J’en ai essayé des caisses ! Des monstres, des missiles, des bêtes, des tromblons, des veaux, des fusées, des bolides, des poubelles, des… je sais pas quoi, mais pas des caisses ! En tout cas celle là les amis, c’est le démon en personne. Un truc tellement fou qui vous fait penser que Satan l’habite… Cette Ford Mustang Shelby GT500, elle vous renvoie à ce rapport viril qui peut exister entre l’homme et la machine !
Et pas sûr que ce soit toujours l’homme qui gagne ! Bien sûr, on a déjà eu l’occasion Stephane (De VDR84) et moi, de déambuler dans plus puissant, plus affuté, plus chirurgical… Mais là, avec cette Mustang Shelby GT500, on a rarement fait plus viril ! Puis alors, elle ne fait absolument rien pour le cacher, au contraire, son truc, c’est de le faire savoir, à des kilomètres à la ronde !
Ca commence physiquement… Ah ici, on n’est pas à la Techno Parade, mais plutôt au meeting annuel des Hells Angels en liberté conditionnelle ! Noir c’est noir comme disait Johnny… A la base, c’est une Fastback 67, le Muscle Car dans toute sa splendeur. Mais il faut croire que ça ne suffisait pas puisque la voiture, en provenance directe de l’autre coté de l’Atlantique, a subit une cure de testo en intramusculaire comme seuls les ricains en ont le secret. Oui parce qu’une Fastback 67, chez nous, même d’origine, on s’en contente pour faire le rebelle. Il faut croire que là bas, ça ne suffit pas.
Du coup, elle a des muscles qui lui ont poussé de partout. Déjà la face arrière a été passée à la sauce Shelby avec les feux horizontaux, le gros logo central et son cerclage de cul qui intègre une aileron de type Ducktail… oups pardon, là bas on dit NASCAR ! La malle est désormais en fibre, histoire d’aller grapiller quelques kilos.
Sur les flancs, des prises d’air sont sorties au niveau de l’embase des ailes arrière et sur le montant de la custode. Mais pas des Naca ou la p’tite prise en solde de type Norautal collée au double face. Non, là c’est du XL où dans chacune, tu peux presque y caser 2 migrants qui cherchent à passer la frontière méxicaine !
Paradoxalement, les rétros obus font rikiki… contrairement à la nouvelle trappe à essence racing qui semble prête à recevoir un pistolet de kérosène qui viendrait tout juste de finir le plein sur un F-16 !
La face avant reçoit une touche restomod avec des phares modernes à veilleuses en LED, des antibrouillards dans la lèvre inférieure et au milieu de la calandre GT, 2 gros yeux globuleux, des longue portées pour faire comprendre à la caisse qui vous précède, que si elle ne bouge pas rapidement, elle risque de terminer dans les flammes de l’enfer !
Afin de finir les présentations, la machine de Détroit s’est habillée en noir de partout. Oui pour le coup, oublier le chrome qui pullule habituellement sur les ricaines des 60’s et 70’s. Ici, c’est noir brillant à tous les étages. Et entre la couleur, les muscles et le gabarit de l’engin (Oui, faut pas l’oublier, vous êtes pas dans une Golf 1 Gti non plus !) le choc de 1er regard, doit grosso modo être comparable à celui qu’on doit encaisser quand Tyson vous colle un uppercut… Ca laisse des traces !
Vous qui êtes des experts en détails, vous aurez probablement déjà remarqué cette bosse qui lui a poussée sur le capot en fibre ! Oui le truc qui vous regarde dans les yeux une fois que vous faites face au pare brise. Il ne vous cache pas la visibilité, mais vous le remarquez facilement quand même ! Il faut bien ça pour laisser passer le gros filtre à air qui surplombe le V8… Oui, je vais attaquer la partie moteur, et là encore, c’est du copieux.
Avec 7.0l de cylindrée sous l’capot, comme dirait l’ami Fred : « Là, y’a d’la grosse coucougnette ». Puis pensez bien qu’il faut nourrir tout ce petit monde, et dans c’cas là, le chef s’appelle Edelbrock. Il fournit le carbu et la grosse pipe d’admission. Le filtre à air et les couvre-culasses sont signés Ford Racing. L’allumage est désormais confié à un boitier électronique. Le radiateur prend d’la taille et passe en full alu. Ainsi shooté, le gros V8 affiche plus de 450 bourrins et un couple capable de tordre l’arbre de transmission. D’ailleurs des barres viennent un peu renforcer la tôle autour de lui.
Croyez moi, c’est largement suffisant… Car le détail qui fait toute la différence se situe sous les portes. De chaque côté, les grosses sorties rectangulaires des side pipes hurlent comme des sauvages dès les premiers tours de ralenti… Ca claque, ça pète, ça vous prend aux tripes et vous rythmez les décibels d’un pied droit tremblant. C’est pas un échappement, c’est les trompettes de la mort…
D’ailleurs, pour la petite histoire de père Castor, nous avions décidé d’aller shooter la bête au coeur de Ménerbes, un petit village provençal niché dans le Luberon. Mais les hurlements et les déflagrations du monstre, résonant et faisant trembler toutes les étroites ruelles habituellement si paisibles, ont fini par rendre sourds la quasi totalité des touristes et des habitants que nous avons croisés… Si j’osais, je dirais que lâcher ce monstre dans certaines rues marseillaises pourrait causer de lourd dégâts ! Mais je n’oserais pas…
Quoiqu’il en soit, le touriste de fin de saison s’est avéré hostile à cet engin noir et bruyant venu déranger leur paisible promenade matinale voir même en effrayer certains ! Cependant d’autres auraient volontiers levé le pouce sur notre passage… mais pour cela, il aurait fallu sortir les doigts qu’ils avaient profondément vissés dans leurs oreilles ! Un truc de débile ! Finalement nous avons opté pour un plan B moins… peuplé !
Un gros moteur c’est bien, mais il faut aussi ne pas oublier que la caisse a vu le jour en 67… La boite a beau avoir été renforcée, il faut décomposer. Et quand ça déboule, même avec un levier Hurst qui s’apparente plus à une gâchette qu’à un pommeau, il faut prendre son temps et bien rentrer la vitesse… Remplacez le passage à la volée par le respect de prendre son temps pour être sûr de ne pas se tromper (De toute façon, vu le bestiaux, vous ne vous tromperez surement qu’une seule fois !) et de se concentrer pendant que les 8 gamelles vous hurlent dans les oreilles…
Le châssis est à l’unisson… Sans chercher à en faire trop, il a été renforcé et modernisé juste ce qu’il faut pour encaisser. C’est même bluffant. Même si il ne faut pas trop forcer pour laisser 2 grosses traces noires sur l’asphalte, une fois le grip trouvé, les pneus encaissent plutôt bien le soudage sans que le cul ne cherche à danser la Lambada. Au moins, ça rassure ! Puis aux 4 coins, vous pouvez compter sur de véritables jantes Foose en 17′ (Doivent pas être nombreuses de par chez nous !).
Surtout que vous êtes lovés dans des sièges tendus de cuir et d’alcantara, avec cette planche de bord inimitable qui pour l’occasion se pare d’alu et de manos Pro-Comp histoire de veiller au gros grain sous le capot. Enfin des harnais Simpson sont là pour retenir les plus effrayés !
Au final, cette caisse c’est une ambiance indescriptible. Une gueule, un bruit, la poussée du V8 mais avec l’humilité obligatoire pour ne pas voir les watts partir en fumée. Etre prêt aussi à encaisser tous les regards qui se tournent vers vous, parfois envieux, souvent admiratifs, quelquefois apeurés, rarement agressifs… Et ce bruit mes amis ! A lui seul il fait toute la différence… Capable de faire passer une Porsche aircooled pour aphone, une Ferrari pour une Diva enrouée et un Vtec pour un jouet de petit garçon. On en oublierait presque la Mercos 600 SEL dans lequel on s’était déjà décrassé les tympans le mois dernier ! Même si je reconnais que sur une Paris – Marseille, ça doit être fatigant… mais pour devenir le king du rasso dominical ou se transformer en bad boy le temps d’aller chercher les mioches à l’école, il n’y a pas mieux !
Et comme à un moment il faut bien mettre un point final, je terminerais en remerciant Steph’ de VDR84, chez qui ce monstre est actuellement en vente. Si vous d’vez craquer le P.E.L, c’est vraiment le moment… Et si l’envie vous en prend de rouler dans un truc un peu plus calme et civilisé, n’hésitez pas à le contacter de notre part, il trouvera toujours votre bonheur.
Je l ai vue à mennecy cette mustang .
Et déjà croisé sur la A6 aussi. Un truc de malade ….