En 81, Toyota balance sur la marché la 3ème génération de Celica. Un coupé sportif qui n’en est pas forcément un puisqu’autant il peut recevoir des moteurs pétillants, autant Toyota n’hésite pas à en faire un déplaçoir lambda avec une gueule sympathique et des blocs qui vous donnent ce sentiment qu’il manque quelque chose. Du coup, quand George a acheté le sien avec ses 86 ch, il s’est dit que lui mettre un 4AGE, ça pouvait être une bonne idée…
George habite en Grèce, et là bas, le Toyota Celica recevait le pathétique 2T, un 4 cylindres 1.6l anémique gavé par 2 carbus pour lui faire sortir un honorable 86 ch ! Ouais, pas de quoi lui remuer la tôle… Juste bon pour aller du point A au point B dans un engin avec une gueule sympa. Le plumage sans le ramage !
Celui de George est un Celica Liftback TA60 qui a vu le jour en 1982 avant de rejoindre son garage 10 ans plus tard. A la base, il n’avait pas du tout prévu de chercher en encore moins de rouler en Celica. Mais une fois qu’il l’a vu, il a rapidement changé d’avis et a fait péter le PEL puisqu’elle dépassait le budget qu’il s’était fixé ! Sauf que rapidement, le 4 cylindres 2T a commencé par le laisser un peu sur sa faim. Ce la ne l’empêche pas de tomber amoureux de la voiture, de sa gueule, de l’habitacle, de sa qualité. Et en vieillissant, elle a gagné un charme fou !
Mais voilà, cela n’enlève en rien ce poumon qui se cache sous le capot. Il prend son mal en patience pendant les trois premières années, avant finalement de commencer à taper dedans et de se mettre à la recherche d’un 4AGE. Pour les novices, il s’agit du 4 cylindres 1.6l 16v DOHC, un de ces monuments mécaniques dont les ingénieurs japonais ont le secret. Un bloc qui ne demande qu’à respirer et envoyer l’aiguille du compte-tours dans la zone rouge. Celui là même qui faisait tortiller le derrière du Toyota AE86… et justement, celui que va trouver George va venir d’un coupé Hachiroku Zenki, accompagné de sa boite, de son différentiel et du freinage.
Tout est aussitôt greffé sur la Celica… mais voilà, sa vie professionnelle a pris le dessus et George a été obligé de remiser sa Celica pendant 10 années. En 2005, quand il décide de la ressortir, elle est dans un état déplorable ! Il doit alors faire un choix… Soit de la remettre en état, soit de la faire recycler en canettes ! Vous devinez quel choix il a fait…
Il pose la caisse sur des coilovers et pose des camber pour régler le carrossage. Pendant ce temps, le 4AGE a été démonté pour être entièrement refait. Les pistons sont maintenant forgés, les arbres à cames sont plus pointus, la ligne et l’admission sont libérées, l’allumage et l’injection revus à la hausse.George n’a pas voulu céder à la suralimentation. Il part du principe qu’un atmo doit rester atmo, qu’il n’est pas utile d’aller chercher des watts dans tous les sens, mais plutôt de donner du caractère, notamment dans les tours, puisque c’est justement là l’avantage et la force du 4AGE. En fait, il l’a fait respirer plus haut et sans bride !
La boite aussi a eu sa cure de remise en forme, et George en a profité pour la faire tirer plus court. Sachant que le Celica affiche moins d’1T200, y’a de quoi s’amuser sur les petites routes grecques en visant la trajo par les fenêtres latérales !
Vous avez compris que George n’est pas du genre à vouloir du bling bling. Sa vision est de garder l’esprit d’origine, et de l’améliorer avec des accessoires qu’il aurait pu trouver à l’époque où la voiture était neuve. Du coup, physiquement, la caisse est refaite, recouverte en noir brillant. Le spoiler avant et l’aileron arrière Foha ont été importés d’Autriche. Une jalousie vient couvrir la lunette arrière. Et chaque aile reçoit des Starmag en 7×13 et 8×13 en ET0. Enfin les deux antibrouillards jaune viennent compléter le tableau. Seul petit concession au confort, une direction assistée empruntée à une Golf.
Enfin dans l’habitacle, tout est laissé d’origine, si ce n’est un volant Sparco tulipé qui est venu apporter une touche race qui va parfaitement au coupé nippon.
Quand Jandri Angel m’a proposé son shooting, je n’ai pas hésité la moindre seconde. Déjà ses photos sont à tomber, puis la Celica de George atteint parfaitement son but, du pur old school remis au gout du jour. Ca frotte pas par terre, ça chausse pas du 18′, pas de turbo qui charge comme un tornade, pas de gadgets à la con… Un dessin qui n’a jamais été aussi séduisant, parfaitement mis en valeur, avec un moteur vivant, un châssis qui encaisse sans oublier de remuer, et des accessoires qui auraient pu sortir du catalogue Toyota de 1982. Finalement, c’te Celica, elle sent bon les 80’s… elle est juste parfaite ! Un exemple à suivre… tout comme Jandri Angel qui nous détruit la rétine à chacun de ses shootings !