Certains ont du mal à comprendre comment la Porsche 356 peut être considérée comme sportive. A une époque où des breaks filent à plus de 300 à l’heure, on s’dit que 40 ch et 140 km/h, même avec 500 kg sur la balance, y’avait pas de quoi se palucher… Les pauvres, ils n’ont rien compris à l’essence même du plaisir que peut procurer un bagnole… Enfin, au pire, il reste le outlaw !

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« La Porsche 356, c’est une Cox améliorée » ! Voilà une phrase qui devrait me fâcher avec une partie des talibans porschistes, et pourtant, même si les autres savent que je voue un culte à la marque de Zuffenhausen, et plus particulièrement pour la 356 (Mon royaume pour un Speedster…!), c’est un fait, Ferdinand est partie d’une Cox pour créer les sportives qu’il ne trouvait pas sur le marché. Du moins il a utilisé son Flat 4 aircooled et son architecture avec son moteur en sac à dos.

Pourtant, le cul posé au ras du sol, on pouvait exploiter chaque cheval qui débarquait aux roues. Puis ceci n’était que le début… la puce allait prendre de la cylindrée et logiquement, de la puissance. Elle allait progressivement, au fil des évolutions, s’affuter et devenir de plus en plus véloce, performante et envoutante à limage d’un virus qui s’installe sans que vous vous en aperceviez, puis qui commence tout doucement à se répandre et de se diffuser dans tout l’organisme. 

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Puis il y a eu le outlaw. Oui, modifier un Porsche c’est pêché ! Du coup, ceux qui s’y aventurent deviennent alors des hors la loi… Et le 1er qui s’y est tenté sur une 356, c’est Emory Motorsport (Gary le père et Rod le fils) au début des 80’s… Oui, ça date quand même pas d’hier. Il n’empêche que leurs réalisations ont commencé à devenir une mode dans le milieu des Porschistes. Il y avait l’adepte du sacro-saint Matching Number et le Outlaw… Puis le caisses qui sortaient de chez Emory étaient souvent des projets de resto, qui en profitaient pour être modifiés et virilisés. Mais toujours avec ce souci du milieu de la course d’époque et une finition à rendre jaloux un collectionneur perfectionniste qui lui, devait contempler la rouille sur son modèle full d’origine ! Forcément, ce qui devait arriver arrivât, le Outlaw a commencé à prendre de l’ampleur, se faire une réputation, qui est devenue une notoriété et a fini par se faire enfin reconnaitre dans le cercle fermé des porschistes… sauf chez nous, où il donne encore des crampes aux fessiers des talibans incultes et qui prennent plus de plaisir avec la spéculation plutôt qu’au volant de leur voiture. 

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Pourtant, le level atteint par les projets outlaw, permettent aux engins de dépasser la côte de certains modèles d’origine. C’est le cas de cette 356 de 64 qui a été entièrement refaite par des experts de la marque et non des moindres. En effet, c’est Mike Colucci, ancien team manager de Brumos Racing (Qui a remporté les 24h de Daytona à 4 reprises) et pilote officiel Porsche qui s’est chargé de lui redonner vie. 

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La voiture était en train de se faire dévorer par la rouille au fond d’un champ quand son propriétaire actuel l’a récupérée en 2012. Au passage, elle avait perdu son moteur. Du coup, elle a été envoyée chez Mike, désormais installé à Concord en Caroline du nord sous le nom de Backyard Legends. 

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Le peu qui restait a été mis à nu. La carrosserie a pu être récupérée et entièrement refaite. Au passage, les ailes arrière ont pris du muscle histoire de pouvoir y coller des boudins plus larges. Le châssis par contre était trop bouffé. Mike a donc construit un treillis tubulaires, plus rigide mais plus léger que celui d’origine. Une nouvelle suspensions plus moderne a été adaptée pour permettre à l’engin de pouvoir coller à l’asphalte et y faire passer les watts… Surtout qu’il en a maintenant. Pour remplacer le Flat 4, le proprio a trouvé un Flat 6 qui équipait une 911 2.7l de 75. Sauf que le moteur avait été préparé et stroké en 2.8l par un certain David Brown ! Oubliez Aston, il s’agit d’un ancien ingénieur F1 qui a travaillé avec Boutsen, Prost, Senna, Coulthard et Heidfeld avant de partir s’installer aux States en Champ Car puis d’ouvrir son garage. Avec 210 ch d’origine, le Flat 6 doit maintenant tutoyer les 230 bourrins, largement suffisants pour les 800 kg de l’engin.

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Enfin la restauration de l’habitacle a été confiée à GTS Classics au Texas. Les baquets vintage sont tendus de cuir marron qui va de pair avec la moquette beige et le volant à branches chromées et au cerceau en bois, tout comme le pommeau. Simple, efficace ! Notez aussi la sobriété de la caisse débarrassée de ses pare-choc, dans sa robe bleu nuit et ses quelques touches de chrome ainsi que les lanières en cuir qui viennent maintenir le capot avant fermé.

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Pour finir de persuader les sceptiques (Oui, parler c’est bien, mais prouver c’est quand même mieux) une 356 C ou SC coupé, en état collection s’échange aujourd’hui autour des 80 – 100.000 € alors que ce modèle été vendu aux enchères chez Bonhams à Amelia Island en mars dernier pour 107.000 €… Comme quoi, le matching number ne fait pas tout !

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© Bonhams