NAC pour Nakanihon Automotive College… pour une fois, je ne vais pas vous parler d’un préparateur… Quoique ! Il s’agit d’une école japonaise qui forme de futurs mécanos et ingénieurs motoristes. Attention, pas le CFA du coin (Malgré tout le respect que j’ai pour eux) puisque le NAC a notamment un partenariat avec Ferrari… Et chaque année, les élèves bossent sur un projet commun, en l’occurence cette Mitsubishi Starion… qui elle a largement de quoi rivaliser avec celles des meilleurs préparateurs !
Vous avez compris, le NAC prépare l’élite de la mécanique auto japonaise…. plutôt fortunée ! Car cette école privée, qui a ouvert ses portes en 1967, agréée par le gouvernement japonais, est considérée comme l’une des meilleures au monde. Pas étonnant que les lauréats qui en sortent, trouvent aussitôt des jobs au sein de teams officiels et privés les plus prestigieux.
En guise d’examen de fin d’année, et à l’image des écoles de Franco Sbarro, le NAC présente régulièrement des projets réalisés par ses élèves. Et justement, le projet de 2017 avait un parfum de drift, qui plus est, sur une base qui sort de l’ordinaire, une Mitsubishi Starion.
Ha, nouveaux mots de vocabulaire détectés pour certains… Mitsubishi Starion. Ce sympathique coupé signé du constructeur japonais, est le parfait exemple des sportives nippones des 80’s. Une ligne tendue et aiguisée, des pop-up, un moteur turbo qui envoie ses salves sur les roues arrière aidées par un différentiel. Il a permis à Mitsu de pénétrer le marché américain grâce au groupe Chrysler qui le distribuait en tant que Conquest sous les marques Chrysler, Dodge et Plymouth. En Europe, sa diffusion a été anecdotique, et encore, que sur certains marchés. La France, victime des quotas d’importation, n’y a pas eu droit… et le seul moyen d’en trouver aujourd’hui est de débusquer un des modèles importés ou d’aller le chercher soi-même à l’étranger.
Il n’empêche que la Starion, bien que peu connue, mérite largement le détour. Déjà parce que sa gueule est plutôt réussie. Ensuite parce que son potentiel sportif est bien sympathique puisque sa version la plus pêchue affiche 200 ch pour 1T300. Enfin, elle peut se vanter d’un palmarès en sport auto, en AJTCC (Touring car japonais), en IMSA et SCCA mais aussi en rallye. C’est d’ailleurs elle qui devait porter l’étendard Mitsubishi en GrB, mais la voiture ne sera pas homologuée… le passage en 4 roues motrices a impliqué de reculer le moteur. Du coup, Mitsu a récupéré l’architecture du Pajero pour développer le Starion 4WD. Le moteur, passé en position centrale avant a été rejeté par les commissaires de la FIA, jugé trop dangereux. Du coup elle sera engagée dans quelques épreuves nationales et en rallye raid, notamment au Dakar en 83.
Bon, logiquement, on devrait être en phase ! Le NAC maintenant vous savez c’que c’est, tout comme la Mitsubishi Starion… Donc quand on réunit les 2, ça donne l’engin qui s’expose à vous depuis le début de cet article. Histoire de se taper un bon délire et de montrer l’étendu de leurs capacités, les élèves ont décidé de passer le Starion en mode drift… Sachant qu’au niveau de leur taff, les teams de Drift japonais et américains sont aussi reconnus que n’importe quelle autre team en course auto (Oui, promis, mais cette fois-ci, j’vais éviter la comparaison avec notre pays, où on a encore une fois 10 ans de retard !).
La caisse est vidée, arceautée, renforcée, « carbonée », aérée, bref, le level est digne des meilleurs. Baquets et harnais Sparco, volant Momo, combiné électronique à acquisition de données… on joue dans la cour des plus grands. Et ce n’est pas fini… Le kit est réalisé par les élèves, les suspat’ fournies par Tomei et sous le capot, on retrouve un RB26 DETT de Skyline R32. A part une admission revue et une ligne plus libre, le 6 en ligne est laissé d’origine.
Voilà un projet qui envoie du bois et qui pourrait inspirer nos p’tits apprentis qu’on forme à coup de Clio Dci et de Partner en bout de vie ! On leur demanderait de sortir ce genre de projet au terme de leurs 2 années d’apprentissage, à mon avis, on aurait des apprentis plus motivés et surement plus investis dans leur boulot… m’enfin ceci est une autre histoire !
© NAC via Speedhunters & Ron Celestine