calmer les ardeurs de Gabriel et en 1930, en proie à quelques difficultés financières, il décide de confier les rennes de ses usines à des investisseurs. La finance prend donc le relais.
C’est pourtant à cette période que Gabriel va proposer ses 2 chefs d’oeuvre, ceux qui vont marquer l’histoire de l’auto et faire entrer la marque au Panthéon automobilesque ! La C25 Aérodyne est présentée à paris en 34, suivie en 35 par la C28 proposant le sculptural coupé Aérosport.
Etude aérodynamique poussée, raffinement ultime, 6 cylindres en ligne, carrosserie aluminum, poids limité, la voiture proposait une fiche technique innovante à l’époque. Mais ses performances étaient trop justes, quand son prix la positionnait comme l’une des voitures les plus chères du marché. Il fallait débourser 92.000 F quand une Bugatti Type 57 n’en coutait « que » 70.000 F.
60 C28 sortiron des usines Voisin dont seulement 4 coupés Aérosport. Trop élitiste, mal positionnées dans un marché en crise, les comptes sont plombés. Et la C30 qui débarque en 1937, plus petite, plus accessible, plus conventionnelle, n’arrivera pas sortir Voisin de la tourmente.
Après la 2nde guerre mondiale, Voisin décide de tenter le drop et propose le Biscooter, une voiturette économique équipée d’un 125 cm3. Pendant que la France lui tournera le dos, l’Espagne l’accueillera à bras ouverts !
En 58, Gabriel Voisin se retire sur les bords de la Saône. Il s’éteint en 73, à l’âge de 93 ans. L’héritage qu’il a laissé au milieu de l’auto tricolore fait aujourd’hui partie d’un des plus beaux et de ceux qui ont marqués leur époque, puisque chacune des voitures qu’il a signé est une pièce de choix pour tous les collectionneurs, quels qu’ils soient…
© Voisin Automobiles
Aucune autre marque ressemble à une Voisin, elles sont superbe!!
Petit nota, il était aussi ami à Le Corbusier autre personne de son temps qui a changer les époques…
Voiture que j’ai eu la chance de voir dans les rues de Beauvais ( Oise ) il y a une dizaine d’année elle était bleue et croyez moi ,
c’est un véhicule qui est impressionnant.