Même un camion ça peut devenir sexy… et surtout violent ! Un Ford COE… connaissiez ? Moi non plus ! A la base, COE, ça veut dire Cab-over engine. Voilà, le moteur est dessous la cabine… enfin, normalement. Puisque là, il n’a plus grand chose à voir avec l’utilitaire d’origine. Il est passé par chez SO-CAL et son gros V8, il a migré derrière…
Barron a beau habiter à Honolulu, il passe la semaine dans son bureau en mode costard – cravate, et roule au volant d’une grosse berline sombre climatisée, bien chiante ! Mais voilà, alors qu’il était gamin, il a grandit au milieu des Hot rod, des courses de dragster, bercé par les films de Steve McQueen… Il n’en faut pas plus pour lui filer le virus.
A l’image de Bruce Wayne et Batman, une fois qu’il quitte son agence de recrutement, il enlève son habit de lumière pour celui un peu plus roots, du petrolheads élevé au V8 et au street racer. Et justement, en 2010, alors qu’il « s’amuse » à lorgner les petites annonces sur le net il tombe sur celle d’un Ford COE, un camion, un utilitaire. Mis à part qu’il est un peu spécial avec son V8 directement posé sur le pont arrière ! Et là, c’est le blocage… soudain, le gamin de 10 ans refait surface accompagné de l’émotion qui va avec. Comme envouté, sans maitriser quoi que ce soit, il finit par « cliquer »… et le voilà propriétaire d’un Ford COE Custom.
En fait, l’engin avait été modifié en 2008 par Jim Merritt, un pro du custom d’Eagle Point dans l’Oregon. Le truck était en piteux état, ayant quand même survécu à à sa vie d’utilitaire. Jim l’avait sauvé en lui greffant les éléments d’un Chevy des années 80. Il lui avait foutu un V8 455ci d’Olds Toronado sur les roues arrière et avait inversé l’arbre de transmission pour le raccorder aux roues avant !
A peine Barron a récupéré l’engin, qu’il a déjà son idée en tête. Le repasser en propu’ et lui redonner le côté délirant des monstres qui le faisaient rêver dans son enfance. Pour cela, il n’hésite pas à confier son COE à un des meilleurs spécialistes de la côte ouest, Pete Chapouris et son équipe de SO-CAL Speed Shop. Le taff va commencer et durer quelques années !
Le V8 est repositionné et histoire de, il se voit accompagné d’un compresseur BDS 8-71 gavé à l’air frais. Tout le châssis et la cabine ont été démontés afin d’être refaits et modifiés. Les liaisons et suspensions viennent d’une Corvette. Chaque coin reçoit un airbag, non pas pour jouer à l’airride, mais juste pour compenser les charges et contraintes du roulis et de la plongée (!). Les gars de SO-CAL ont même bossé pour obtenir une répartition des masses de 50/50 et offrir une maniabilité aux petits oignons.
C’est Gabe Lopez qui s’est chargé de l’habitacle avec du cuir vert à la patine vieillie qui vient parfaitement se marier à la couleur de la carrosserie qui court aussi sur la planche de bord. Au milieu de jauges Classic Instruments faites sur mesure, on retrouve une clim Vintage Air.
Comme le Ford COE est un engin devenu mythique, Barron a voulu que le look se rapproche le plus possible de celui d’origine. Du coup, ils ont récupéré un 2nd COE de 1939 qui a servi de banque d’organes pour la benne arrière, les ailes, la cabine, les phares, les marchepieds ainsi que les garnitures. Les pare-choc et la calandre sont en inox, les ailes sont musclées, mais l’ensemble, en robe verte et noire du plus bel effet, signée Mickey Larson.
Aux 4 coins, les jantes à rayons Wheel Vintiques reprennent la couleur des ailes avec un enjo’ chromé. Putain c’que c’est beau ! Pour un résultat attirant par sa sobriété et sa simplicité, qui surfe délicieusement sur un équilibre entre ce look moderne mais qui se repose sur des codes ressortis du passé. C’est ça le talent non ?!
Pour le fun, SO-CAL a rajouté une moto, j’imagine tout droit sortie de leur imagination (Désolé, mais en 2 roues, je suis pire qu’une quiche !) qui reprend les couleurs du l’ancien utilitaire. Sachant que le Ford COE SO-CAL Speed Shop 1939 est dédié à Pete Chapouris, qui décèdera juste avant la touche finale sur le COE. C’est d’ailleurs son fils Peter qui prendra le relais et terminera la préparation. Un bien bel hommage !
© Hot Rod via Eric Geisert