Si la Jaguar XJ12, c’est menu Big Mac, la Daimler Double Six, c’est le menu maxi ! Maxi Luxe… car même si la Daimler DoubleSix est le clone de la XJ12, elle offre un peu plus de luxe, un peu plus de cuir et un peu plus de bois. Par contre pour la puissance, c’est Arden qui va s’en occuper. Et une anglaise revue par des allemands, ça envoie du bois !

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Et ça m’fait rêver… Cette caisse, y’a pas à tortiller, c’est la classe. Et comme beaucoup de Jaguar, plus elle vieillit, plus elle devient bandante ! Faut il encore qu’elle ait été entretenue dans les règles de l’art, surtout celles du constructeur anglais. Car si tu peux rouler en Jag’ pour le prix d’une Twingo d’occase, tu comprends vite que t’es pas dans le même monde quand tu dois passer à la caisse. Du coup, beaucoup de Jag’ tiennent debout grâce à du bricolage aléatoire. Car si les blocs affichent une fiabilité reconnue, c’est tout ce qu’il y a autour qui a tendance à rendre l’âme prématurément et subitement… et là tu comprends pourquoi il aurait mieux valu être Lord pour payer les factures ! Enfin, parait que la vente du rein ça peut aussi fonctionner…

Il n’empêche qu’en 1968, quand la XJ débarque au salon de Paris, c’est quand même la classe à Palavas ! Et la grande classe à Dallas, à partir de 72 quand la belle anglaise reçoit le V12 de la Type E sous son capot. Ce sera d’ailleurs la seule berline du marché à être aussi prestigieusement motorisée !

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La Daimler débarque aussitôt, mais qu’en mode V12, oui, le 6 cylindres c’est pour les roturiers ! Et pour enrichir votre culture auto, la différence est subtile. Dans le classement de la hiérarchie mécanique, la Daimler se veut plus prestigieuse que la Jaguar. Sa calandre est spécifique, elle troque le félin contre un calandre dentelée tout comme la barre chromée d’ouverture de coffre. Un Daimler ça a aussi le toit ouvrant d’origine ainsi que des tablettes en bois pour les passagers arrière, des jantes spécifiques, le cuir est fourni d’office et pour les plus exigeants, y’a l’option « Console President ». Bref, vous l’avez compris, c’est d’la Maxi Jag’ ! 

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 L’une comme l’autre connaitront une carrière qui va marquer l’histoire automobilesque par sa longévité… 21 ans, c’est pas rien, même si sa carrière s’est découpée en 3 épisodes et que les évolutions vont être nombreuses. Mais quand on revendique le titre de plus belle voiture du monde, c’est normal aussi ! 

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Le V12 est un 5.3l gavé par 4 carbus Zenith… Ah tu comprenais vraiment le ses du mot consommation quand tu tapais dans la pédale de droite ! Heureusement avec 253 ch, 41,6 mkg de couple, 1T800 et un châssis aussi mou qu’une Reine Mère sous Prozac, il y avait pas de quoi aller jouer la provoc’. En 75, alors que la berline est passé en Phase II depuis 3 ans, le V12 voit débarquer l’injection D-Jetronic qui lui fait gagner 36 ch au passage. Enfin la dernière phase sera franchie en 79, et les lignes seront légèrement retouchées par il maestro Pininfarina. La Jag’ devient alors Sovereign. Enfin en 81, le V12 recevra le renfort de nouveaux pistons et d’une culasse Fireball-May pour afficher 300 ch.

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A partir de 86, la XJ6 est mise à la retraite au profit de la nouvelle XJ40. Par contre, les XJ12 et DoubleSix survivront jusqu’en 93. En effet, il aura fallu adapter le berceau et le compartiment moteur de la XJ40 pour pouvoir lui greffer le V12 qui est maintenant passé en 6.0l.

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Mais restons sur celle qui nous intéresse aujourd’hui, la Daimler DoubleSix et notamment ce modèle noir qui vous pique les rétines depuis le début de cet article. Car si la DoubleSix est l’une des plus belles berlines de la planète auto, une fois signée Arden, elle devient irrésistible. Sur les 318.000 XJ et DoubleSix vendues en 23 ans, 234 sont passées par les ateliers du préparateur qui a vu le jour en 72.

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Sachant que pour celle d’aujourd’hui, Arden a reçu la commande cette année… Pour un modèle qui n’existe plus depuis presque 30 ans ! Il a donc fallu fouiller les hangars, regarder c’qui trainait sur les étagères et relancer certaines machines. Mais le résultat est là… identique à c’qui était proposé à l’époque. 

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Tous les chromes sont passés au noir satiné, chez Arden on appelle ça le Black Pack. Nouveau spoiler avant, et le Jaguar a retrouvé sa place au dessus de la calandre. Le V12 reçoit le programme Arden AJ40, avec admission et échappement libérés ainsi que boitier remappé. Il passe à 320 ch et 440 Nm. Les jantes en 8,5×18′ sont spécifiques. Enfin l’habitacle, suffisamment class’ d’origine, a été simplement refait et équipé d’un nouveau volant.

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35 ans… elle ne les fait pas ! Bien au contraire. Totalement anticonformiste par rapport aux règles actuelles, je reconnais que je n’ai plus à me soucier d’avoir à trouver une assurance auto jeune conducteur pas chere, et moi qui suis resté coincé dans le 20ème siècle, j’en ferais bien ma quotidienne. Rhaaaaa Lovely !

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