’40 Belly Tank Lakester… « Extremity » par Deus Ex Machina
par Thierry Houzé | 1 mars 2019 | Racing |
On peut penser que ces gars sont fous… voir même qu’ils n’ont rien à envier aux kamikazes. Mais je pense qu’on ne peut pas douter de leur passion. Des fous de la vitesse, qui n’hésitaient pas à risquer leur vie pour voir leur nom gravé dans l’histoire. Nous repartons dans les années 40, sur un lac salé, pour retrouver un de ces engins totalement délirants, une Belly Tank Lakester !
Je ne sais pas vous, mais personnellement, il se passe un truc quand a chaque fois que je tombe sur ces vidéos et images des années 40 et 50. L’émotion que peut dégager cette putain d’atmosphère où les pilotes courraient en chemisette, avec une paire de lunette et un casque en cuir souple sur la tête. Quand on voit que les caisses de course actuelles qui, malgré une sécurité active et passive assurée par des matériaux toujours plus performants, réussissent encore à ôter la vie à certains pilotes malchanceux, on se dit qu’à l’époque, les mecs étaient aussi inconscients que passionnés !
Le Belly Tank Lakester fait partie de cette famille d’engins délirants qui servaient à battre les records de vitesse sur le lac salé de Bonnevile ou comme ici, celui de El Mirage.
La base est un réservoir largable d’avion, un drop tank, en l’occurence, celui d’un Lockheed P-38 Lightning . On les installait sous les ailes ou le fuselages pour augmenter l’autonomie de l’avion de combat et ils pouvaient être largués une fois vide pour alléger l’appareil et lui rendre son efficacité et sa vivacité aérodynamique.
Sa partie inférieure est installée avec un châssis de Ford T inversé et pincé afin de s’adapter aux dimensions et à la forme fuselée. L’avant est équipé d’une direction et de lames de ressorts transversales. Le pilote prend place en position centrale, assis dans un baquet minimaliste en aluminium, sanglé par une ceinture ventrale. 3 cadrans permettent de contrôler le régime, la pression d’huile et la température d’eau. Il guide l’engin avec un volant de type bombardier. Le freinage est actionné par une pompe manuelle.
Derrière, un V8 Flathead est alimenté par 2 carbus Stromberg 81, une admission Eddie Meyers et par un allumage Harmon Collins. Il est greffé à une boite 3 vitesses manuelle avec marche arrière, qui débouche sur une pont Halibrand de type quick change rear end.
Enfin, 2 réservoirs sont posés. Un de 2 gallons pour l’essence et un autre de 6 gallons pour l’eau. Cela permet un autonomie de 5 à 7 minutes maximum.
La partie supérieure du réservoir est modifiée et adaptée pour sa nouvelle utilisation et laisser le passage au pilote. Les arrêtes autour du pilote sont recouvertes de cuir. Derrière une rehausse vient former une prise d’air pour gaver le bloc.
Plus simple, y’a pas… Ca doit peser 400 kg seulement pour un V8 qui développe 136 ch qui passent au sol par des pneus Firestone High Speed à flancs hauts, montés sur des jantes à rayons en 17′ devant et 18′ derrière, aussi larges que les roues d’une 50cc actuelle !
Ca devait être épique de mener ces engins à plus de 200 sur cette étendue quasi infinie… le visage fouetté par le vent et le sel, un rêve de vitesse pour une sensation de liberté indescriptible et… extrême !
https://www.youtube.com/watch?time_continue=3&v=mtATI5UVicM